Forêt de Saint Gobain


Situé à l’ouest de Laon sur une superficie de  8.470 ha entre la vallée de l’Oise au nord et le canal de l’Oise à l’Aisne au sud, ce massif forestier, composé d’anciens bois seigneuriaux, de bois privés, de bois royaux et de bois ecclésiastiques, est l’un des plus grands massifs de la région après les forêts de Compiègne et de Retz. Il est principalement constitué de chênes (41%) et de hêtre (34%), mais on y trouve également une grande diversité d’essences : frênes, merisiers, châtaigniers, bouleaux, érables, aulnes…

Les arbres que vous voyez aujourd’hui sont issus d’une gestion en taillis sous futaie. Elle permettait à la fois la production de bois d’œuvre (arbre de futaie) et la production de bois de chauffage (coupe tous les 15 à 30 ans du taillis). Pour répondre aux évolutions des besoins, il a été décidé de privilégier la production d’arbres de futaie et donc de convertir sur plusieurs décennies le peuplement de taillis sous futaie en futaie. Aujourd’hui, de grands arbres (hêtres et chênes) côtoient des individus plus jeunes (châtaigniers, bouleau, érable), parfois issus de cépées (charmes). Le peuplement est composé d’au moins sept espèces et est constitué d’arbres de tous âges.

Tous les huit ans, un forestier passe sur les parcelles afin de juger, arbre par arbre, de sa place et son rôle dans le peuplement. Une fois la décision prise, il utilise la partie en forme de hachette de son outil pour enlever un morceau d’écorce et faire un blanchis, avant de retourner son marteau muni d’un poinçon et de frapper l’arbre pour apposer l’empreinte de l’Administration Forestière (les initiales « AF »). Chaque arbre martelé est alors mesuré (diamètre et hauteur) pour préparer la vente des bois. Un exploitant forestier procèdera alors à l’abattage et au débardage de ces bois.
Certains de ces arbres seront classés « arbres remarquables » et dès lors protégés. C’est le cas de ces 3 arbres qui nous ont été signalés sur notre forum par « joce » et « mathide » que je remercie au passage.

Tout d’abord en forêt de Saint Gobain :

(cette carte nous a été fournie via notre forum sur les Arbres remarquables par "forest one")

Le chêne de l'Europe

d'une hauteur de 44 mètres pour une circonférence de 4,40 m, son âge peut être estimé à 250 ans environ.

le chêne des trois fillettes

d’une hauteur de 42 m pour une circonférence de 4,50 m, il serait âgé de 240 ans environ.

puis en forêt de Coucy Basse :

Le chêne Geneau

Grand et magnifique chêne bien indiqué par un panneau sur le bord de la D 937 entre Pierremande et Folembray à l'angle de la route forestière du Praast en direction du Rond d'Orléans. Le chêne est en retrait de la route forestière avec un petit parking.

D'une hauteur de 46 m pour une circonférence de 7,30 m il aurait entre 340 et 360 ans.

Il y a 15 ans la hauteur était de 34 m et la circonférence était mentionnée pour 6,88 m sur le panneau de l'ONF. Cet arbre est donc vigoureux et en pleine maturité.


A noter que nos deux « internaute » ont pris sur place, le 11 avril 2009, la circonférence de ces arbres à 1,30 m du sol avec une cordelière graduée et qu’ils ont calculé leur hauteur avec une croix de bûcheron.

Quelques données maintenant sur ce massif, données relevées sur les différents panneaux forestiers que nous avons pu relever lors de notre propre visite…

Saint Gobain, une origine irlandaise !

La forêt de Saint Gobain doit son nom au moine irlandais « Goban » venu pour évangéliser la Gaule au début du 7ème siècle. Fatigué de son voyage et intrigué par les curieuses roches de ce site, il décide de s’y reposer quelques instants. A son réveil, en reprenant son bâton de pèlerin enfoncé dans le sol, il aurait fait jaillir une source offrant une eau d’une pureté remarquable. Conforté par cet événement, il décide d’installer en ses lieux son ermitage.

Les sires de Coucy

« Roi ne suis, ne prince, ne comte, je suis le Sire de Coucy ». Partie intégrante du manteau forestier qui s’étendait des frontières du Parisis jusqu’en Thiérarche, ces deux forêts ont été individualisées à la suite des grands défrichements du Moyen-âge. Elles ont appartenu du Xème siècle à la fin du XVIème siècle aux Sires de Coucy, qui édifièrent à Coucy-le-Château une des plus formidables forteresses de l’Europe.

Un magnifique spectacle nocturne dans une ambiance "bon-enfant" nous est offert chaque Vendredi et Samedi soir du mois de Juillet par les habitants de Coucy... spectacle à ne pas manquer... calendrier, renseignements, réservations en cliquant ici

Un milieu naturel diversifié

Le massif de Saint Gobain, véritable butte-témoin culminant à plus de 200 mètres, présente une diversité écologique remarquable où s’entremêle des hêtraies à sous bois de houx, des hêtraies à jacinthes des bois ou encore des aulnaies marécageuses… Les vallons au relief marqué, les étangs, les mares et les marais participent à la biodiversité.


L’avifaune y est particulièrement intéressante. Le pic noir, le pic mar et la bondrée apivore y trouvent un habitat très favorable. L’ensemble du massif est d’ailleurs intégré au réseau écologique européen « Natura 2000 »

Les rochers de l’Ermitage

Ils sont constitués de pierre à liards, un calcaire presque essentiellement constitué par l’accumulation de fossiles (Nummulites laevigatus) ressemblant à une pièce de monnaie de l’ancien régime : le liard.

Source de Fontaine à la Goutte

Elle avait pris résurgence entre les racines d'un arbre;

Sa présence n’est pas due au hasard, mais aux différentes couches géologiques cachées sous vos pieds.

Il s’agit de la résurgence d’une nappe d’eau « perchée », retenue par la couche imperméable formée par l’argile de Saint-Gobain. Cette argile a formé une véritable ligne de sources à environ 180 mètres d’altitude, comme celle à l’origine du domaine de Charles Fontaine.

Ces sources ont rapidement été réputées pour offrir de l’eau particulièrement pure ; l’importance de l’eau dans le massif ne cessera alors de croitre, comme en témoigne la mise en place de 12 étangs jalonnant la vallée de Saint-Nicolas au XVIIIème siècle, couvrant une superficie de plus de 34 hectares. Le poisson y était abondamment élevé par les moines… ainsi le 26 décembre 1761, dans l’étang de la papeterie ou Papilloterie près du Tortoir, il a été consigné la capture de 22.557 carpes, 20 brochets, 150 perches et autres écrevisses, tanches, et menu fretin ! Nul doute que la vie austère des moines de l’abbaye en était largement améliorée…

L’énergie hydraulique était également largement exploitée par des moulins et la ressource en eau utilisée pour les industries, notamment les verreries, et bien sûr par les habitants du village de Saint-Nicolas-aux-bois.