Padoue

Jeudi 8 août 2002

6 heures 45 : ce n’est plus un problème mais juste une habitude que ce réveil matinal si l’on veut courir de droite et de gauche et ainsi ne rien louper des excursions proposées… d’autant que ce matin, à nouveau, il fait un grand beau temps.

Le petit déjeuner, nous nous embarquons dans le bus, direction Padoue.

Cité romaine parmi les plus prospère de la Vénétie au 1er siècle avant JC, cette ville fut pratiquement détruite par les Lombards au 7e siècle de notre histoire. Reconstruire, elle devint commune libre du 11e au 3e, époque où s’y construisirent de nombreux palais et églises. En 1405, elle passe sous la domination de la République de Venise et y demeura fidèle jusqu’en 1797.

Padoue est une ville d’art et de pèlerinage. C’est la ville de saint Antoine. C’est aussi une ville universitaire importante (la plus ancienne après Bologne) où Galilée vint y enseigner.

C’est aussi la ville du « café sans porte » (le café Pedrocchi) et du saint sans nom (en effet, fait extrêmement rare dans l’histoire de l’Eglise, saint Antoine, mort le 13 juin 1231 dans les environs de Padoue à l’âge de 36 ans, fut canonisé moins de cent ans après sa mort).

Signalons enfin que l’enceinte de la basilique de Saint-Antoine est cité du Vatican (d’où, plus que partout ailleurs une tenue correcte vestimentaire est exigée pour pouvoir y pénétrer) et qu’à ce titre (de cité du Vatican) elle échappe au régime italien et à sa police… il nous est donc fortement recommandé de faire très attention aux nombreux pickpockets qui en fréquentent les alentours.

Nous y visiterons tour à tour :

ü      Le Prato della Valle, c’est la plus grande place d’Italie et la deuxième du monde après Moscou, elle s’étend sur 88 000 m2. Son originalité réside dans le fait qu’elle est entièrement bordée d’un petit canal, le long duquel ont été érigées soixante dix huit statues, représentant toutes les personnes ayant eu une histoire particulière avec la ville elle-même. De cette place on peut voir l’église Sainte-Justine et apercevoir la Basilique Saint-Antoine (première photo ci-dessous)

La basilique del Santo, (deuxième photo ci dessus) important lieu de pèlerinage (4 à 5 million de visiteurs par an), c’est une basilique franciscaine de style roman-gothique. Elle est précédée d’une grande place sur laquelle est érigée une magnifique statue équestre en bronze. L’intérieur de la basilique renferme de nombreuses œuvres d’art. On y trouve :

·        La chapelle du Saint, situé dans la nef gauche, elle abrite l’autel-tombeau du saint sur les parois duquel on peut trouver de magnifiques sculptures représentant les miracles de St Antoine. L’arrière de cet autel est fermé par une grande pierre de marbre noire sur laquelle les pèlerins viennent poser la main pour retrouver la Foi. Le plafond est entièrement décoré de feuilles d’or, les murs sont tapissés d’ex-voto.

·        La chapelle de la Vierge, première église, cette chapelle s’orne de fresques dédiées à St Jacques sur la droite et à St Philippe sur la gauche.

·        Dans la nef centrale, derrière le maître autel, on trouve une chapelle où se pressent les pèlerins. Il y est conservé les reliques de St Antoine. Mort en 1231, comme nous l’avons dit plus haut, le squelette de St Antoine est découvert en 1263. Sur ce squelette trois parties sont restées intactes : la mâchoire supérieure, la langue et les cordes vocales. Ses trois reliques sont mises en adoration au nombreux public qui se pressent en procession devant elles. A l’entrée de cette chapelle, sur la gauche, on trouve tour à tour, la caisse en bois qui servit de cercueil ainsi que la tunique qui lui servit de linceul.

·        Le cloître des Franciscains, attenant à la basilique, est ouvert en partie au public. On y trouve un magnifique magnolia au centre et un magasin d’articles religieux en souvenirs.

Nous nous promènerons ensuite tranquillement, admirant tour à tour :

ü      la place du marché, pittoresque aujourd’hui pas ses couleurs en ce jour de marché et le long de laquelle s’élève le palais de la région, édifice remarquable par ses loggias et son toit en forme de carène (nous ne pourrons pénétrer dans le salon du premier étage, orné de fresques du 15e et actuellement en restauration).

ü      le palais du Capitano, (résidence des gouverneurs)

ü      l’Universita, où nous pénétrons dans sa cour intérieure (16e) A Padoue, sur 230 000 habitants, on compte plus de 60 000 étudiants.

ü      Le caffé Pedrocchi, cet édifice néo-classique a la forme d’un piano à queue mais cette forme exceptionnelle est surtout remarquable du ciel. Autrefois appelé « le café sans porte » parce que son propriétaire l’avait laissé ouvert à quiconque avait besoin de se rafraîchir d’un verre d’eau, est aujourd’hui propriété de la ville.

Adriatique

13 heures 45: après plus d’une heure de bus, nous rejoignons le bateau qui a poursuivi sa route sans nous, à Taglio di Pô. Comme les jours précédents, nous larguons à nouveau les amarres et poursuivons notre navigation en entrant dans la lagune. Nous naviguerons ainsi jusqu’à 17 heures 30, admirant au passage un chantier de construction navale, heure à laquelle nous ferons une courte escale à Chioggia, petit port de pêche au bord de l’Adriatique.

18 heures 45: cette fois-ci, c’est la grande étape. Nous entrons en Adriatique et cap sur Venise, tout en dînant, Venise terme de notre navigation, Venise ville légendaire, Venise que nous atteindrons à 21 heures par un magnifique coucher de soleil.

Soirée de l'équipage

La soirée se passera au salon où l’équipage nous offrira un bien sympathique spectacle-cabaret, entièrement orchestré par eux, tout en faisant même participer certains d’entre nous.

23 heures: nos couchettes sont à nouveau les bienvenues.

Venise

Vendredi 9 août 2002

7 heures 45 : pour nous remettre de nos émotions de la soirée cabaret d’hier soir, nous avons le droit à un réveil quelque peu plus tardif. Nous sommes cependant déjà réveillés : dehors, un violent orage sévit depuis plus d’une heure : pluie, tonnerre, éclairs.

Nous prendrons cependant notre courage à deux mains et, dès le petit déjeuner disparu dans nos estomacs, nous partirons à la découverte de cette ville si convoitée… n’était-elle pas d’ailleurs le but essentiel de notre croisière ? Mais, en personnes prévoyantes, vue l’histoire de mon parapluie qu’il est inutile ici de se remémorer, nous nous équiperons de deux nouveaux modèles aussitôt le premier marchand rencontré et, à cette heure, au milieu des touristes, il n’en manque pas…

Venise, construite sur 117 îles, ne peut vivre qu’en tenant compte de ses eaux qui partout la parcourent. Tout y est conçu pour : les bus, les taxis… les seuls moyens de locomotion sont les bateaux : gondole, vaporetto, traghetto. Les canaux, en ville comme dans la lagune, sont balisés et les vitesses réglementées comme dans nos rues, sur nos périphériques, nos routes ou même nos autoroutes… et gare à qui enfreint la loi, la police veille !!! C’est déjà cette façon de vivre qui me frappe aussitôt débarqué.

Pourtant, nous partirons à pied le long des quais et nous irons visiter, sous la pluie (quelle guigne !!!) successivement :

ü      Le Palazzio Duccale, (plus connu par nous autres, pauvres petits Français sous l’appellation du Palais des Doges). Résidence des Doges, siège du gouvernement, d’un tribunal et d’une prison d’état, c’est le symbole de la gloire et de la puissance vénitienne. Construit au 12e il fut ensuite l’objet de nombreuses transformations. La visite commence en haut du monumental escalier d’Or et nous fait traverser la salle des Quatre Portes, la salle de l’Anticollège, la salle du Collège, la salle du Sénat, la salle du Conseil des Dix,, la salle de la Boussole, la salle d’Armes pour arriver à l’immense salle du Grand Conseil (salle de 1 300 m2 dans laquelle étaient élus tous les fonctionnaires - dont le doge – de la République (à noter, dans cette salle, la toile « Le Paradis » de Tintoret). Nous poursuivons ensuite par la salle du Scrutin et la salle des Censeurs.

Ensuite, par le Pont des Soupirs, nous gagnons les cachots des prisons.

 

N.B. nous ne vous en dirons pas plus long sur ce merveilleux palais et tout ce qu’il renferme d’histoire afin de vous laisser vous y rendre tout à loisir (qui n’a pas été à Venise au cours de sa vie amoureuse ???) et de le découvrir par vous-même.

ü      La place St-Marc et ses innombrables pigeons. Nous pouvons admirer la façade de la Basilique du même nom et ses quatre célèbres chevaux de bronze au dessus du portail central.

ü      La Basilique St-Marc, dans laquelle nous pourrons entrer sans faire la queue grâce au laisser-passer de notre guide. Ce qui nous frappe surtout ce sont tous ces décors de marbre ainsi que la luminosité des mosaïques évoquant des scènes du Nouveau-Testament. Le maître autel renferme la dépouille de Saint Marc.

La matinée est bien avancée et le soleil commence tout juste à montrer le bout de son nez lorsque nous remontons à bord quelque peu trempés. Après avoir pris une bonne douche et nous être changé, en attendant l’heure du déjeuner, nous restons au salon autour d’une partie endiablée d’échec mais aussi en savourant une bonne « tomate ».

Après le déjeuner, nous partons, en bateau vedette cette fois-ci pour les îles de la lagune :

ü      Murano, (1/2 heure de bateau), île des souffleurs de verre et des verreries où nous visiterons un atelier de souffleur et y verrons souffler un petit vase puis un cheval de verre (identique à celui ramené par Dominique dans ses valises)

ü      Burano, (une nouvelle demi-heure de bateau), île des dentellières et aux jolies maisons peintes de toutes les couleurs.

En trois quarts d’heure, nous regagnons Venise et remontons à bord. Dans l’attente du dîner et puisque la fin de notre épopée approche, nous resterons en cabine pour préparer notre valise et mettre un peu d’ordre dans nos affaires.

Après le dîner, nous repartirons en vadrouille et terminerons tous les deux la soirée par une traditionnelle promenade « romantique » en gondole.

Retour au bateau à 22 heures 30 et signature du livre d’or du bord avant d’aller nous coucher… demain, la journée pourrait à nouveau être rude !

Samedi 10 août 2002

A notre réveil, 6 heures 45, le soleil est absent au rendez-vous et le ciel bien couvert ne nous annonce guère une journée sous de bons augures. Qu’à cela ne tienne, nos nous levons de bonne humeur car nous voulons au maximum pouvoir profiter de ces quelques heures qui nous restent à Venise.

Au cours de la nuit, notre bateau a changé de mouillage et nous sommes désormais amarrés à quai en plein zone portuaire. Nous prenons notre dernier petit déjeuner avec le jeune ménage de Mulhouse puis nous assistons au départ du bus de « Michel », ce bus qui avait accompagné le groupe français le premier jour et qui depuis nous a transbahutés dans la quasi totalité de nos excursions terrestres.

Enfin, à 9 heures, sous la pluie qui maintenant s’est mise de la partie - celle de vouloir nous « enquiquiner » toute cette dernière journée - laissant nos bagages à bord, nous partons vaquer à « pedibus-jambus » à travers les rues de Venise où, après avoir dévoré quelques sandwichs au bord d’un marché « qui sentait bon le poisson » nous atteignons la place St-Marc. Là, après avoir gravi le campanile pour avoir une vue générale sur la ville et ses alentours, nous terminerons notre séjour en nourrissant les pigeons.

Retour au bercail

16 heures 30, retour au bateau pour récupérer la valise.

16 heures 45, départ en vaporetto pour la gare.

19 heures 45, départ du train-couchette (ah, ces trains italiens… toujours les mêmes !!!)

Dimanche 11 août 2002

8 heures 30, nous débarquons à Bercy – taxi – gare du Nord (en ultra rapide)

9 heures 59, nous voici de nouveau à Pont : la boucle est bouclée.