Pierre

Pierre

Etymologie : du latin Petrus, pierre.

Caractérologie : force, ambition, management, passion, habileté.

Fête usuelle : le 29 Juin

Autres formes du prénom : Perin, Pier, Pierce, Pierino, Piero.

Fréquence : ce prénom est très répandu. Il figure dans le top 50 français aujourd'hui. A noter tout de même que Pierre est le 2e prénom du XXe siècle en France. En 2005, il était toujours porté par plus de 500 000 personnes dans l'Hexagone. Notons que dans cette catégorie masculine, seuls Jean et Michel égalisent cette performance.

Saint Pierre et Saint Paul : On ne peut les séparer. Ils sont les deux piliers de l'Eglise et jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre. L'Eglise romaine, c'est l'Eglise de Pierre et de Paul, l'Eglise des témoins directs qui ont partagé la vie du Seigneur. Pierre était galiléen, reconnu par son accent, pécheur installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, mais pharisien et, ce qui est le plus original, citoyen romain. Tous deux verront leur vie bouleversée par l'irruption d'un homme qui leur dit ; "Suis-moi. Tu t'appelleras Pierre." ou "Saül, pourquoi me persécutes-tu ? " Simon devenu Pierre laisse ses filets et sa femme pour suivre le rabbi. Saul, devenu Paul se met à la disposition des apôtres. Pierre reçoit de l'Esprit-Saint la révélation du mystère caché depuis la fondation du monde : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant." Paul, ravi jusqu'au ciel, entend des paroles qu'il n'est pas possible de redire avec des paroles humaines. Pierre renie quand son maître est arrêté, mais il revient : "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime." Paul, persécuteur des premiers chrétiens, se donne au Christ : "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi." Pierre reçoit la charge de paître le troupeau de l'Eglise : "Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon  Eglise." Paul devient l'apôtre des païens. Pour le Maître, Pierre mourra crucifié et Paul décapité.

Prince des apôtres, martyr à Rome au premier siècle, patron des tailleurs de pierre, des maçons et des plâtriers, Pierre, appelé d'abord Simon, habitait le bourg de Bethsaïde, sur les bords du lac de Génésareth, où il exerçait, avec son frère André, la profession de pêcheur. Un jour que les deux frères étaient occupés à jeter leurs filets dans le lac, Jésus-Christ passant en ce lieu, leur dit : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. » Et ces deux hommes, quittant aussitôt leurs filets, suivirent Jésus qui dit à Simon : « Désormais tu t'appelleras Céphas, c'est-à-dire Pierre. »

Choisi par Jésus-Christ pour être son vicaire sur la terre et gouverner l'Église universelle par lui-même et ses successeurs, Pierre fut dès lors désigné comme le prince des apôtres. Témoin de tous les miracles opérés par le Sauveur, il fut le premier à le reconnaître pour le Christ, fils du Dieu vivant. C'est alors que Jésus lui dit : « Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle ; je te donnerai les clefs du royaume des cieux,  et dès lors tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel. »

Lorsque Jésus-Christ, célébrant la pâque avec ses disciples, leur prédit, dans la dernière scène, que l'un d'eux le trahirait, Pierre affirma que, quand tous les autres l'abandonneraient, il le suivrait jusqu'à la mort. Jésus lui dit : « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Jésus-Christ, après son agonie au jardin des Oliviers, où Pierre l'avait accompagné, fut arrêté par les hommes que conduisait le traître Judas ; Pierre suivit son maître de loin, et il était entré dans la cour de la maison du grand prêtre, lorsqu'une servante lui demanda s'il n'était point le disciple de cet homme qu'on allait juger. Pierre affirma qu'il ne le connaissait pas. Deux fois encore il fit la même réponse à une pareille demande. Alors le coq chanta, et le Seigneur s'étant retourné vers Pierre, celui-ci comprit sa faute, et sortit pour la pleurer amèrement.

Jésus-Christ, après sa résurrection, se montra plusieurs fois à ses disciples, et à Pierre en particulier. Ce fut dans une de ces apparitions que le Sauveur lui demanda trois fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que les autres ? - Oui, Seigneur, répondit l'apôtre, vous savez que je vous aime. » - « Pais mes agneaux, pais mes brebis, » lui dit Jésus. Par ces dernières paroles, Pierre était définitivement établi le pasteur suprême du troupeau de Jésus-Christ, le chef de son Église. « Il lui est ordonné, dit Bossuet, premièrement, d'aimer plus que les autres apôtres, et ensuite de paître et gouverner tous, et les agneaux et les brebis, et les petits et les mères, et les pasteurs même, pasteurs à l'égard des peuples, et brebis à l'égard de saint Pierre »

Quand les apôtres eurent reçu le Saint-Esprit, Pierre éleva le premier la voix devant le peuple, pour prêcher l'Évangile aux juifs, leur annonçant que Jésus crucifié et ressuscité était véritablement le Messie attendu par leurs pères ; et ce jour-là, trois mille personnes se convertirent.

Peu après, Pierre ayant guéri, au nom de Jésus-Christ, un homme boiteux qui se tenait à la porte du temple, une grande foule de peuple accourut, attirée par le bruit de ce miracle, et Pierre ; prenant de nouveau la parole, convertit cette fois cinq mille personnes. Le peuple de Jérusalem et les habitants des villes voisines apportaient les malades dans les places publiques, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre couvrît quelques-uns d'entre eux et qu'ils fussent guéris de leurs maladies.

Les chefs de la Synagogue, irrités du succès de ces prédications, commencèrent à persécuter les apôtres : Pierre, mis en prison avec Jean, et délivré par un ange, ne cessait, malgré les menaces de ses ennemis, de prêcher tous les jours dans le temple et d'enseigner dans les maisons : battu de verges, chassé du temple et de Jérusalem, il se rendit à Samarie, visita les villes de Judée et de Galilée, et en convertissant à Césarée le centurion Corneille et sa famille, il ouvrit le premier les portes de l'Église aux gentils, comme il les avait ouvertes le premier aux juifs.

Pierre, ayant laissé à saint Jacques le gouvernement de l'Église de Jérusalem, se rendit à Antioche, où il établit son siège : de là il alla prêcher dans le Pont, dans la Galatie, le Bithynie, l'Asie Mineure, et visita les Églises fondées par les autres apôtres dans ces contrées. Ensuite il transporta son siège à Rome, afin de combattre l'idolâtrie dans le lieu même où elle dominait avec le plus d'empire. Revenu à Jérusalem, et jeté dans une prison par ordre d'Hérode Agrippa, il fut miraculeusement délivré par un ange du Seigneur, et retourna à Rome d'où il écrivit sa première épître aux Église d'Asie. Il visita encore l'Orient, présida, à Jérusalem la première assemblée connue sous le nom de concile, et enfin revint à Rome où il devait terminer par le martyre sa vie et ses travaux glorieux.

Néron, le premier persécuteur des chrétiens, voulut faire périr saint Pierre et saint Paul, les deux plus fermes soutiens de la religion nouvelle. Saint Pierre, condamné au supplice de la croix, demanda à être crucifié la tête en bas, ne se jugeant pas digne de mourir de la même manière que son divin Maître. Saint Paul eut la tête tranchée le même jour. Le martyre des deux apôtres eut lieu l'an 65 ou 66. Le tombeau qui renferme une partie de leurs reliques est placé dans la basilique du Vatican, la première église du monde chrétien par sa dignité comme par sa grandeur et sa richesse.