Uvéite

- UVEITE -

 

L’Uvéite pouvant être l’une des manifestations de la Spondylarthrite Ankylosante, si vous en subissez les symptômes, posez-vous alors tout de suite la question et consultez rapidement un ophtalmologiste et, si besoin, un rhumatologue.

Mais tout d'abord,

Qu’appelle-t-on Uvéite ?

L’uvéite est une inflammation de l’uvée, membrane interne de l’œil, associée ou pas à une inflammation du nerf optique (névrite optique) ou à une inflammation de la rétine (rétinite). Elle se manifeste par une baisse de la vision accompagnée en règle générale d’une rougeur et de douleurs oculaires.

Un peu d’anatomie

L'uvée est une membrane intermédiaire, située entre la sclérotique (enveloppe externe de l'œil) et la rétine. Elle est formée par l’ensemble des tissus vascularisés qui forment une tunique interne de l’œil comprenant l’iris, le corps ciliaire et la choroïde.

La choroïde constitue la partie arrière de l'uvée. Cette membrane est séparée de la sclère (ou blanc de l'œil) par un espace appelé supra-choroïde, et de la rétine par l'épithélium pigmentaire.

La choroïde est formée d'un réseau de vaisseaux sanguins (artères et veines) dont le rôle est de nourrir la rétine. La vascularisation artérielle de la choroïde se fait par l'intermédiaire de l'artère ophtalmique et plus précisément par les artères ciliaires. Le retour veineux s'effectue par les veines vortiqueuses.

La maladie

On distingue habituellement 4 types d'uvéite :

  1. L'uvéite antérieure, appelée également iritis ou iridocyclite.Susceptible de récidiver, elle est la plus symptomatique de toutes (celle qui est à l'origine du plus grand nombre de symptômes). S'accompagne le plus souvent de douleurs et se caractérisant par un œil rouge, des photophobies (peur de la lumière due généralement à une impression désagréable et parfois même douloureuse provoquée par celle-ci), des troubles visuels (baisse de la vision), cette variété d'uvéite évolue par poussées et a une tendance aux synéchies postérieures, c'est-à-dire aux adhérences de l'iris et du cristallin.
  2. L'uvéite intermédiaire, appelée également pars planite ou uvéite périphérique.Plus rare que la précédente elle se caractérise par l'absence de douleurs, l'apparition de corps flottants, une baisse de la vision, la présence de mouches volantes devant les yeux ayant tendance à disparaître quelques jours. Elle est localisée à la zone immédiatement derrière l'iris et le cristallin, dans la région du corps ciliaire et de la pars plana (d'où les termes de cyclite et de pars planite). Son évolution est progressive mais susceptible de récidiver.
  3. L'uvéite postérieure, appelée également choroïdite.Comprenant un grand nombre de formes de rétinite, choroïdite ou névrite optique, elle est à l'origine d'une baisse de l'acuité visuelle sans s'accompagner de rougeur oculaire. Elle s'accompagne généralement de la formation de corps flottants. Son évolution, associée à des décollements de la rétine, une inflammation des vaisseaux de celle-ci et un œdème (collection liquidienne) du nerf optique, s'effectue par poussées. Des récidives sont également possibles,
  4. L'uvéite diffuse, appelée également panuvéiteElle entraîne une inflammation qui implique toutes les parties de l'œil, les structures situées en avant, intermédiaires et en arrière. Elle est susceptible d'induire une partie ou l'ensemble de la symptomatologie (ensemble des signes) décrite ci-dessus.

Les signes cliniques

Une uvéite se manifeste par une modification de la vision : trouble et diminution de l'acuité visuelle. Les signes cliniques associent

  • un œil rouge et très douloureux à une photophobie (crainte de la lumière),
  • un myosis (rétrécissement permanent du calibre de la pupille de l'oeil) et un cercle péri-kératique (injection du pourtour du limbe).

Les principales causes

Même si dans près de la moitié des cas il est impossible de déterminer avec précision l'origine de l'uvéite, on peut toutefois citer :

  • de causes auto-immunes, le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus,
  • de causes locales telles que présence de corps étranger, de plaie oculaire, de tumeur oculaire, de décollement rétinien ancien ou même de suite d’interventions chirurgicales,
  • de causes loco-régionales provenant d’infections ORL ou dentaires,
  • de causes infectieuses générales telles que la tuberculose, la candidose, l’histoplasmose, l’herpès, le zona et autres infections,
  • de causes rhumatismales provenant d’une spondylarthrite ankylosante, ou d’une polyarthrite rhumatoïde, ou encore d’arthrite juvénile,
  • mais aussi de causes générales telles que diabète, sarcoïdose, méningite, lymphome.

La pose du diagnostic

Divers examens vont s’avérer utiles pour l’établissement d’un diagnostic sérieux. Ils seront de trois types ;

  1. Le biomicroscope, appelé également lampe à fente.Il s'agit d'un microscope double (binoculaire) dont on peut faire bouger la source lumineuse et qui permet l'examen des yeux. Grâce à sa possibilité de grossir les différents composants anatomiques de l'œil, le biomicroscope permet d'obtenir des "coupes" visibles à l'œil nu de la zone située en avant de l'œil (segment antérieur comprenant la chambre antérieure, la cornée, l'iris, la pupille, le cristallin et le corps vitré antérieur). La lampe à fente montre la présence de fin précipité (corps insoluble dans les liquides de l'œil) sur la face postérieure de la membrane de Descemet (membrane située à la face profonde de la cornée, en arrière de sa substance propre), dans une zone en forme de triangle dont le sommet correspond au centre de la pupille. Cet appareil est particulièrement utile pour déterminer la présence d'une uvéite antérieure.
  2. Le fond d'œil. Cet examen permet d'observer directement l'intérieur du globe oculaire en utilisant un appareil optique, l'ophtalmoscope. Cette technique d'observation est l'ophtalmoscopie. Le fond de l'œil contient la papille (zone circulaire de l'œil correspondant à la naissance du nerf optique) et la rétine, qui est la membrane recouvrant le fond de l'œil et contenant les cônes (cellules nerveuses photoréceptrices responsables de la vision colorée) et les bâtonnets (cellules nerveuses photoréceptrices responsables de la vision en lumière faible). Le fond d'œil est utilisé pour la mise en évidence des uvéites intermédiaires et postérieures.
  3. L'angiographie oculaire. Cette technique est basée sur le même principe que l'angiographie de façon générale : elle utilise, pour visualiser la rétine (couche de cellules sensibles à la lumière recouvrant le fond de l'œil), la choroïde et leur vascularisation, un produit fluorescent, la fluorescéine (fluorescéinate de sodium) ou le vert d'indocyanine. Grâce à cet examen, il est possible d'effectuer une analyse précise des anomalies circulatoires de la rétine. Avant l'injection, l'ophtalmologiste procède à un examen du fond d'œil et à la prise de différents clichés. Une fois l'injection effectuée, le colorant est transporté à travers le courant sanguin dans le réseau artériel et veineux de la rétine. Cet examen est un moyen irremplaçable pour connaître les anomalies des vaisseaux et de la rétine. Il est utilisé pour les uvéites postérieures.

Par contre, la recherche d'une étiologie infectieuse d'une uvéite comporte la réalisation de tests indirects (sérologies) qui sont réalisés sur du sérum obtenu à partir du sang total prélevé sur un tube sec, et d'autre part éventuellement à partir d'examen direct réalisé sur un prélèvement endo-oculaire dont l'indication sera posée par l'ophtalmologiste. Le prélèvement endo-oculaire ne sera proposé par l'ophtalomologiste qu'en cas d'uvéite compromettant la vision, sans étiologie connue, résistant au traitement empirique. Le prélèvement endo-oculaire peut être réalisé par la ponction de la chambre antérieure de l'œil sous anesthésie locale ou bien par l'aspiration du vitré également sous anesthésie locale. L'aspiration du vitré peut être réalisée uniquement à visée diagnostic ou, la plupart du temps, constitue un geste thérapeutique d'uvéite sévère au cours duquel le prélèvement est adressé au laboratoire d'anatomie pathologique et de microbiologie.

Les traitements

La prise en charge d'une uvéite doit être réalisée par un spécialiste en ophtalmologie et, éventuellement, au sein d'un établissement de soins offrant les facilités d'explorations paracliniques. Le traitement d'une endophtalmie après plaie pénétrante du globe oculaire doit être considéré comme une urgence thérapeutique.

Le traitement d'une uvéite en dehors de ce contexte repose sur le traitement de son étiologie lorsqu'elle est connue, et sur des traitements anti-inflammatoires par voie locale et éventuellement par voie générale. Généralement, le traitement repose sur l’utilisation de corticoïdes par voie locale ou orale, plus rarement en injection dans l’œil ou autour de l’œil. Des collyres dilatant la pupille y sont généralement associés pour éviter que se forment des adhérences dans l’œil. Pour des cas plus sévères, des traitements appelés immunosuppresseurs peuvent s’avérer nécessaires mais leur mise en route et leur surveillance sont plus lourdes et peuvent nécessiter une courte hospitalisation. Si l’uvéite est la conséquence d’une maladie particulière (infection, maladie systémique…), le traitement de cette pathologie s’impose aussi naturellement.

Le patient doit être informé de la nature et de l’évolution de sa maladie, il doit venir consulter en cas de récidive. Il doit également être informé, ainsi que son médecin, des risques de la corticothérapie locale abusive.

Sous traitement, les uvéites guérissent volontiers sans séquelles mais les récidives sont fréquentes, et la répétition des épisodes favorise les complications. On observe parfois une corticodépendance.

Tout foyer choriorétinien « guéri » le fait au prix d’une cicatrice atrophique rétinienne, grave si sa localisation est maculaire.

Les complications

Les complications les plus fréquentes sont :

  • Le glaucome : augmentation de la pression à l'intérieur du globe oculaire
  • La cataracte : opacification du cristallin
  • Le décollement de la rétine
  • Le remodelage de la vascularisation de la rétine
  • Le syndrome d'Irvine : cause la plus fréquente de la baisse de la vision due à une uvéite, le syndrome d'Irvine représente une complication après intervention chirurgicale de la cataracte, due à la formation d'adhérences de la chambre antérieure de l'œil (chambre située à l'avant de l'œil). Ce syndrome se traduit par un œdème de la macula (légère fossette située au centre de la rétine : c'est à cet endroit que l'acuité visuelle est maximale). Quelquefois, il existe un œdème de la papille associé. On assiste quelquefois à la présence de microkystes (petites poches pathologiques contenant du liquide). Le syndrome d'Irvine se caractérise cliniquement par une photophobie (la lumière devient insupportable au patient) et une baisse de l'acuité visuelle. Son évolution peut se faire vers la guérison sans séquelles, mais quelquefois il existe une perte plus ou moins importante de la vision.
  • Une perte de vision grave et irréversible, particulièrement quand l'uvéite n'est pas diagnostiquée ou est mal traitée.
  • Des anomalies circulatoires au niveau du nerf optique
  • Des problèmes circulatoires au niveau de l'iris

CONCLUSION


Il ne faut jamais négliger une rougeur de l’œil,

surtout lorsqu’elle s’accompagne d’une douleur et d’une baisse de la vision.

En ce cas, il est important de consulter rapidement

et il est vivement déconseillé

de tenter de traiter par soi-même ce type d’affection, sans avis médical,

notamment par des gouttes en vente libre qui peuvent retarder et perturber le traitement approprié.

Cette maladie peut-être une manifestation de la

SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE

référence

Pour me documenter sur cette maladie j'ai pris pour référence le site du CHU de Rouen