Romain Chambaud

Présentation

Bonjour je m’appelle Romain, je suis le fils de Patrick et Béatrix Chambaud (n.b: de Philippe : Béatrix est la fille de tante Monique et de l’oncle Jacques Wable)… vous savez la cousine d’Olivier Morize… celui là même qui la terrorisait étant enfant.

Pour moi, il s’agit d’une grande première sur ce site puisque j’ai rencontré Philippe cet été lors d’une réunion de famille au Mesgouëz… durant ma convalescence… (Pratiquant le ski nautique en compétition, je m’étais en effet déchiré un disque dans le dos fin Juin… ce qui mettait fin momentanément à ma saison…)

Malgré cette fort belle semaine passée en famille, il était venu l’heure pour moi de me remettre en question… non pour sauver les meubles car avec le physique il ne faut pas aller plus vite que la musique… mais plutôt pour me tenir prêt psychologiquement à encaisser de grosses émotions au cas où une opportunité se présenterait à moi… Ma patience allait payer : 3 semaines de plâtre !!! Ainsi, début août, je suis retourné sur Bordeaux où aujourd’hui je poursuis mes cours de commerce international à l’E.C.E. en troisième année.

Par ailleurs, nous avons lancé une association de promotion du ski nautique de haut niveau avec mon ami Julien et vous pourrez prochainement vous informer de nos activités sur le www.buoys-hunters.com. Je vais aussi prochainement me lancer dans l’événementiel car, ayant une connaissance dans une boite de production et d’animation, j’ai développé un partenariat avec cette boite pour un concept de festival "glisse" de 3 jours gratuits à Bordeaux sur les quais de la Garonne, mêlant des shows et des démos de sports nautiques : jet – ski – wake… et de sports urbains : skate – roller – bmx… dans une ambiance de salon et de show room avec des concerts. Ce projet est en suspens car, pour l’instant, on attend une réponse de la Mairie au niveau des autorisations et de l’aide apportée compte tenu que ce show entre dans le programme d’expansion des quais de la Mairie… mais j’y crois… En un mot si ça se fait je vous tiendrai au courrant. Mais pour l’instant : « Chut ! »

Démonstration

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L’objectif est clair dans ma tête : je n’ai pas dit mon dernier mot pour les championnats d’Europe et du Monde. Après consultation du médecin je me dois d’effectuer 3 semaines de rééducation et de musculation intensive… car ces 3 semaines de plâtre m’ont affaibli… Imaginez que ce ne fut pas une partie de plaisir ! Mais je connais la démarche à suivre non pas pour gagner mais plutôt pour ne me pas me blesser… ce qui aurait des conséquences dramatiques sur ma carrière.

J’ai donc repris le ski mi-août… 1 semaine avant les championnats d’Europe ( !)… mais, malgré ma bonne volonté, un nouvel obstacle s’est posé devant moi : la fédération ne voulait pas me sélectionner… A l’issue de négociations, le rendez vous était enfin fixé…

Et c’est là que ma belle histoire a commencé.

Championnat d'Europe

Je suis arrivé en Suède où le climat était très rude… Le premier contact avec les autres skieurs fut radical… Ils étaient en forme… Et forcément, vu les informations circulant sur moi, ma présence relevait donc de la surprise et ne semblait effrayer personne… Enfin, il s’agissait aussi d’une force car je retrouvais une situation confortable d’outsider qui me dégageait de toute pression. Toutefois il en fallait plus pour m’impressionner car l’intuition ça ne trompe jamais et je savais que cette compétition se passerait à 90% dans ma tête : il fallait que je reste fort jusqu’au bout !

L’heure des éliminatoires vint enfin… il valait mieux car les secondes étaient devenues des minutes pour moi et j’étais impatient d’être fixé… Malgré un stress étrange puisque j’effectuais mon retour sur ce coup de ski, j’ai finalement réalisé un score correct sans prendre de risque compte tenu des conditions… et surtout des performances des autres : je me retrouve deuxième derrière un Italien qui vient d’effectuer en revanche le record d’Europe…

Tout s’était bien passé jusqu’à présent or, à partir de ce moment, il va y avoir de la  pression car je prenais conscience des différentes stratégies qui s’offraient à moi en finale… Je restais confiant et, n’ayant plus à rien à perdre, je me sentais capable de faire mieux. La nuit avant la finale, j’avoue que je n’ai pas beaucoup dormi… mais je ne paniquais pas : j’affûtais ma stratégie et coordonnais mon mental avec mon moral.

Le grand jour vint enfin et je partis à l’inconnu rejoindre le site de la compétition… Trop de questions me hantaient et pourtant… l’heure n’était plus à réfléchir mais plutôt à agir… Même si je n’étais pas aussi prêt que je l’aurais espéré ce jour là, je me devais de réunir tous les éléments propices à la victoire afin que, même si le pire arrivait, je ne puisse rien regretter.

Avec des conditions atmosphériques qui se dégradaient à mesure que les performances progressaient, la pression monta très vite dans cette finale … Lentement mais sûrement, je passais avant dernier et les trois skieurs qui évoluèrent avant moi, dont mon ami Julien avec lequel je suis actuellement en association, réalisaient une excellente performance.

Mon tour arriva enfin… ça valait mieux… je ne pouvais plus attendre !

Comme un lion en cage libéré, je chaussai mon ski violemment et d’un air décidé je lançai un regard « coup de feu » à l’Italien… le ton était donné ! Les Français feront un tir groupé ! Ce coup de ski fut une épreuve psychologique… mais la sensation était tellement forte que je voulais que ça dure le plus longtemps possible…

Alors j’y ai mis tout mon cœur pour oser et toute ma rage pour ne rien lâcher… J’arrivais enfin au moment de vérité… c’est dans ce slalom que se joue le podium… finalement la stratégie a disparu et maintenant il s’agit de repousser ses limites jusqu’à l’extrême… J’allais au bout de mes forces et réalisais exactement la même performance que mon ami… Pour moi le podium semblait joué… j’étais certain d’être dessus mais je suis passé à côté de la victoire car l’Italien est resté le plus fort bien que ce dernier fera finalement moins bien que nous…

Alerte ! Je vais devoir repartir en barrage et je suis épuisé mais je ne réfléchis pas… je repars tout de suite…mon ami est déjà prêt (quel renard celui là !)…

Le tie-break sera magnifique mais mon ami réalise juste ce qu’il faut pour me battre… je suis heureux mais l’amertume me reste ! En vain… si j avais su ça avant, j aurai signé tout de suite…

Et, après tout, ce n’est pas fini…

En attendant, je vous dis un grand MERCI d’avoir pris le temps de lire cette merveilleuse aventure que j’ai vécue en Suède pour ce championnat d’Europe …

Championnat du Monde

Tout de suite après les championnats d’Europe en Suède, nous rentrâmes sur Bordeaux et, tandis que mon ami savourait un peu trop sa victoire, je me remettais tout de suite au travail pour mon deuxième objectif : non seulement vouloir être performant au mondial en Russie la semaine suivante, mais aussi prendre ma revanche sur le champion d’Europe qui se plaisait à me rappeler que j’étais : «  un bon… deuxième » !!!

Ce n’était pas grave… je n’avais pas le temps de me prendre la tête et de me regarder le nombril !

Cette semaine d’entraînement fut très dure psychologiquement puisque, en tout état de cause, je me devais d’être plus exigeant avec moi-même (en terme de performance) afin de me rassurer bien que je sentais que je tenais mon pic de progression pour la compétition.

On arrive enfin en Russie fin août… c’est le dessert là bas ! Mot d’ordre : « totale immersion », il nous reste cinq jours avant la compétition… et l’objectif est de se familiariser avec la culture du pays et de s’immerger progressivement dans la compétition… Pour ce faire, rien de mieux qu’une interprète et que quelques coups de ski entre deux verres de vodka… Pour tout vous avouer : on skiait comme des chèvres… mais je vous assure que, jusque là, je pensais que l’on ne se prenait pas trop la tête.

Deux jours avant la compétition… attention USA arrive !... je vous raconte pas les stars : lunettes de soleil, bouteilles de coca, accent du fin fond du Kentucky… tous les éléments étaient réunis pour symboliser le rêve américain… enfin jusqu’à ce qu’ils commencent à se frotter aux petits Français…

Au fait, pour tout vous dire, ce matin là on s’était levé pour aller skier à 7h30… La tête dans le sac et l’air ronchon, on se rendit au ponton de départ pour l’entraînement. Jusque là, on était dans les temps… après tout nous n’étions que deux. Et là, qu’est ce qu’on voit ?  Une bonne douzaine d’Américains qui skiaient tranquillement à notre place…. Le coach ne daigna même pas descendre ses "grosses fesses" du bateau pour négocier… En un mot, pour lui nous étions deux petits « cons » de français et on pouvait aller « se faire… ».  Moi, j’appelle ça un l’abus de pouvoir et je pense que ça n’étonnera pas mes parents de savoir que le Romain… eh bé, il a vite pris des tours !

Voyant que, au bout de deux tentatives, il continuait à me prendre pour un « jambon », je suis monté dans le bateau et je lui ai annoncé, avec un rapport de proximité et un américain très moyen, le menu de son déjeuner : bœuf strogonof ou purée mousseline ! Finalement on a réussi à skier… Mais je ne m’étais pas fait un ami... et ce fut les prémices d’un combat entre l’Europe et les USA.

Allez, Vendredi, éliminatoires…. Bon je n’ai encore pas dormi de la nuit … mais là c’était normal, je skiais en tout dernier… En gros ! l’objectif restait d’assurer car je savais exactement ce que je devais faire… mais le temps fut long… la pression très forte… et ça montait toujours et ça ne s’arrêta jamais de continuer de monter jusqu’au bout. Enfin, après trois longues heures d’attente ce fut enfin à moi….

Le destin s’acharna une fois de plus : une péniche perturbant le plan d’eau… je dus attendre… mais j’étais déjà mouillé.  J’avais froid… et ce n’était même plus un plan d'eau… c’était un terrain de cross ! Quelle attitude adopter ? Je ne savais pas… j’étais tout tremblant… j’avais un mauvais pressentiment…en fait… j’avais peur !

Dix minutes plus tard je m’élance… Les débuts sont difficiles… à mon premier passage je fais rapidement l’état des lieux… Je vais devoir me délivrer car je suis un peu contracté et ça se sent dans ma façon de skier. Au milieu de mon deuxième passage dans le slalom une vague fait décrocher mon ski et je me retrouve couché dans l’eau… La chute est imminente ! Mais là ! la main de Dieu m’a récupéré et m’a relancé dans mon slalom avec une énergie et une hargne incroyable. J’ai évité le pire ! mais la place en finale se joue maintenant et il ne faut rien regretter compte tenu que c’est déjà ma deuxième chance… je suis resté dans cet état d’esprit et je suis allé chercher ma place en finale… Mieux, je me retrouve "5 mètres" et c’est ma place préférée…

Les choses sont claires pour moi à présent : fini d’assurer… maintenant on lâche les coups et on va la chercher cette médaille… Mot d’ordre : « insolence au destin ! »

Le soir même on fête ça … normal ! Bourrés ? Oui ! mais c’est normal aussi : joyeux quoi !

Seulement le lendemain matin… alors que la finale devait être le lendemain… SURPRISE ! Et bé, c’est aujourd’hui la finale… Et oui ! c’est comme ça la Russie ! … Bon… bé là, pris de court… bé, il va falloir s’y faire…

Alors, cette fois promis : gros échauffement de 3/4h, vitamines à bloc et gros son dans les oreilles ! Finalement ce n’est pas plus mal après tout… il y a plus bourré que moi et je vais sûrement pouvoir tirer mon épingle du jeu… Eh oui, la vodka locale le lendemain ça va encore… mais les Américains, avec leur tequila,… je ne vous raconte pas l’état.

Enfin… ils sont tous passés avant moi et ils ont tous skié moyennement… Seulement il en restait un… et lui je vous avoue qu’il va me faire monter la moutarde au nez… Bon, en gros il a enfreint le règlement international après avoir terminé son slalom… Je ne suis pas procédurier mais là, non seulement il avait enfreint le règlement, mais il me foutait en l’air le plan d’eau… Et je suis sûr que ça venait indirectement du coach… En réponse à ça, je préviens que j’annonce une réclamation en cas de perturbation notable (ça coûte quand même 150 dollars)… Bon ! je jouais l’intox pour gagner du temps et pour protéger ce précieux coup de ski… mais je restais concentré.

Je pars enfin ! Oualala ! ça fait une semaine que ça commence à me suffire la Russie et les Américains… J’ai la chance de vivre un moment dont j’ai tant rêve avant… cet instant sera unique et je compte bien le graver dans l’histoire du ski nautique.

Tout se passe bien les deux premiers passages, je suis en phase avec moi-même et je sens que j’ai entre mes mains la tournure de la finale. Révolté et confiant… malheureusement un peu trop… je rentre très mal dans mon troisième slalom… Le public soupire ! Mais en une fraction de seconde j ai ressenti encore cette force qui a ressurgi de je ne sais où en moi, cette force qui me porte et qui me permet au fond du trou de modifier mon destin… et ça a marché !

Je viens de réaliser une performance exceptionnelle par rapport aux précédentes et je viens de me libérer et de coller une pression monstrueuse à celles à venir ! Je me sens monter une joie que je n’arrive même pas à décrire tant elle est unique car, à ce moment là, je croyais que j’allais enfin être le nouveau champion du monde… En remontant sur la berge, je me mets à enflammer le public car j’étais hystérique.

Sur les cinq skieurs suivants : le Russe fait moins bien, un Italien fait mieux… « Merde ! » un deuxième Italien fait mieux… je savais que j’aurais du manger des pâtes… et là l’Australien arrive… Pour tout vous avouer, j’ai vite déchanté car j’ai vite cru que j’allais finir… 4éme… à savoir la place du "con". Enfin tout était fini… et cette fois ce fut à moi de consoler mon petit Julien qui n’a fini que 11éme

Allez dernière "muflé" à la vodka avant de partir, dernier délire avec les "potes" italiens et suisses… Dernier clin d’œil au coach américain qui a pour finir essayé de me disqualifier en finale par vanité… J’ai enfin ma médaille… Mission accomplie… Alors… retour au pays !

Surprise lorsque dans l’avion, en lisant l’équipe, on trouva une rubrique sur nous et le championnat du monde… On s’était compris avec Julien… Des moments comme ça on aura eu la chance de les vivre et on s’en souviendra longtemps.

Ce fut pour moi aussi une bonne morale comme quoi quand on veut vraiment on peut… Mais surtout cette patience dont j’ai du me doter m’a vraiment fait avancer dans ma vie sociale.

Le Podium