Saint Stanislas, évêque de Cracovie. Allié aux plus illustres familles de Pologne, il reçut une éducation conforme à sa naissance : ses parents, qui l'avaient consacré à Dieu dès le berceau, « Sois et glorifie Dieu » s'exclama son père à sa naissance, mirent tous leurs soins à former son cœur à la vertu. L'enfant devait un jour réaliser toutes leurs pieuses espérances, mais ils ne vécurent pas assez pour être témoins des éminentes vertus qui lui méritèrent la vénération publique. Après avoir les avoir perdu, il vendit son considérable patrimoine et en distribua le prix aux pauvres, afin de servir Dieu plus librement.
Après ses études à Cracovie et à Gniezno, il part durant sept années pour les compléter chez les bénédictins de Saint-Germain-des Prés à Paris. Il noue ainsi des liens particuliers entre l'Eglise de Pologne et l'Eglise de France. C'est à Paris qu'il découvre la réforme de Cluny qui germait à peine.
Ordonné prêtre et chargé d'annoncer la parole de l’Evangile, il accomplit cette sainte mission avec autant de zèle que de succès et, bientôt après, dès 1070, les vœux unanimes du clergé et du peuple l'appelèrent au siège épiscopal de Cracovie. Sa charité était sans bornes et il voulut que sa mission devînt le refuge des pauvres. Attentif à remplir tous les devoirs que lui imposaient ses fonctions, il visitait chaque année son diocèse, prêchant partout la paix et la concorde, l'amour de Dieu et du prochain, réparant les injustices, secourant les malheureux.
A la même époque, le roi Boleslas II gouvernait la Pologne et avait établi sa résidence ordinaire à Cracovie. Ce prince opprimait ses sujets et s'était rendu odieux par ses vices et ses cruautés. Il était cependant craint de tous et personne n'osait élever la voix. Seul Stanislas eut le courage d'affronter son courroux et de lui adresser les plus sages remontrances. Les paroles du saint évêque touchèrent peu le prince, qui continua, comme par le passé, à se livrer à toutes ses mauvaises passions.
Stanislas, touché des plaintes qui s’élevaient de toutes parts et après avoir vainement employé tous les moyens de douceur et de persuasion, se vit forcé de menacer le roi d’excommunication s'il ne renonçait point à ses exactions et à ses dérèglements. Le prince, n'écoutant que sa fureur, jura de se venger. Un jour que le prélat célébrait les saints offices dans l'église de Saint-Michel, située hors de la ville, Boleslas s'y rendit avec des hommes armés et il leur ordonna de se saisir de l'évêque et de le lui amener. Ceux-ci n'osèrent point se rendre coupables d'un pareil attentat alors Boleslas entra dans l'église, s'avança vers l'autel et frappa mortellement l'évêque d'un coup de sabre. Ceux qui avaient accompagné le prince, enhardis par son exemple, traînèrent le saint martyr hors de l'église et le percèrent de coups pendant qu'il priait encore pour ses bourreaux.
Ce crime odieux, commis en 1079, souleva l'indignation générale et ne resta pas impuni. Boleslas, excommunié par le pape Grégoire VII, et déposé par ses sujets, s'enfuit en Hongrie et de là en Carinthie, où il finit misérablement ses jours. Le saint martyr fut solennellement transféré dans la cathédrale de Cracovie puis canonisé par Innocent IV en 1258.
Lors du 750ème anniversaire de la canonisation de Saint Stanislas, le pape Jean-Paul II adressa à l’archidiocèse de Cracovie, à l’attention de l’Eglise de Pologne un message dont vous trouverez l’intégralité du texte en cliquant
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