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B. Comment se manifeste-t-elle ?

1) Quels sont les premiers signes ?

Il est important de connaître les premières manifestations possibles de la spondylarthrite, de façon à ne pas tarder à voir votre médecin pour qu'il puisse poser le diagnostic au plus vite. La spondylarthrite débute en général vers 26 ans, et contrairement à une idée reçue aussi souvent chez la femme que chez l'homme.

Des douleurs rachidiennes peuvent survenir au début. Le mal de dos est très banal, mais certaines particularités doivent vous faire consulter rapidement :

  • des douleurs qui surviennent volontiers la nuit, vers 2 ou 3 heures du matin, et qui ne sont pas calmées par le repos
  • au réveil, une sensation de raideur qui dure plus de 30 minutes, voire parfois plusieurs heures
  • l'existence souvent de douleurs fessières d'un ou des côtés, ou à bascule (c'est à dire tantôt à droite et tantôt à gauche)
  • des douleurs associées aux précédentes et qui se localisent sur le bassin ou la symphyse pubienne.

C'est la persistance de répétition de ces cycles douloureux de la colonne vertébrale et leur tendance à la pérennisation qui doivent alerter. Progressivement les douleurs ont tendance à suivre une évolution ascendante des fesses vers le rachis dorsal. Une sensation d'oppression thoracique nocturne peut survenir ou plus fréquemment une difficulté à l'inspiration profonde.

D'autres manifestations peuvent survenir comme une douleur du talon qui a la particularité de s'améliorer à la marche et d'être fréquemment bilatérale. C'est également parfois un gonflement d'un doigt ou d'un orteil qui doivent alerter.

Les autres manifestations de la spondylarthrite permettent, lorsqu'elles sont présentes, d'orienter le diagnostic. Mais ce n'est pas souvent le cas au début.

3) À part les articulations, quelles sont les autres atteintes ?

Il existe au cours de la spondylarthrite des localisations extra-articulaires. Parmi les plus fréquentes, on retrouve :

  • une atteinte de la peau prenant la forme d'un psoriasis. Toutes les études montrent que le psoriasis est beaucoup plus fréquent au cours des spondylarthrites (15%) que dans la population générale (3%). Les manifestations cutanées existent le plus souvent avant l'apparition des signes articulaires. L'intervalle est parfois de 10 à 12 ans. Les atteintes sont caractéristiques, avec des lésions bien délimitées souvent ovales ou arrondies et recouverte d'une couche de squame. On retrouve cet aspect aux coudes, au bord interne des avant-bras, dans la région en bas du dos, aux genoux, dans le cuir chevelu, la face antérieure des jambes, les ongles, les paumes des mains et les plantes des pieds. Les plis peuvent également être atteints : entre les fesses, sous les seins, les aisselles et les plis inguinaux.
  • une atteinte oculaire se manifestant le plus souvent par une uvéite. Il s'agit d'une inflammation de la partie antérieure de l'œil. Ce dernier devient alors rouge et douloureux et la vision est parfois floue. Il faut signaler à votre médecin tout épisode de ce genre, car l'uvéite peut récidiver et être à force responsable de cicatrices qui perturbent définitivement la vision.
  • une atteinte intestinale résultant de lésions inflammatoires au niveau des muqueuses. Là également les manifestations digestives peuvent précéder le déclenchement de la spondylarthrite, ou survenir après son apparition. Elles se traduisent le plus souvent par des douleurs ou des troubles du transit à type de diarrhée. Si vous présentez de tels troubles, c'est votre médecin qui décidera de l'opportunité de réaliser des examens complémentaires ou non.

D'autres manifestations sont plus rares comme.

  • des atteintes cardiaques, se traduisant soit par des troubles du rythme (le cœur se met à battre irrégulièrement), soit par des lésions au niveau des valves cardiaques qui sont des sortes de portes entre les gros vaisseaux comme l'aorte ou l'artère pulmonaire et le cœur. Dans ce dernier cas, la fermeture des valves est incomplète ce qui se traduit par un "souffle" au cœur. Votre médecin peut détecter précocement ces lésions en réalisant une auscultation de votre cœur et un électrocardiogramme (ECG).
  • des atteintes pulmonaires s'observant lorsque se développe une ankylose prononcée de la paroi thoracique. Elle est exceptionnellement sévère.
  • des atteintes génitales pouvant évoluer parallèlement aux poussées inflammatoires de la spondylarthrite. La plus fréquente d'entre elles est l'urétrite aseptique (c'est à dire non infectieuse) qui fait partie des spondylarthropathies telles que l'arthrite réactionnelle.