Pose du diagnostic

D. Pose du diagnostic

1) Faut-il faire des examens de sang particuliers ?

Il n'existe aucun élément biologique permettant de poser le diagnostic de spondylarthrite.

Des examens sanguins sont cependant nécessaires afin d'évaluer l'intensité de l'inflammation. C'est le rôle de la mesure de la vitesse de sédimentation (VS), qui sera d'autant plus élevée que l'inflammation sera importante.

Votre rhumatologue décidera de la fréquence à laquelle ces prises de sang devront être faites. Elles sont également souvent nécessaires pour surveiller la bonne tolérance de tel ou tel traitement

2) Doit-on faire des radiographies ?

Oui, car parfois l'aspect des lésions est évocateur du diagnostic de spondylarthrite. La spondylarthrite atteignant préférentiellement la colonne vertébrale et les sacro-iliaques, ce sont surtout des clichés de cette région qui vont être réalisés.

  • L'aspect des sacro-iliaques est caractéristique avec le développement souvent de façon bilatérale de petites érosions principalement des versants iliaques de ces articulations. Ce phénomène est ensuite suivi d'une construction osseuse qui va toucher les deux berges de l'articulation, puis de l'apparition au dernier stade de véritabled ponts osseux qui vont faire disparaître l'interligne articulaire.
  • L'atteinte rachidienne va également montrer des images d'érosions et de constructions osseuses. La forme des vertèbres va se modifier progressivement. Tout d'abord c'est l'angle antérieur qui va s'émousser, puis une ossification se produit sur le bord antérieur, donnant à la vertèbre un aspect « carré ».

3) La réalisation d'une tomodensitométrie (scanner) est-elle importante ?

L'intérêt essentiel, au cours de la spondylarthrite, de la tomodensitométrie est de pouvoir préciser des lésions insuffisamment visibles sur les radiographies classiques. C'est le cas pour certaines localisations comme les articulations sacro-iliaques, les articulations vertébrales postérieures et la paroi thoracique antérieure. Toutefois, comme pour les radiographies, l'écueil principal est le manque de sensibilité au changement qui rend inutile la répétition de cet examen pour assurer le suivi de l'évolution de cette maladie.

4) Une IRM est-elle nécessaire ?

Elle est en effet très utile. Sachant que le diagnostic de certitude de spondylarthrite repose sur l'apparition des signes radiographiques caractéristiques, il n'est pas rare que 1 à 2 années d'évolution s'écoulent avant qu'ils n’apparaissent. Or, on sait aujourd'hui, toute l'importance d'un diagnostic le plus précoce possible. L'imagerie par résonance magnétique nucléaire, ou IRM, permet de raccourcir considérablement ce délai. De plus, son absence d'irradiation permet son utilisation chez le sujet jeune comme chez la femme enceinte (sans injection de produit). Mais, c'est un examen dont la durée est longue, et pour lequel l'accès est encore difficile du fait du nombre relativement restreint d’appareils.

5) L'échographie a-t-elle un intérêt ?

Il s'agit d'une technique d'imagerie simple, non dangereuse et bien tolérée. Elle est une aide précieuse pour déterminer l'origine exacte des douleurs : enthésite, bursite ou synovite. Elle nécessite toutefois de la part du médecin qui la réalise, une grande habitude de l'exploration des régions articulaires.