Cahier de Chansons
(19ème siècle)
appartenant à
Madeleine Prat
(Air : Le fils du roi de gloire)
Voyez-vous dans la plaine
La Visitation
Elle accourt à centaine
A l’invitation
Le cœur tout embrasé
Paraissant hors d’haleine
Où les logera-t-on don don
Jamais tout n’entrera la la
L’étable sera pleine
Voici les Carmélites
Entrez dit le poupon
Venez mes favorites
Qu’apportez-vous de bon
Nous apportons nos cœurs
Qui ne sont pas pour d’autres
Nous vous les présentons don don
Votre amour les rendra la la
Tous semblables aux vôtres
Près de ce toit champêtre
Voyez-vous cheminer
En voitures couvertes
Et portières fermées
La Réparation
En entendant des anges
Le gloria in excelsis
Se joignent à la milice
Chantant l’hymne des anges
Franchissant les collines
Voyez-vous accourir
Deux dames Trappistines
A Jésus vont offrir
De leur communauté
Les très humbles hommages
Du bois bien sec pour le chauffer
Un petit lit pour le coucher
Et deux petits fromages.
Du grand Saint Dominique
Les filles vénérées
Au visage angélique
Modestement voilées
Parlent de leur couvent
Aussitôt les matines
Et rapides comme le vent
Arrivent près du Saint Enfant
Baisent ses mains divines
Les sœurs de Sainte Claire
Ne pouvaient y aller
Ce n’est pas leur affaire
A moins que d’y voler
Car marcher à pieds nus
La chose paraît dure
Pour ce divin poupon don, don
Avec joie toutes braveront
La neige et la froidure
Les dames Augustines
En congrégations
Vont former leur doctrines
Reçoivent des leçons
De ce divin enfant
Qui ne fait que de naître
La constitution don, don
Aura bien plus d’éclat la, la
Venant d’un si bon maître
Les sœurs de la Sagesse
A petites fournées
Montées sur des ânesses
Sont enfin arrivées
Apportant pour présents
Une humble confiance
Une bien grande charité
Un grand désir de l’imiter
Dans son obéissance
Voyez les Ursulines
A l’étable accourir
Suivies des Capucines
Qui se hâtent d’offrir
Pour leurs petits présents
Vont monter le ménage
Et Saint Joseph de bons outils
Et la Sainte Vierge de beaux habits
Un âne de voyage
Les sœurs Hospitalières
Pleines d’honnêteté
Jusqu’à leur mentonnière
Sentent la propreté
Vont offrir à l’enfant
De quoi se mettre à l’aise
Une belle maison don, don
Où rien ne manquera la, la
Pourvu qu’elle lui plaise
Les dames de la Retraite
Ont aussi leur présent
Une jolie layette
Elles offrent à l’enfant
marie émue touchée
Ne sait plus que répondre
Et Joseph bien reconnaissant
Se joint à Marie, à l’enfant
Pour louer tout le monde
Petites sœurs des pauvres
Vous êtes invitées
Plus encore que tout autre
Allez le visiter
Vos modestes présents
Votre chétive offrande
Plairont aux yeux du roi des Cieux
Il accueillera tous vos vœux
Bénira vos demandes
Partez, partez bien vite
Fille de Saint Thomas
Allez au pauvre gîte
Allez ne tardez pas
qu’est-il donc arrivé
Reprend la Supérieure
Et quoi ne savez-vous donc pas
Qu’un Dieu vient de naître ici bas
Il y a quelques heures
Voyez-vous hors d’haleine
Franchissant les coteaux
Les vallons et les plaines
Le couvent des Oiseaux
Du doux et Saint Enfant
Vont charmer les oreilles
Par des concerts si ravissants
Que la foule des assistants
En dressait les oreilles
Enfin toutes les dames
Du Saint Enfant Jésus
Le cœur brûlant de flamme
Y ont été reçues
du plus loin qu’on les vit
Dans l’étable on fit place
Autour du berceau de Jésus
Toutes demandaient des vertus
Sollicitaient des grâces
On répétait avec les anges
Le cantique nouveau
Lorsqu’un bruit fort étrange
Se fit sur les coteaux
Saint Joseph aussitôt impose le silence
En même temps on introduit
Trente dames
Auteurs de ce bruit
Qui venaient de France
C’étaient des Orphelines
Les dévouées Mamans
Généreuses héroïnes
De Notre Dame des Champs
Marie en les voyant
Leur dit d’un air affable
Soyez ici les bienvenues
Ne craignez rien car mon Jésus
Vous sera favorable
Toutes les Orphelines
Auront aussi leur tour
Baisant les mains divines
De Jésus leur amour
Offriront leurs services
De leurs cœurs les prémices
Au divin poupon don, don
Et puis s’en iront la, la
Faisant la révérence
Même dans les collèges
On songeait au poupon
C’était un vrai manège
Dans toute la maison
On n’entendait qu’un cri
Passons à Béthune
mais le recteur dit Mes Enfants
Ce ne sera qu’en l’imitant
Qu’on prouvera qu’on l’aime
Messieurs les philosophes
Pleins d’incrédulité
Les deux mains dans leurs poches
Résolurent d’y aller
Voir de leurs propres yeux
L’enfant qui vient de naître
Mais la porte leur fut fermée
Car dans leur cerveau fasciné
L’orgueil régnait en maître
Joseph dans le silence
Attentif écoutait
Ce qu’en reconnaissance
La Vierge leur disait
Nous vous aurons mes sœurs
Toujours dans la mémoire
Nous vous rappellerons don, don
Dans le temps qu’il faudra la, la
Vous placer dans la gloire.
Dors, mon enfant, dors en paix dans ta couche
Tout est si calme autour de ton berceau
Donne à ta mère un baiser de ta bouche
Puis dors enfant vois le ciel est si beau
Mais quoi, des pleurs ont souillé ta paupière
Pauvre petit que crains tu près de moi
Souris, enfant, souris donc à ta mère
La vie encore est si belle pour toi
Dors mon enfant, dors les oiseaux se taisent
Le vent sans bruit passe dans les roseaux
Ecoute… Au loin les bruits du jour s’apaisent
Et les zéphyrs s’endorment sur les eaux
Dors mon enfant je vais cueillir des roses
J’en remplirai tes jolis petits bras
Je te dirai tant de gentilles choses
qu’à ton réveil alors tu souriras
Dors mon enfant vois la nuit est venue
Ta mère est là pour protéger tes jours
L’éclair parfois peut sillonner la nue
Mais une mère, enfant, veille toujours
Tu vas quitter notre montagne
Pour t’en aller bien loin hélas
Et moi ta mère et ta compagne
Je ne pourrai guider tes pas
L’enfant que le ciel vous envoie
Vous le gardez gens de Paris
Nous pauvres mères de la Savoie
Nous le chassons loin du pays
En lui disant adieu
A la grâce de Dieu
Ici commence ton voyage
Si tu n’allais pas revenir
Ta pauvre mère est sans courage
Pour te quitter pour te bénir
Travaille bien, fais ta prière
La prière donne du cœur
Et quelquefois pense à ta mère
Cela te portera bonheur
Va mon enfant adieu
A la Grâce de Dieu
Elle s’en va douce exilée
Gagner son pain sous d’autres Cieux
Longtemps, longtemps dans la vallée
Sa mère la suivit des yeux
Mais lorsque sa douleur amère
N’eut plus sa fille pour témoin
Elle pleura la pauvre mère
L’enfant qui lui disait de loin
Ma bonne mère adieu
A la Grâce de Dieu.
(de Fabre d'Eglantine)
Il pleut, il pleut, bergère
Presse tes blancs moutons
Allons sous ma chaumière
Bergère, vite, allons
J'entends sur le feuillage
L'eau qui tombe à grand bruit
Voici, voici l'orage
Voilà l'éclair qui luit.
Entends-tu le tonnerre
Il roule en approchant
Prends un abri, bergère
A ma droite, en marchant
Je vois notre cabane
Et, tiens, voici venir
Ma mère et ma soeur Anne
Qui vont l'étable ouvrir.
Bonsoir, bonsoir, ma mère
Ma soeur Anne, bonsoir
J'amène ma bergère
Près de vous pour ce soir
Va te sécher, ma mie
Auprès de nos tisons
Soeur, fais-lui compagnie
Entrez, petits moutons.
Soignons bien, ô ma mère
Son tant joli troupeau
Donnez plus de litière
A son petit agneau
C'est fait. Allons près d'elle
Eh bien ! Donc te voilà
En corset qu'elle est belle
Ma mère voyez-la.
Soupons, prends cette chaise
Tu seras près de moi
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi
Goûte de ce laitage
Mais tu ne manges pas
Tu te sens de l'orage
Il a lassé tes pas.
Eh bien ! Voilà ta couche
Dors-y jusques au jour
Sur ton front pur, ma bouche
Prend un baiser d'amour
Ne rougis pas, bergère
Ma mère et moi, demain
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.
Chantons la grande mode nouvelle
Qui se pratique en tous pays
Il y en a qui la trouvent belle
Moi j’en fais rire mes amis
Vous me demandez Madeleine
Comment les oiseaux font leurs nids
Comment dans le duvet la laine
Ils abritent tous leurs petits
pour cette couche si fragile
Surpassant un travail humain
Ils ont le chanvre ils ont l’argile
Ils ont le fétu du chemin
Pour faire ce beau nid de mousse
Il faut butiner tout le jour
Il faut de la plume bien douce
Beaucoup de soin beaucoup d’amour
Le rossignol a sa retraite
Dans l’ombre des bois verdoyants
Plus confiante l’alouette
A son nid dans l’herbe des champs
Et l’hirondelle familière
Sous le chaume du laboureur
Bâtit son petit nid de terre
Ce nid qui nous porte bonheur
Pour faire ce beau nid de mousse
Il faut butiner tout le jour
Il faut de la plume bien douce
Beaucoup de soin beaucoup d’amour
La providence en sa justice
Confond les faibles, les puissants
Elle étend sa main protectrice
Sur ces nids, espoirs du printemps
Du ciel elle veille sans cesse
Sur tous ces petits oiseaux
Comme elle veille en sa tendresse
Sur les enfants dans leurs berceaux
pour faire ce beau nid de mousse
Il faut butiner tout le jour
Il faut de la plume bien douce
Beaucoup de soin beaucoup d’amour.
L’autre jour j’ai rencontré Pierre
Le fils de Nicolas Javeau
Qui allait à la claire fontaine
Pour faire boire ses vaches et ses veaux
Et moi j’allais à l’herbe nouvelle
M’ner mon agneau pour le faire engraisser
Votre agneau est gentil Mamzelle ) bis
Me dit Pierre m’offrant un baiser ) bis
Parlé :
Pierre – Dame Mademoiselle ne pourrait-on pas savoir ce que vous savez
- Dame Mr Pierre, je ne sais pas grand-chose mais enfin j’vais vous l’dire.
Je sais laver à la fontaine
Je sais repasser les bonnets
Je sais tricoter les bas d’laine
Je sais broder les surjets
Je sais danser comme au village
Et des enfants que de soins j’en ai
Ne m’en d’mandez pas davantage ) bis
Car voila tout ce que je sais ) bis
Parlé :
Pierre – Dame Mademoiselle ne pourrait-on pas savoir ce que vous savez
- Dame Mr Pierre, je n’ai pas grand-chose mais enfin j’vais vous l’dire.
J’ai une table et puis j’ai un lit
J’ai une chaise ; un bœuf un agneau
Autre chose qui n’a pas servi
C’qui n’a pas servi c’est du fragile
Ma mère me l’a recommandé bien souvent
Conserve donc ton bien ma fille ) bis
Pour l’avoir en te mariant ) bis
Parlé :
Pierre – Dame Mademoiselle ne pourrait-on pas savoir ce qui n’a pas servi
- Dame Mr Pierre c’est une soupière que j’ai gagnée à la loterie.
Courons vite chez le notaire
Afin qu’ le contrat soit signé
Car il m’est impatient ma chère
Ca vous fait-il le même effet
-Dame Monsieur Pierre je suis trop sage
Pour dire que non je mentirais
Ne m’en d’mandez pas davantage ) bis
Car voila tout ce que j’ai ) bis
Pour faire concurrence à Messieurs les roquets
On voit nos charmantes demoiselles
Se mettre sur le front des petits cheveux coquets
Histoire de paraître plus belle
A les voir ainsi défiler
On croit toujours qu’elles vont aboyer
Ah sapristi qu’elles sont bien
Avec leurs cheveux à la chien
La belle Ninon objet de mes amours
Est une petite coquette
Je n’fus pas surpris de la voir l’autre jour
Transformée en vraie canichette
Ami m’dit-elle d’un ton vainqueur
Ces p’tits tirebouchons vont faire ton bonheur
Ah sapristi que je suis bien
Avec mes cheveux à la chien
C’est un engouement c’est même une fureur
Chez la jeune comme chez la vieille
Chacune avant tout veut être à la hauteur
Aussi ces dames font merveille
Au lieu d’un front on ne voit que des cheveux
C’est même beaucoup quand on leur voit les yeux
Ah sapristi qu’elles sont bien
Avec leurs cheveux à la chien
Eh bien mes amis disons le entre nous
N’en déplaise à nos tourterelles
Puisque l’on tond messieurs les toutous
On doit tondre ces demoiselles
Ce serait justice avant tout
Et nous verrions bien si la chose est d’leur goût
Ah sapristi qu’elles sont bien
Avec leurs cheveux à la chien
Cheveux folichons laissez moi vous vanter
Je suis galant et très sincère
Vous cachez les yeux c’est pur les abriter
Contre l’soleil et la poussière
C’est pour que l’œil trop indiscret
Sur le front ne lise aucun secret
On ne saurait dire trop de bien
Des petits cheveux à la chien
En parlant de vous charmants petits cheveux
je ne pense pas à médire
Non, car grâce à vous, adieu les fronts brumeux
N’appelez-vous pas le sourire
Bien souvent je dois l’avouer
Auprès de vous je n’ai pu résister
Ah sapristi que vous êtes bien
Avec vos cheveux à la chien.
Quand revient la saison nouvelle
Que le lilas blanc va fleurir
Et le retour de l’hirondelle
Me rappelle un doux souvenir
Je me souviens d’une brunette
Qui mourut à dix huit printemps
J’aimais ma belle mignonette ) bis
Elle adorait le lilas blanc. )
Ah combien elle était joyeuse
Quand pour lui prouver mon amour
J’apportais pour la rendre heureuse
Du frais lilas blanc chaque jour
Un doux baiser de ma minette
Me payait ce bouquet charmant
J’aimais ma belle mignonette ) bis
Elle adorait le lilas blanc. )
Mais un jour ô douleur extrême
La mort m’a ravi mes amours
Elle n’est plus celle que j’aime
Je la regretterai toujours
Je chérissais tant ma brunette
Que je la pleure bien souvent
La tombe de ma mignonette ) bis
Est ornée de frais lilas blanc. )
Mon mari est virtuose
La flûte est son instrument
Sans cesse il joue il compose
pour augmenter son talent
Dans un bois, près d’une butte
Bref en quel lieu il sera
Mon cher petit mari flute
Il ne fait plus que cela
Enfin nous ne tenons
Gentil petit oiseau
Enfin nous te tenons
Et nous te garderons
Laissez-moi m’envoler
Gentils petits enfants
Laissez-moi m’envoler
Et je vous aimerai.
Une cage en fil d’or
Gentil petit oiseau
Une cage en fil d’or
Que nous te donnerons
La plus belle maison
Gentils petits enfants
Est pour moi une prison.
Sous ce masque de fer, hélas prison infâme
Nul ne peut m’approcher, leur frayeur leur défend
Que je serais ému des accents d’une femme
Que je serais heureux de la voix d’un enfant.
Vraiment toutes les demoiselles
Devraient, je le dis sans détour,
Etablir une ligue entre elles,
Contre les jeunes gens du jour.
Certes, je ne suis pas méchante,
mais j’entre en fureur en songeant,
Que la fille la plus charmante,
Reste fille faute d’argent.
En Amérique, en Angleterre,
Sans dot on trouve des époux,
Pourtant les jeunes miss pour plaire
N’ont pas plus de charme que nous.
Chez les bédouins, en Algérie,
L’homme offre une dot aux parents,
De même en Chine, en Laponie,
Les Français seuls sont moins galants.
Petit Jésus bonjour mes délices mes délices
Petit Jésus bonjour mes délices mes amours
J’ai rêvé cette nuit que j’étais en paradis
mais c’est un mensonge, mon âme est attristée
D’un si beau songe la nuit m’a trompée.
J’avais reçu de mon oncle Gervais
Cinq vieux habits qu’il ne voulait plus mettre
Mais tous les cinq étaient mauvais
Je ne savais pas vraiment ce que j’en ferais
Les dos, les devants ne valaient rien
Mais par exemple il faut le reconnaître
Les manches étaient encore très bien
Et de m’en servir j’avais trouvé moyen.
Mais puisque j’ai dix manches
Beta que je me suis dit
Je vais me faire un habit
Un habit des dimanches.
Mon père a fait bâtir maison
Je r’mue je r’mue ma voisine
Je r’murons je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Par quatre vingt jolis maçon
Je r’mue je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Le plus jeune est mon mignon
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons
Il me demanda mon nom
Je r’mue je r’mue je r’murons
Nos cotillons
Nos cotillons.
Je me nomme Janeton
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Janeton est un beau nom
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Qu’as-tu belle sous ton giron
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Un pâté de trois pigeons
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Assieds toi là nous le mangerons
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Elle s’assit d’un si gros son
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Qu’elle fit trembler terre et maison
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Et la Rochelle et ses canons
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Et le clocher de Luçon
Je r’mue ma voisine
Je r’mue je r’mue je r’murons
Je r’murons nos cotillons.
Guignon la laissons les passer
Les i les o les belles olivettes
Guignon la laissons les passer
Les Olivettes après souper
Fi fi fi qu’il ne fait pas beau
D’aller la nuit sans chandelle
Fi fi fi qu’il ne fait pas beau
D’aller la nuit sans flambeaux.
Dodinette dodino bonne Marguerite
Endormez moi ce petit enfant
Jusqu’à l’âge de quinze ans
S’il se réveille
Coupez lui l’oreille
Il viendra un petit oiseau
Qui mangera un petit morceau.
Dès le matin du jour de l’an
L’enfant tendre et sincère
Vient répéter son compliment
A son père à sa mère
Il est tout ému
D’avoir a perçu
Un pantin dans l’armoire.
Il est tout tremblant
Il craint en parlant
De perdre la mémoire.
Deux blondes petites filles
Babillaient dans les charmilles
Troublant le calme du soir (bis)
Avec leurs robes si blanches
On eut dit parmi les branches
Les doux anges de l’espoir (bis)
Est-il rien sur la terre
Qui soit plus surprenant
Que la grande misère
Du pauvre Juif errant
Que son sort malheureux
Paraît triste et factieux
Un jour près de la ville
De Bruxelles en Brabant
Des bourgeois fort dociles
L’accablèrent en passant
Jamais ils n’avaient vu
Un homme aussi barbu
Son habit tout difforme
Et très mal arrangé
Leur fit croire que cet homme
Etait fort étranger
Portant comme ouvrier
Devant lui tablier
On lui dit Bonjour maître
De grâce accordez-nous
La satisfaction d’être
Un instant avec vous
Ne nous refusez pas
Tardez un peu vos pas
Messieurs je vous proteste
Que j’ai bien du malheur
Jamais je ne m’arrête
Ni ici ni ailleurs
Par beau ou mauvais temps
Je marche incessamment.
Entrez dans cette auberge
Vénérable vieillard
D’un pot de bière fraîche
Vous prendrez votre part
Nous nous régalerons
Le mieux que nous pourrons
J’accepterais de boire
Deux coups avecque vous
Mais je ne puis m’asseoir
Je dois rester debout
Je suis en vérité
Confus de vos bontés
De savoir votre âge
Nous serions curieux
A voir votre visage
Vous paraissez fort vieux
Vous avez bien cent ans
Vous montrez tout autant
La vieillesse me gêne
J’ai bien dix hit cents ans
Chose sûre et certaine
Je passe encore douze ans
J’avais douze ans passés
Quand Jésus Christ est né
N’êtes-vous pas cet homme
De qui on parle tant
Que l’Ecriture nomme
Isaac, Juif errant
De grâce dites-nous
Si c’est assurément vous
Isaac Laquedem
Pour nom me fut donné
Né à Jérusalem
Ville bien renommée
Oui c’est moi mes enfants
Qui suis le Juif errant
Juste Ciel que ma route
Est pénible pour moi
Je fais le tour du monde
Pour la cinquième fois
Chacun meurt à son tour
Et moi je vis toujours
Je traverse les mers
Les rivières les ruisseaux
Les forêts les déserts
Les montagnes les coteaux
Les plaines et les vallons
Tous chemins me sont bons
J’ai vu dedans l’Europe
Ainsi que dans l’Asie
Des batailles et des choses
Qui coûtèrent bien des vies
Je les ai traversés
Sans y être blessé
J’ai vu dans l’Amérique
C’est une vérité
Ainsi que dans l’Afrique
Grande mortalité
La mort ne me peut rien
Je m’en aperçois bien
Je n’ai point de ressources
En maison et en bien
J’ai cinq sous dans ma bourse
Voila tout mon moyen
En tout lieu en tout temps
J’en ai toujours autant
Nous pensions comme un songe
Le récit de vos maux
Nous traitions de mensonge
Tous vos plus grands travaux
Aujourd'hui nous voyons
Que nous nous méprenions
Vous étiez donc coupable
De quelque grand péché
Pour que Dieu tant aimable
Vous ait tant affligé
Dites-nous l’occasion
De cette punition
C’est ma cruelle audace
Qui causa mon malheur
Si mon crime s’efface
J’aurais bien du bonheur
J’ai traité mon Sauveur
Avec trop de rigueur
Sur le mont du Calvaire
Jésus portant sa croix
Il me dit débonnaire
Passant devant chez moi
Veux-tu bien mon ami
Que je repose ici
Moi brutal et rebelle
Je lui dis sans raison
Ote-toi criminel
De devant ma maison
Avance et marche donc
Car tu me fais affront
Jésus la bonté même
Me dit en soupirant
Tu marcheras toi-même
Pendant plus de mille ans
Le dernier jugement
Finira ton tourment
De chez moi à l’heure même
Je partis tout chagrin
Avec douleur extrême
Je me mis en chemin
Dès ce jour je suis
En marche jour et nuit
Messieurs le temps me presse
Adieu la Compagnie
Grâce à vos politesses
Je vous en remercie
Je suis trop tourmenté
Quand je suis arrêté
Monsieur La palisse est mort
Mais non pas de maladie
Un quart d’heure avant sa mort
Il était encore en vie
Il vint au monde en naissant
Et nous pouvons croire en somme
Que tant qu’il fut un enfant
Il n’était pas encore un homme
Dès son bas âge il donnait
L’exemple le plus honnête
N’ôtant jamais son bonnet
Sans se découvrir la tête
Il fut si respectueux
Envers son père et sa mère
Qu’il resta moins âgé qu’eux
Jusqu’au bout de leur carrière
Imitant de son aïeul
D’humeur gracieuse et bonne
Jamais quand il était seul
Il ne querellait personne
S’il prenait les gens en goût
C’est qu’ils lui semblaient aimables
Il ne fuyait pas du tout
Ceux qu’il trouvait agréables
Au monde il n’a recherché
Que ce qui pouvait lui plaire
Il fallait qu’il fut fâché
Pour qu’on le vit en colère
Aux choses qu’il demandait
Il n’avait point répugnance
Et dès qu’on les lui cédait
Il cessait toute insistance
La science avait du prix
Pour lui plus qu’on ne peut dire
Aussi dès qu’il eut appris
Sut-il lire ainsi qu’écrire
Il fuyait l’oisiveté
Hors dans ses jours de paresse
S’il se fut arrêté
Il aurait marché sans cesse
Il était d’un fort bon goût
Aimait les andouillettes
Et recommandait surtout
Des œufs dans ses omelettes
Il préférait sagement
De deux choses la meilleure
Et répétait constamment
Ce qu’il disait à toute heure
Pourtant il n’était si sot
Que de savoir se taire
Jamais il ne disait mot
A table en vidant son verre
Comme il prétendit toujours
Avoir moins d’ans que d’années
Il suivait gaiement le cours
De ses belles destinées
Il est mort un vendredi
Le dernier jour de sa vie
S’il fut mort le Samedi
Il eut vécu davantage
Il est mort bien durement
La tête sur une enclume
Il serait mort plus doucement
Sur un bon lit de plume
Il faut ajouter ici
Que fameux par sa vaillance
L’Enfant qu’on chansonne ici
Devint Maréchal de France
Le roi lui dit « mon cousin »
Et sa mort vaut qu’on l’envie
Il tomba le fer en main
Comme Lazard à Pavie
Pour ne marcher que sur des roses
Etre accueilli fêté partout
Pour réussir en toute chose
Il faut savoir un peu de tout
Or donc si le génie est rare
Moi sans être Monsieur un tel
Modestement je le déclare
Je suis un homme universel
D’abord je sais qui fit le monde
Ce n’est pas moi dans tous les cas
Puis je sais que la terre est ronde
Et que ma bourse ne l’est pas
Je sais chanter rire et me battre
Je sais quand vient le terme au ciel
Je sais aussi que j’en dois quatre
Je suis un homme universel
Je sais que la gomme élastique
N’efface pas l’âge au déclin
Que le moindre fond de boutique
M’irait mieux qu’un fond de chagrin
Devant le sort qui m’inquiète
Je sais plier humble mortel
Je plie encore mieux ma serviette
Je suis un homme universel
Point ne confond soie et dentelle
L’or et l’argent d’avec le fer
Les Mirabeau les mirabelles
Avec l’Emir d’Abdel Raser
J’ai composé maintes ballades
Tous mes écrits sont plein de sel
J’en mets aussi dans ma salade
Je suis un homme universel
Admirateur de la nature
De Raphaël et de Rubens
Je connais l’art de la peinture
Et l’art de garder les lapins
Si de Goujon dans la sculpture
J’estime le nom immortel
J’en apprécie une friture
Je suis un homme universel
Je connais par expérience
Tous les cantons de mon quartier
Ce que l’on doit à la science
Et ce que l’on doit à son portier
D’un seul coup d’œil je scrute une âme
Et rien n’échappe à mon scalpel
J’embrasse tout jusqu’à ma femme
Je suis un homme universel
Enfin pour l’applaudir peut-être
Et pour lui faire des Compliments
Vous voudriez tous connaître
L’auteur de ces couplets charmants
De ce désir si légitime
Je suis flatté c’est naturel
Mais je sais garder l’anonyme
Je suis un homme universel
Il était un cantonnier ]
Sur la route de Louviers ] bis
Qui cassait des tas d’cailloux
Des tas d’cailloux ou ou
des tas d’cailloux
Qui cassait des tas d’cailloux
Pour mettre sous le passage des roues
Vint à passer près de l’endroit ]
Un m’sieur en cabriolet ] bis
Il lui dit Pauvre cantonnier
Pauvre cantonnier ée
pauvre cantonnier
Il lui dit pauvre cantonnier
Tu fais un drôle de métier
Le Cantonnier lui répond ]
Sans chercher beaucoup d’façon ] bis
Si j’roulions Carrosse comme vous
Carrosse comme vous ou ou
Rosse comme vous
Si j’roulions carrosse comme vous
Je n’casserions point d’cailloux
Cette réponse se fit r’marquer ]
Par sa grande simplicité ] bis
Elle prouve que les malheureux
Les malheureux eu eu
Les malheureux
Elle prouve que les malheureux
S’ils ne sont c’est malgré eux
Ni brune ni blonde
Ma Javotte a de beaux cheveux
Ils sont couleur de carotte
Ils ne m’en plaisent que mieux
Ses yeux sont comme deux salières
Toutes prêtes à remplir
Qui coulent comme deux gouttières
Quand elle rit de plaisir….. (bis)
Ma Javotte n’est point friande
J’lon vu plus d’une fois
Préférer à la viande
Les choux et les pois
Et laisser sur son assiette
Alouettes et perdreaux
Soupirer comme une trompette
Après les haricots (bis)
Ma Javotte n’a point de linge
mais j’lui trouve une gaine
Elle épargne le blanchissage
Elle ne r’passe jamais rien
Son économie me touche
Dame il faut la voir
Avec se doigts elle se mouche
En guise de mouchoirs…. (bis)
Quand il neige quand il gèle
Dans le fond de l’hiver
Je ne crains rien pour ma belle
Dans le fond de l’hiver
Sur son dos est une bosse
En guise de capuchon
Par devant est une seconde
En guise de manchon...... (bis)
Nouveau chemin de fer perfectionné
Réseau du temps à l’éternité Ligne
directe Train express sans stations
Reçoit des voyageurs des 3 classes aux
Conditions les plus avantageuses Pour
Avoir de plus amples informations
S’adresser au Carmel...... (bis)
Au siècle de lumière
Il faut bien en avoir
Alors que sur la terre
L’esprit semble pleuvoir
Ayons notre machine
Pour la perfection
Vers la cité divine
Nous monterons en wagon
Venez venez en gare
Entrez n’hésitez pas
Au buffet l’on prépare
Un excellent repas
La banquette est trop dure
Mais c’est bien à dessein
Manière la plus sure
De n’oublier le train
Je vous conduis à table
Mais que diriez-vous
Si c’est du confortable
Ami rassurez-vous
L’eau claire est très tonique
Par-dessus le navet
C’est vraiment je m’en pique
Un consommé parfait
O ciel quelle disette
Ici l’on meurt de faim
Vous vous trompez la diète
Est prudente en chemin
Sans me vanter j’espère
Qu’après ce réconfort
Pour voyager sur terre
Vous serez bien plus fort
Voyez plutôt la mine
De chaque voyageur
Ici la discipline
Entretient la vigueur
Mettez-vous en mesure
Car j’entends le sifflet
En voiture en voiture
Montrez votre billet
Voici l’embarcadère
Pour la félicité
Quoique l’humble chaumière
De dame pauvreté
Qui mondain ton désir
Dit que nous sommes fous
Mais nous te laissons dire
La sagesse est avec nous
La voie est simple et douce
Par les rails conducteurs
On vole sans secousse
Sans arrêt sans frayeur
La voie est Jésus même
En ce sentier divin
Les rails ces mots « Je t’aime »
Nous fixent en chemin
Pour la locomotive
Le moi c’est le charbon
Amour la flamme active
Détruit jusqu’à son nom
L’eau c’est pure conscience
D’un cœur simple et fervent
Ou sainte repentance
D’un cœur tout pénitent
Vapeur c’est la prière
Entraînant tout le train
Au-delà de la terre
Vers l’horizon divin
Brûlante elle s’élance
Monte et s’évanouit
Dans la ferme espérance
Dont l’amour la nourrit
Tout près de la machine
Invisible chauffeur
Un ange (sitôt) ranime
Le feu de la ferveur
C’est lui qui nous invite
Et nous dit d’accourir
Et de monter bien vite
Car le train va partir
Vous montez en troisième
Attendez les labeurs
Alléluia quand même
Soit frimas soit chaleur
Montez vite mon frère
Montez vite ma sœur
Et suivez la lumière
Qui luit en votre cœur
Voulez-vous en seconde
Voyager sûrement
Cédez à tout le monde
Toujours aimablement
Prenez l’obéissance
Pour guide et pour soutien
Allez en assurance
Vous arriverez bien
Voulez-vous en première
Voyager doucement
Choisissez sur la terre
Toujours le dernier rang
L’humilité nous mène
Droit au cœur de Jésus
C’est l’invisible chaîne
De toutes les vertus
De distance en distance
Des Seigneurs protecteurs
Confirment l’espérance
Des heureux voyageurs
Dans ce brillant nuage
Quel astre radieux
Ce n’est point un nuage
C’est la reine des Cieux
Puis un doux viatique
Vient ranimer les cœurs
La manne Eucharistique
Nourrit les voyageurs
Ils puisent une eau vive
Aux sources du Sauveur
Elle étanche elle active
La soif de leur ferveur
Comme tout passe vite
Sur les bords du chemin
Oui tout se précipite
Comme nous vers sa fin
Pas le temps sur la plaine
De jeter un regard
Elle est déjà lointaine
Comme l’éclair qui part
Fuez ombre éphémère
Le ciel n’est qu’aux parfaits
Voyageurs de la terre
Préparez vos billets
Dans la gare éternelle
Luit un jour sans déclin
Le Ciel ô cœur fidèle
Le ciel sans lendemain
Heureuse Carmélite
Entends ce doux refrain
C’est le Ciel qui t’invite
Au terme du chemin
C’est l’époux qui t’appelle
Ma colombe ma sœur
Viens épouse fidèle
A jamais sur mon Cœur
Je ne suis qu’un pauvre mousse
A bord d’un vaisseau royal
N’importe où le vent me pousse
Nord, Midi tout m’est égal
Enfant chéri des dames
Je suis en tous pays
Fort bien avec les femmes
Mal avec les maris
J’entends le vent souffler dans le feuillage
Et le zéphyr vient rafraîchir mon front
Quand l’ouragan exerce ses ravages
L’herbe fléchit, le chêne se rompt
D’où vient-il donc ce souffle si rapide
Où va-t-il donc ne le puis-je savoir
Ni dans les bois ni sur l’onde limpide
Nul ne saurait le saisir ni le voir
De même aussi l’esprit de Dieu pénètre
Dans notre cœur et vient le ranimer
Son doux pouvoir ainsi seul le fait naître
Et nous goûtons le bonheur de l’aimer
J’entends le vent souffler dans le feuillage
Et le zéphyr vient rafraîchir mon front
Quand l’ouragan exerce ses ravages
L’herbe fléchit, le chêne se rompt
D’où vient-il donc ce souffle si rapide
Où va-t-il donc ne le puis-je savoir
Ni dans les bois ni sur l’onde limpide
Nul ne saurait le saisir ni le voir
De même aussi l’esprit de Dieu pénètre
Dans notre cœur et vient le ranimer
Son doux pouvoir ainsi seul le fait naître
Et nous goûtons le bonheur de l’aimer
J’entends le vent souffler dans le feuillage
Et le zéphyr vient rafraîchir mon front
Quand l’ouragan exerce ses ravages
L’herbe fléchit, le chêne se rompt
D’où vient-il donc ce souffle si rapide
Où va-t-il donc ne le puis-je savoir
Ni dans les bois ni sur l’onde limpide
Nul ne saurait le saisir ni le voir
De même aussi l’esprit de Dieu pénètre
Dans notre cœur et vient le ranimer
Son doux pouvoir ainsi seul le fait naître
Et nous goûtons le bonheur de l’aimer
Donnez la main Mademoiselle
Aux nôtres mêlez votre voix
Voltigez comme une hirondelle
Sur le tapis vert des grands sous bois
On aime la grâce infantile
Qui sans calcul s’ignore encore
Ah sautez sautez Clémentine
La ronde vient de l’âge d’or
On dit que pour grandir plus vite
On a besoin de mouvement
Chantez sautez courrez petite
Et restez bonne en grandissant
En plus d’un cas pour médecine
Le docteur prescrit la gaîté
Ah sautez sautez Clémentine
La ronde vient de l’âge d’or
Lorsque l’aiguille ou l’écriture
Lasse les yeux coupe les bras
Sans crime on peut à la nature
Permettre d’innocents ébats
Au lieu de prendre à la sourdine
Un passe temps séditieux
Ah sautez sautez Clémentine
Qui saute bien travaille mieux
Pendant que vous dansez en route
Quatre Commères du canton
En regardant passer le monde
A chacun lancent un lardon
Evitez cette humeur chagrine
Source d’ennuis et de tracas
Ah sautez sautez Clémentine
Quand on saute on ne dit pas
Plus tard vers la fin du voyage
S’engourdissent tes pieds légers
Que d’épines dans le passage
Sous les fleurs même quel danger
Pourtant redoutez moins l’épine
Que la fleur des sentiers battus
Ah sautez sautez Clémentine
Plus tard vous ne sauterez plus
C’est le père Maturin
Qui a tant aimé le vin
Il tomba au lit malade
Il fallut le médecin
Tin relintintin tin tintin tin
Il tomba au lit malade
Il fallut me médecin
Le médecin du village
Défendit de boire de vin
Tin relintintin tin tintin tin
Le médecin du village
Défendit de boire de vin
Allez vous en vilain chien
Vilain chien de médecin
Tin relintintin tin tintin tin
Allez vous en vilain chien
Vilain chien de médecin
J’en ai bu toute ma vie
J’en boirai jusqu’à la fin
Tin relintintin tin tintin tin
J’en ai bu toute ma vie
J’en boirai jusqu’à la fin
Si je meurs j’veux qu’on m’enterre
Dans la cave où y a du vin
Tin relintintin tin tintin tin
Si je meurs j’veux qu’on m’enterre
Dans la cave où y a du vin
Les pieds contre la muraille
Et la tête sous le rabin
Tin relintintin tin tintin tin
Les pieds contre la muraille
Et la tête sous le rabin
S’il en reste quelques gouttes
Ce sera pour me rafraîchir
Tin relintintin tin tintin tin
S’il en reste quelques gouttes
Ce sera pour me rafraîchir
Et si le tonneau défonce
J’en boirai à loisir
Tin relintintin tin tintin tin
Et si le tonneau défonce
J’en boirai à loisir
Sur ma tombe on écrira
En caractères bien fins
Tin relintintin tin tintin tin
Sur ma tombe on écrira
En caractères bien fins
C’est le père Maturin
Qui a tant aimé le vin
Tin relintintin tin tintin tin
Vive le vin vive ce jus divin
Je veux jusqu’à la fin
Qu’il égaye ma vie
Petit ou grand
Un homme est toujours franc
Loyal et bon vivant
S’il boit sec et souvent
S’il boit s’il boit s’il boit sec et souvent (bis)
(Paul et Virginie)
1er couplet
L’Oiseau s’envole
Là bas là bas
L’Oiseau s’envole
Et ne revient pas
Ah pauvre fille
Reste à ta maison
Crois à ma chanson
L’Oiseau s’envole
Et ne revient pas
2ème couplet
Oiseau fidèle
Reste en ton doux nid
Oiseau fidèle
Que Dieu bénit
Ferme ton aile
Tu dormiras bien mieux
Que sous d’autres Cieux
Oiseau fidèle
Reste en ton doux nid
Près de l’Enfant Dieu fait descendre
Un des beaux Anges de son Ciel
Pour le chérir, pour le défendre
Et lui donner des jours de miel
L’heureux enfant lorsqu’il se laisse
Conduire en tout par cette main
Jamais ne tombe et ne se blesse
Jamais ne sort du bon chemin
Et quand il prie avec sa mère
A deux genoux dans le saint lieu
L’Ange fait monter sa prière
Comme un parfum doux au Bon Dieu
S’il donne aux pauvres qui soupirent
S’il est sage et travaille bien
Dans un beau rêve il voit sourire
Près de son lit l’Ange Gardien
Mais si parfois le mal l’effleure
Et qu’il écoute un seul instant
L’Ange oublié se cache et pleure
Et le Bon Dieu n’est pas content
Enfants aimes bien vos bons anges
Et quand viendra le dernier jour
Ils vous ouvrirons leurs phalanges
Du sein de l’Eternel Séjour
Avé Maria car voici l’heure sainte
La cloche tinte
Avé Maria
Avé Avé Avé Maria (bis)
Tous les petits anges
Au front radieux
Chantent les louanges
De la reine des Cieux
Avé Maria
Avé Avé Avé Maria (bis)
Ma fille ô ma fille chérie
Pour nous quitter tu te mets à genoux
Tu vas donc quitter ta patrie
Et le toit paternel pour le choix d’un époux
Pour la première fois ta chambre sera vide
J’irai prêtant l’oreille au bruit sourd de tes pas
Dans le foyer des airs dans le jardin aride
Pour la première fois je ne t’y verrai pas
Va pourtant sois heureuse (bis)
Suis l’époux (bis) avec qui je t’unis
Va pourtant sois heureuse
Enfant je te bénis
Mais Dieu Dieu commande à la femme
De tout quitter pour suivre son époux
Sois donc sans regret dans ton âme
Compagne de celui qui l’exile de chez nous
Donne lui tout ton cœur et ta pensée entière
A lui seul maintenant à lui tout ton amour
Mais garde un souvenir ma fille pour ton père
Qui séparé de toi pleurera plus d’un jour
Va pourtant sois heureuse (bis)
Suis l’époux (bis) avec qui je t’unis
Va pourtant sois heureuse
Enfant je te bénis
Et vous vous à qui je confie
Ce bien si cher ce bien si précieux
Je vous donne plus que ma vie
Je la nommais le plaisir de mes yeux
Vos me remplacerez près d’elle sur la terre
Vous me l’avez juré et le jurez encore
Et puis si vous l’aimez comme je l’aimais en père
Ah vous serez payé du fruit de mon trésor
Rendez la bien heureuse (bis)
Vous l’époux (bis) avec qui je l’unis
Rendez la bien heureuse
Enfants je vous bénis
Dame Diamette avait voulu mettre
Ses petits petons avec les miens
Et quand elle fut pour les reprendre
Elle prit les miens au lieu des siens
Dame Diamette que faites vous
Ces petits petons ne sont pas à vous
Dame Diamette avait voulu mettre
Ses petits petons avec les miens
Et quand elle fut pour les reprendre
Elle prit les miens au lieu des siens
Dame Diamette que faites vous
Ces petits petons ne sont pas à vous
Pour tout malheur pour tout chagrin
C’était toujours le refrain
Que nous disait quand il passait
Le bon Curé de mon Village
Lorsque les mauvaises saisons
Ne donnaient plus de moissons
Que tous les blés étaient gelés
Et que chacun perdait courage
Il disait mes enfants patience ça commence
Tout viendra dans son temps après l’hiver le printemps
Dieu fait bien ce qu’il fait de lui tout est bien fait
Si nous allons trop vite nous nous casserons le cou
Souvent venait auprès de lui
Pour lui conter son ennui
Cœur de vingt ans fleur qu’au printemps
Pour s’amuser l’amour butine
Dam’ lui disait la pauvre enfant
Le cœur gros et soupirant
Mon père hélas je ne peux pas
Coiffer la Sainte Catherine
Mais jusqu’à vingt cinq ans patience et constance
Tout viendra dans son temps même les matis charmants
Dieu sait bien ce qu’il fait de lui tout est bien fait
Si nous allons trop vite nous nous casserons le cou
Non cela ne peut plus durer
D’elle il faut me séparer
Nous disputons nous nous battons
Après trois mois de mariage
Pour lui j’avais de l’amitié
Mais il gronde sans pitié
Auprès de vous vilain jaloux
Je ne reste pas davantage
Attendez mes enfants patience ça commence
On se bat à vingt ans s’adore à soixante ans
Dieu sait bien ce qu’il fait de lui tout est bien fait
Si nous allons trop vite nous nous casserons le cou
Il donnait sa table et son pain
Au pauvre mourant de faim
Et qui bien las pleurait tout bas
En implorant la providence
Mais à celui qui dans son cœur
Désespérait du bonheur
Doux avenir qui doit venir
Et rayonner avec notre France
Il disait patience mes enfants ça commence
Tout se fait lentement même les bons gouvernements
Dieu fait bien ce qu’il fait De lui tout est bien fait
Si nous allons trop vite nous nous casserons le cou
Ah te dirais je maman
Ce que j’aime tendrement
C’est le Bon Dieu qui me donne
Une maman douce et bonne
Si bonne que chaque enfant
Voudrait l’avoir pour maman
Ah te dirais je maman
Mon plus grand contentement
J’aime bien les grands tapages
Les bonbons et les images
Mais j’aime encore mieux crois moi
Un bon gros baiser de toi
Ah te dirais je maman
Mon petit raisonnement
C’est qu’un enfant de mon âge
Doit être bon doux et sage
Pour qu’on dise à sa maman
Que son enfant est charmant
Ah te dirais je maman
Quel est mon plus doux moment
C’est quand tu parais contente
De me voir obéissante
Aussi je veux désormais
Ne désobéir jamais
Ah te dirais je maman
Ce qui cause mon tourment
C’est lorsque l’hiver s’avance
Avec ses jours de souffrance
De penser au pauvre enfant
Qui n’a ni pain ni maman
Ah te dirais je Maman
Mon désir le plus ardent
C’est de savoir sur la terre
A chaque enfant une mère
Douce et bonne comme toi
Pour qu’il l’aime comme moi
Esther Rigny
1er couplet
Lorsque la nuit étend ses voiles
Sur la nature un soir d’été
Quand au ciel des seules étoiles
Brille l’incertaine clarté
Avec la brise parfumée
J’aime à laisser errer mes vœux
Et j’entends d’une voix aimée
Le langage mystérieux
1er couplet
Mignon sur la rive étrangère
Regardant voler un oiseau
Lui dit tout bas dans sa prière
Si tu t’en vas vers le hameau
Si tu t’arrêtes sous le chêne
Qui donne l’ombre à la maison
De laquelle mon âme est pleine
En passant jette lui mon nom
1er couplet
Un matin du printemps dernier
Dans une bourgade lointaine
Un petit oiseau printanier
Vint montrer son aile d’ébène
Quand un enfant aux doux yeux bleus
Aperçut la brune hirondelle
Reconnaissant l’oiseau fidèle
La salua d’un air joyeux
France à bientôt car la Sainte Espérance
Remplit mon cœur en te disant adieu
En attendant l’heure de délivrance
Pour l’avenir nous allons prier Dieu
Nos monuments où flottent leurs bannières
Semblent porter le deuil de ton drapeau
France entends-tu la dernière prière
De tes enfants couchés dans leur tombeau
1er couplet
Du printemps parfumé gentille messagère
Quand au premier rayon souriaient les amours
Dans l’air et sous les cieux tu voltigeais légère
Tu ne reviendras plus quand naîtront les beaux jours
La nuit est noire et le ciel froid
Paysannets au lit étroit
Dormez car la chandelle est morte
Le hibou geint sur les buissons
Et le vent flute des chansons
Dans les trous de la vieille porte
Hou-hou-hou-hou hu-hu-hu-hu
Quel effrayant tohubohu
Quelles sinistres mélopées
Quelles gammes quels crescendos
Paysannets plongez vos dos
Sous vos couvertures râpées
Savez-vous ce qu’il dit le vent
Le vent qui passe en soulevant
La paille au front de vos chaumines
Oh ne parle-t-il pas de mort
D’ogre qui vient de loup qui mord
Et de malheur et de famine
N’apporte-t-il pas de grands cris
Les cris d’anciens mousses péris
Au fond des vagues qui les roulent
Les cris de tous les oisillons
Dont les nids tremblent et s’écroulent
Or tandis que les petits gueux
Cherchent le sens des vents fougueux
Il pleut dans la triste demeure
Il pleut….. Pourquoi….. Nul ne le sait
Mais les enfants pensent que c’est
Le ciel qui comprend et qui pleure
Jean Rameau
1er couplet
Petite branche d’aubépine
Je suis jalouse de ton bonheur
Quand au penchant de la colline
S’épanouit ta noble fleur
Je suis jalouse lorsque poussée
Aux rayons du soleil levant
Je vois la fine goutte de rosée
Briller à ton collier d’argent