Forêt de Vauclair

 

C'est une forêt domaniale, gérée par l'Office National des Forêts ; elle regroupe sur plus de 1 000 ha de nombreuses espèces de feuillus (chênes, hêtres, frênes) ainsi que des résineux (pins noir et sylvestre, épicéa, ...). C'est également un hâvre de paix pour les randonneurs, car elle est sillonnée de multiples sentiers balisés.

Le chêne Cuif

Au cours d'une balade à l'abbaye de Vauclair ce dimanche (17 Janvier 2010), j'ai pu me rendre au chêne Cuif qui se trouve en forêt de Vauclair, près des ruines de l’abbaye de Vauclair , dans le département de l'Aisne (02) à 3 km du passage du Chemin des Dames et 5 km de la Caverne du Dragon, haut lieu historique ! Le point de départ de la sente forestière pour s'y rendre se trouve juste après l'aire de détente lorsque vous venez du parking de l’abbaye ; un panneau en bois le signale le long de la route goudronnée, il ne vous reste plus alors qu’à suivre les ronds rouges placés sur les arbres pour y parvenir.

J'ai pu faire les relevés suivants :

  • Circonférence à 1,30 m du sol : 4,90 m
  • Hauteur selon la croix du bûcheron : 34 m

Planté sous Louis XIV, ce chêne aurait actuellement environ 350 ans. Il présente une forme typique des vieilles réserves de taillis sous futaie : un fût court et un important développement du houppier. C’est l’un des seuls chênes de la forêt de Vauclair encore debout après la guerre de 14-18 et peu atteint par la mitraille. C’est par une décision du 25 août 1926 qu’il fut décidé de sa conservation. Après avoir résisté aux deux guerres, il a été endommagé par la foudre en septembre 1979. Il porte le nom d’un « Conservateur des Eaux et Forêts »  (correspondant aujourd’hui au grade de  « Inspecteur Général du Génie Rural et des Eaux et Forêts » : Emile Cuif, né le 12 Novembre 1873 à Viel-Saint-Rémy (08) et ayant pris sa retraite en 1937.

L’abbaye de Vauclair

Située à proximité, cette abbaye a été érigée en 1134, sur une place où des artisans avaient établi des ateliers de poterie et de fonderie, par une douzaine de moines cisterciens envoyés en ces lieux par Bernard Clairvaux qui deviendra Saint Bernard pour y fonder une première abbaye qu’ils vont baptiser « Vallis Clara », le nom inversé de Claivaux dont Vauclair est la quinzième fille. Durant 650 années, cette abbaye sera un modèle d’équilibre entre l’observance de la « règle » (contemplation et prière) et le « siècle » (production et commerce). Afin de faire place à de plus vastes bâtiments monastiques et à une plus grande église, les moines rasent l’abbaye pour la reconstruire au cours du 13ème siècle ; cette nouvelle église sera inaugurée le jour de la Saint Jean 1257 et visitée par Saint louis. Elle fera ensuite, suite à de nombreuses destructions notamment au cours de la « Guerre de Cent Ans », l’objet de plusieurs restaurations et agrandissements au cours des siècles suivants.

Elle demeurera en activité jusqu’à la période de la Révolution, période au cours de laquelle les moines en seront chassés en 1792  et où elle essuiera d’importantes démolitions, avant d’être totalement anéantie lors de l’offensive du « Chemin des dames » en 1917. Ce n’est qu’à Pâques 1966 qu’à l’initiative du père Courtois, un rassemblement de jeunes universitaires, le groupe des Sources, amorcera les fouilles et la sauvegarde des ruines.

Vous trouverez en cliquant sur ce lien de nombreuses photos de ce lieu : http://photos.piganl.net/2009/vauclair/vauclair.html

Le Chemin des Dames

 Cette route fut baptisée ainsi à la fin du 18e siècle, période où il ne s'agissait alors que d'un petit chemin, peu carrossable. Il fut emprunté entre 1776 et 1789 par Adélaïde et Victoire, filles du roi Louis XV, également appelées Dames de France qui, venant de Paris, se rendaient fréquemment au château de La Bove, près de Bouconville-Vauclair dans l'Aisne. Le château appartenait à Françoise de Châlus,   ancienne maîtresse de Louis XV et ancienne dame d'honneur d'Adélaïde. La légende affirme que pour faciliter le voyage, le  chemin  fut empierré et prit le nom charmant de « Chemin des Dames ».

La « Caverne du Dragon »

 Il s'agit là d'un musée qui, depuis 1999, évoque le quotidien des soldats à travers les années épouvantables de la guerre 14-18. Il s’agissait au départ d’une carrière exploitée entre le 16ème et le 19ème siècle. Ce sont les Allemands qui, après avoir investi les lieux en 1915, l’aménagent en caserne et la baptisent du nom de « Caverne du Dragon ». Devenue dès lors postes de tirs et en même temps poste de premiers secours, chapelle, dortoirs, cimetières y sont installés ainsi que des réseaux électriques et d'eau permettant ainsi de vivre le moins mal possible. Dès 1917, Allemands et Français vont se partager ce lieu en élevant des murs entre eux en guise de frontière.