Saut à Rio de Janeiro

du 02 au 09 Octobre 2003

sur les traces de mon aïeul

C’est au mois de Juillet que, travaillant en Bretagne les récits de mon grand-père paternel, nous prit l’envie soudaine d’aller faire un saut sur ces traces à Rio de Janeiro

Aussitôt dit, presqu’aussitôt fait : le 3 Octobre suivant, après 11 heures et demi de vol et 1 heure et demi d’escale à Sao Paulo, nous nous posions sur la piste de l’aéroport de Rio ; il était 6hrs40 du matin (heure locale), à Paris : 11hrs40.

Le voyage s’est bien déroulé, la première partie effectuée sur un Boeing 777-20 de la compagnie Waring nous a offert un agréable vol : télévision individuelle insérée dans le dossier de chaque siège avec choix de films et jeux vidéo, téléphone sur l’accoudoir.

De l’aéroport nous gagnons notre hôtel en bus et en profitons, malgré la fatigue, pour un rapide coup d’œil sur la ville durant le trajet.

Rio de Janeiro

Ville immensément grande, aux plages innombrables (82kms tout au long de la baie), coincée entre les montagnes et l’océan Atlantique

et possédant une géographie bouleversante qui en fait toute sa splendeur : chaos parfait de morros (rochers montagneux), anses, lacs, forêts, plages… mais pour en parler d’autres l’ont déjà fait et certainement beaucoup plus poétiquement que je ne saurais vous le conter ; aussi pour en goûtez le charme, rendez-vous sur :

http://aobrasil.com/voyages/rio

Nous remarquons cependant, disséminées ici et là d’assez nombreuses favelas (quartiers pauvres, genre "bidonvilles", mal famés et fortement déconseillés).

Hôtel Augustos à Rio

Nous voici enfin à l’hôtel Augustos, rue Bolivar, dans le quartier de Copacabana.

Joli petit hôtel situé à quelques centaines de mètre de la plage, nous offrant un agréable confort.

Copacabana

Après une rapide collation servie au restaurant de l’hôtel, les chambres ne pouvant être mises à notre disposition avant le début de l’après-midi, nous sortons pour une flânerie le long de la plage où nous commencerons par nous rafraîchir du jus d’une bonne noix de coco

tandis qu’un pigeon sur la plage en fait tout autant.

Copacabana, créé peu avant 1900, est le quartier résidentiel le plus ancien de Rio. Il conserve encore aujourd’hui quelques vieux gratte-ciel des années 1930, souvenir de l’époque où Copacabana gagna sa renommée mondiale.

Le Copacabana Palace, dont d’ailleurs parle si bien notre grand-père pour l’avoir si souvent fréquenté, avec son casino et sa boîte de nuit, reste le symbole vivant de ce lustre passé.

Une immense et très agréable plage, à la mer parfois agitée venant déferler à grosses vagues sur le sable fin, borde ce quartier. L’horizon y est barré par de petites îles et parfois un gros cargo se découpe au loin sur le ciel.

Cette plage est découpée en deux plages distinctes uniquement par le nom : la plage de Leme, à gauche en regardant l’océan, plus calme et moins vivante ;

la plage de Copacabana fréquentée en semaine par les retraités et les familles du quartier

mais envahie les week-ends par les habitants des morros et des favelas. On y trouve, montées à la hâte chaque matin, de nombreuses échoppes de camelots et,

le soir, de ci de la, on peut admirer de magnifiques et grandioses sculptures de sable créées par des artistes qui s’ignorent. A la suite de cette immense plage et au-delà du fort militaire (où se déroulaient les expériences de tirs du grand-père), les plages d’Ipanema et de Leblon bordent des quartiers aujourd’hui plus chics, plus aérés et plus verts que le précédent.

Il fait bon le matin de bonne heure, juste après le lever du soleil de venir se promener sur les trottoirs réservés longeant ces plages. On y rencontre déjà foule de monde : marcheurs, joggeurs, cyclistes, en solitaire ou en famille, en habit de ville ou plus souvent en short, maillot de bain, tenue décontractée tandis que quelques femmes promènent des lots de chiens au bord de l’océan… c’est un métier à Rio que cette sortie des chiens chaque matin sur les plages.

Et le soir, tandis que les derniers promeneurs quittent le front de mer, et que les nettoyeurs se mettent au travail, le petit marché nocturne sur l’avenida à l’entrée de notre rue, s’illumine de tous ses feux.

Chaque dimanche matin, l’une des voies de circulation de l’avenida Atlantica qui borde la plage de Copacabana est fermée à la circulation automobile pour laisser place aux promeneurs et aux sportifs de Rio.

Lagoa Rodriguo de Freitas

De même, le matin toujours de bonne heure avons-nous parfois été nous promener, pour changer un peu d’horizon, le long du "lagoa Rodriguo de Freitas" où respire la même atmosphère. Le long de ce lac, nous pouvons aussi admirer une végétation très curieuse composée de grands arbustes aux racines formant comme des lianes tombant parfois de leurs branches.

Nous allons visiter les trois principaux sites de Rio, deux dominant la superbe baie de Guanabara : le site du Pain de Sucre et le site du Corcovado, le troisième en lisière de la forêt de Tijuca : le "Jardim Botanico"

Le Paô de Açucar (Pain de Sucre)

Il s’agit d’un rocher de 395 mètres de haut, s’avançant sur l’entrée de la baie. On grimpe à son sommet par un téléférique en deux étapes. Du sommet, une vue extraordinaire se déroule sous nos pieds : d’un côté, Copacabana, les plages d’Ipanema et Leblon, le Corcovado qui, lui, nous domine ; de l’autre, Flamengo, le centre de Rio, le chaos de la baie de Guanabara : ses rochers, ses îles surgissant de la mer jusqu’à la ville de Niteroi (appelée dans les récits de mon grand-père : Nichetroy et où il se rendait souvent le soir à dîner). Nous nous y attarderons quelques temps le jour même de notre arrivée à Rio, et par un magnifique après-midi ensoleillé aurons l’occasion d’y photographier quelques petits singes.

Le Corcovado et le Christo Redentor

Un funiculaire construit en 1885, et très fréquemment utilisé par mon grand-père lorsqu’il venait se promener sur cette montagne forestière ou rejoindre des amis à l’hôtel Paneiras aujourd’hui fermé,

vous conduira au sommet de cette montagne. Au sommet ? C’est beaucoup dire car après la gare d’arrivée il vous restera encore 225 marches pour parvenir au pied de la gigantesque statue du Christ Rédempteur.

Cette statue est l’œuvre d’un ingénieur brésilien, Heitor da Silva Costa et d’un sculpteur français Paul Landowski ; elle fut inaugurée en 1931 et demanda cinq années de travail. Mesurant 38 mètres de hauteur (dont 8 mètres de support) et construite en pierre de savon, elle pèse 1.145 tonnes. Faisant face à la baie, avec ses bras ouverts (28 mètres d’embrasement) ce Christ personnifie le confort des âmes, l’accueil et l’hospitalité de Rio dans toute sa splendeur.

Ici encore un panorama grandiose s’ouvre à nos yeux, rendu d’autant plus grandiose que des nappes incessantes de nuages ne nous en permettent que quelques vues, parfois brumeuses parfois étincelantes de soleil, à travers leurs trouées. Ainsi s’étendent à nos pieds, de droite à gauche : les plages de Leblon et d’Ipanema, séparées par un canal liant la lagune Rodrigo de Freitas à la mer ; Copacabana derrières les morros ; les plages de la baie de Guanabara, l’anse de Botafogo, Flamengo, les quartiers de Gloria, Santa Tereza, le centre, le pont reliant Rio à Niteroi (autrefois on prenait la barque pour traverser la baie !).

Et là, pour nous, que de noms évocateurs, de souvenirs des récits que nous a laissés notre grand-père tout au long de ses années passées ici et que vous pourrez retrouver sur ce site sous le vocable "Henri Morize".

Le Jardim Botanice (Jardin Botanique)

Superbe promenade pour les amoureux de la nature et pour les amoureux tout court… Ce jardin construit en 1808 par le Prince Régent pour la famille royale a conservé encore ses superbes palmiers hauts de plus de 30 mètres qui bordent l’allée principale, et sous lesquels, comme notre grand-père, 80 ans plus tôt, nous avons déambulé. Une partie des plantes et fleurs que l’on y découvre auraient une origine assez curieuse : un certain capitaine Luis de Abreu, fait prisonnier par les Français et enfermé à l’île Maurice, s’en serait évadé emmenant avec lui des plantes et des graines qui auraient été remis ici dans ce jardin royal.

Le parc s’étend sur 141 hectares et on y trouve plus de 5.000 espèces de plantes (du Brésil ou d’ailleurs), des arbres fruitiers, de nombreuses variétés de fleurs dont de magnifiques orchidées,

de très jolis lacs au bord desquels parfois se cachent de splendides statues : entre autre une de la déesse Cérès (première statue fondue au Brésil) et une autre de Diane.

Forêt de Tijuca

Ce parc est situé en lisière de la forêt de Tijuca, la plus grande forêt urbaine du monde. Longuement parcourue de long en large par mon grand-père au cours de ses missions en 1903-1904 puis en 1907-1908 et encore en 1920-1925, elle n’offre plus la sécurité d’antan et il vous sera fortement déconseillé de vous y aventurer tout seul hors des sentiers battus. Elle est cependant suffisamment pittoresque avec ses belvédères, ses points de vue, ses petites cascades, ses grottes, ses pics, ses rivières, ses cascades pour que vous vous y offriez une course en taxi sur plusieurs itinéraires possibles et bien connus.

Rio de Janeiro, centre

Nous jetterons aussi rapidement un œil nostalgique sur le port de Rio avec ses énormes grues en attente sur les quais.

Santa Thereza

Nous prendrons le tramway de Santa Tereza dont l’aspect n’a certainement pas changé depuis une centaine d’année ;

Insécurité

malheureusement le climat d’insécurité qui nous y entourera ne nous permettra pas de descendre dans ce quartier qu’il a alors si souvent fréquenté en toute sécurité et qui, aujourd’hui, ne nous semble plus être qu’une grande favela nouvelle.

Pour l’ensemble de nos déplacements, nous les effectuons en taxi mais là aussi "gare" : ne vous aventurez pas dans le taxi qui passe "à la volée" mais n’empruntez que des taxis arrêtés sur des stations officielles et, avant de monter, voyez à marchander le prix de votre course.

Quant à nos tous nos repas de midi libres nous les prendrons dans les nombreux restaurants "comida a quilo" où deux formules peuvent vous être présentées selon les établissements :

- Dans l’un, vous irez vous servir selon votre bon vouloir sur d’appétissants buffets d’entrées diverses, de plats consistants froids ou  chauds, de desserts ; à chaque passage, votre nourriture sera pesée et portée sur une petite fiche que l’on vous aura remise à l’entrée ; il ne vous restera plus qu’à payer en caisse à la sortie selon le poids total enregistré.

- Dans l’autre, vous payerez un forfait très peu élevé et vous pourrez manger à volonté, vous servant vous–mêmes sur toujours d’aussi appétissants buffets.

Il vous en coûtera de 3 à 4 euros par repas mais, dans l’un comme dans l’autre cas, votre boisson viendra toujours en supplément hormis une petite tasse de café qui vous sera offerte au moment de sortir. Dois-je vous dire que j’ai apprécié le cadre de ces petits restaurants où j’y ai toujours trouvé une nourriture saine, agréable et abondante.

Itacuruça

Nous profiterons aussi d’une belle journée ensoleillée pour faire une croisière en goélette avec voyage en bus à travers la campagne de Rio sur une petite centaine de kilomètres, embarquement dans un joli petit port de pêcheurs : Itacuruçà, baignade en mer dans une sympathique crique, apéritif à bord, déjeuner de fruits de mer sur une petite île. Journée de détente mais retour un peu "longuet" au milieu des embouteillages d’une fin de week-end.

Rio de Janeiro, centre ville

Ce sera aussi la "visite pèlerinage" du centre ville : la rua Rio Branco (rue du bureau du grand-père), la petite rua Ouvidor (rue des joailliers, bijoutiers et boutiques "très françaises" et chic dans les années 1900-1920),

l’ancien siège de la Banco da Brasil (aujourd’hui musée), la Poste d’où il envoyait à sa compagnie tous ses télégraphes codés, l’église de la Candelaria

et celle beaucoup plus petite mais d’une réelle splendeur en plein centre de la "Rua do Ouvidor",

l’ancien Palais Présidentiel, celui de l’Assemblée (aujourd’hui aussi transformé en musée), le Palais du Gouverneur (où il fut invité à de nombreuses réceptions),

le théâtre où il vint si souvent… tous ces lieux n’ayant guère changés et ayant très certainement gardés les aspects qu’il a lui-même connus en son temps. Que d’émotions pour nous autres, ses descendants !

Rio de Janeirol gastronomique

Mais il y a aussi le Rio gastronomique et pas toujours le Rio économique et pour faire tout de même honneur à notre grand-père, lui qui ne fréquentait que les maisons sélectes, nous nous offrîmes, le dernier jour, un succulent repas de fruits de mer et de langoustes au Ferraço Atlantico, restaurant sur l’Avenida Atlantica et tout près du fort de Copacabana où nous fûmes servis comme des rois.

Notre commande fut tellement surprenante, faut-il croire d’ailleurs ! que notre serveur, pensant nous avoir mal compris, s’en alla quérir le Maître d’hôtel et ce dernier, s’étant vu confirmer en tous points nos désirs, fut, je ne sais pourquoi, au petit soin pour nous… il faut dire que le déjeuner, déserts et boissons comprises, fut… un véritable régal…

                     

Malheureusement le Rio des années du début du siècle précédent le nôtre d’aujourd’hui n’est plus le Rio du début de notre siècle…

¯ ¯ ¯  Oh, grand-père qu’ont-ils fait de ton Rio !  ¯ ¯ ¯

Insécurité

Aujourd’hui l’insécurité règne tout autour de vous. Nous en étions très conscients lors de l’organisation rapide de ce voyage ; nous l’avons bien ressentie tout au long de notre séjour ne serait-ce que par cette présence permanente d’une police militaire presqu’à chaque coin de rue et toujours prête à intervenir ; nous l’avons rencontrée dans certains quartiers déconseillés où nous nous sommes aventurés par mégarde ou plutôt par oubli du danger (dans cette rue "Condim Bonfim", par exemple, en plein cœur de Tijuca, rue pourtant où notre grand-père avait bon vivre en son hôtel situé en bordure de forêt, mais rue aux abords de laquelle peut-être, sans presque nulle doute, nous avons failli perdre la vie !), nous l’avons aussi ressenti en voyant toutes ces énormes grilles interdisant tout accès aux habitations sans montrer « patte blanche »

nous l’avons aussi rudement côtoyée dans une fulgurante agression au couteau où je fus personnellement molesté à moins d’une dizaine de mètres de l’entrée de notre hôtel et sauvé de justesse grâce à la réaction rapide de mon amie qui eut aussitôt la présence d’esprit de tendre à mes agresseurs le premier billet de banque qui tomba sous la main… pour une fois, ce soir là, j’étais entièrement démuni d’argent !

Aussi, vous qui partirez à notre suite vers cette ville si merveilleusement belle et attirante, prenez au sérieux les règles élémentaires de sécurité que vous trouverez en cliquant ci-dessous :

France Diplomatie Brésil : Conseils

puis sur le lien suivant pour obtenir une carte des quartiers « DANGER » de Rio de Janeiro :

France Diplomatie Brésil : Carte des quartiers DANGER

Sachez que, malgré tous ces bons conseils, il ne vous faudra jamais, au gré des heures qui passeront sans incident, relâcher un seul instant votre attention en vous pensant, en quelque endroit que ce soit, en sécurité.

Mais Rio est une ville vers laquelle, si j’en avais le temps, je m’envolerais encore car j’y ai très certainement mille autres merveilles à découvrir.