RAID dans

le Grand Nord Québécois

au-delà des Laurentides

du 16 au 23 Février 2001

Mais d'abord un peu d'histoire

Au début du XV ème siècle des navigateurs cherchant un passage qui, par l’Ouest, les mènerait vers les richesses asiatiques longent les rives de l’actuel Canada. C’est ainsi qu’en 1524, Verrazzano, navigateur florentin qui vogue sous pavillon français, donne le nom de « Nouvelle-France au littoral ainsi exploré.

C’est donc bien en cherchant une route maritime pour les Indes que, le 24 juillet 1534, Jacques Cartier, après 20 jours de mer, plantait au nom de François 1er, roi de France, une croix sur la côte de Gaspé.

Un an plus tard, le roi François 1er qui espère trouver sur cette nouvelle terre des monceaux d’or, renvoie son explorateur. C’est ainsi que le 10 août 1535, jour de la Saint Laurent, Jacques Cartier va s’engager dans le grand fleuve. Il fait escale au village indien de Stadacomé, site actuel de la ville de Québec ; il s’arrêtera ensuite à Hochelaga, autre village sauvage, site du futur Montréal. Malheureusement l’hiver qui s’en suit fait connaître à ses compagnons d’arme la douloureuse expérience du froid et du scorbut... aussi tout le monde rentre-t-il au pays.

Non découragé pour autant, Jacques Cartier va repartir une troisième fois. Il va dès lors trouver des traces d’or et des diamants dans la région de Stadacomé. Ayant ramené ses échantillons à Paris, on s’aperçoit que les pépites d’or ne sont rien d’autres que des sulfures métalliques et les diamants que de vulgaires cristaux de quartz. Aussi cette Nouvelle-France tombe-t-elle désormais dan l’oubli.

En 1608, Samuel Champlain reprend l’aventure ; il veut évangéliser et coloniser cette région en s’appuyant sur un commerce rémunérateur : celle de la pelleterie, troquée aux Hurons et aux Algonkiens. Dès lors, suivant son exemple, de nouveaux colons viennent s’établir dans la région du Saint Laurent et y faire souche.

En 1621, un groupe de pèlerins puritains, partis de Plymouth, vient fonder la Nouvelle-Angleterre. A partir de ce moment, tout ce qui va se passer dans la colonie anglaise va commander le destin de la Nouvelle-France. Du côté français, le négoce des peaux de castors va se consolider en offrant aux indiens, en échange des précieuses pelleteries, de l’eau de feu et des arquebuses. Ces indiens sont les Hurons, ennemis des Iroquois, alliés des Anglais... aussi la vie commence-t-elle à devenir intenable aussi, en 1663, Louis XIV annexe la Nouvelle-France à sa couronne et il la dote d’un gouverneur ainsi que d’un évêque, d’un intendant et d’un conseil.

Afin de procurer des épouses aux colons qui se sont expatriés, le pouvoir monarchique organise des convois de « fille du Roy », nanties d’une dot royale. Ainsi la colonie progresse-t-elle rapidement pour atteindre 6700 âmes dès 1672. L’agriculture prospère, les pêcheries, le minerai de fer, les forges, l’exploitation du bois viennent désormais s’ajouter au commerce de la fourrure.

Dans le même temps la colonie anglaise a elle aussi prospérée et le commerce des fourrures est menacée par deux aventuriers canadiens. Aussi les marchands anglais exigent le monopole absolu sur le commerce des fourrures dans la baie d’Hudson ainsi que sur la pêcherie de la morue dans les eaux de Terre-Neuve. Ils veulent en même temps se débarrasser des Français qui contrecarrent leur expansion vers l’Ouest.

Des guerres éclatent entre les deux pays. A l’issue de la première, en 1697, la baie d’Hudson est attribuée à la France. En 1713 par contre la France va reperdre cette baie ainsi que Terre-Neuve. Désormais les forces en présence sont totalement disproportionnées : un million et demi d’Anglo-Saxons opposés à quelques 80000 Français dispersés du Saint Laurent au golfe du Mexique.

Le 18 septembre 1759, la ville de Québec, assiégée par eau et par terre, souffrant de la disette des vivres se trouve dans l’obligation de capituler. C’est sur ce site que seront tués au combat le général anglais Wolfe et le général français Montcalm de Saint-Véran. De même la ville de Montréal tombera un an plus tard.

En 1763, le traité de Paris consacre la défaite française ; désormais tout l’Est de l’Amérique du Nord devient britannique et les Canadiens sont sujets du roi d’Angleterre ; aussi 4000 Canadiens français demandent à retourner dans leur patrie d’origine ; les autres s’accrochent au sol qu’ils ont fécondé.

La situation ne s’en arrange pas pour autant. Ce qui devait arriver, arrive en effet et les colons de la Nouvelle-Angleterre réclament leur indépendance. Our échapper à cette insurrection coloniale l’Angleterre doit donner quelques gages à la population francophone. En 1774 le droit civil français est rétabli ainsi que la religion catholique. Ce n’est pas du goût des colons anglais qui souhaitent que les lois et coutumes anglaises soient rendues obligatoires.

L’histoire va voir l’Amérique rentrer en jeu. En 1775, Georges Washington lance son armée vers le Canada afin d’offrir aux colons les bienfaits de la liberté. Il arrive à s’emparer de Montréal mais échoue à Québec.

En 1783 l’Angleterre reconnaît l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique et leur cède la totalité du territoire situé au sud du Canada. En 1791, il est créé deux Canada : le Haut Canada situé autour de l’Ontario et peuplé en majorité d’Anglophones soumis aux institutions britanniques, le Bas Canada concentré dans la vallée laurentienne où les lois civiles françaises s’intègrent pour partie aux institutions anglaises.

La crise économique qui sévit au Royaume Uni accroît le nombre d’arrivée de nouveaux colons. Côté français les naissances sont nombreuses et on manque bientôt de terres pour les enfants.

Suite à diverses rébellions de colons français qui veulent une souveraineté politique, rébellions écrasées par l’armée anglaise, le gouvernement essaye en 1840 une nouvelle stratégie et les deux Canada sont unis en une seule province avec un seul Parlement où la minorité anglophone sera représentée à égalité avec la majorité francophone.

En 1867, une nouvelle réforme donne naissance aux provinces de l’Ontario et du Québec. Ces dernières vont contracter une union fédérale avec la Nouvelle-Ecosse et la Nouveau-Brunswick et former ainsi un « Dominion of Canada » assujetti à la Couronne du Royaume-Uni. Dans ce système, les Québécois obtiennent la garantie de leur droit de représentation à l’Assemblée législative, la pleine maîtrise de leur administration scolaire et un parlement local bilingue.

Alors que les deux guerres mondiales vont consolider une prospérité et un développement industriel sans précédent elles vont aussi chaque fois faire naître de nouvelles révoltes, les Québécois rechignant à défendre une cause qui reste celle de l’Angleterre. En 1917, bien que l’ensemble des Canadiens soit enrôlé par une loi, 71,2 % des Québécois disent « non » à cette  conscription alors que cette dernière est adoptée à Ottawa, ce qui fait dire que le Canada n’est pas composé de dix provinces mais de deux « nations ».

Aujourd’hui le Québec est une province du Canada qui s’étend sur 1 700 000 kilomètres carrés, ce qui représente plus de 3 fois la superficie de la France (> 550 000 km2) pour 7,3 millions d’habitants soit 12,4% de la population française (58,7 millions) dont 75% sont d’origine française (descendants des 10 000 Français ayant émigrés entre 1608 et 1760, principalement de l’ouest de la France), 5% anglaise, 3% italienne, 1% autochtone et 16% diverse. Notons aussi que 80% des ressortissants utilisent la langue française. Notons enfin que 3 300 000 de ces habitants vivent à Montréal, 700 000 à Québec et que 80% de la population totale sont basés dans la vallée du Saint Laurent.

Sur le plan religieux, on compte 86% de la population ralliés au catholicisme, 6% à l’anglicanisme.

Le régime politique est actuellement sous forme d’une démocratie parlementaire, fédérée à neuf autres provinces. Chaque province a un gouvernement autonome mais les dix gouvernements sont chapotés par un gouvernement fédéral élu par l’ensemble du peuple canadien.

La monnaie est le dollar canadien (1 dollar = 5 francs français environ) subdivisé en « cents ».

Les températures à Montréal varient de + 35 ° en été (juillet) à – 30° environ en hiver (février).

Introduction au voyage

Pourquoi toutes ces données au début de mon récit ? J’ai pensé qu’elles étaient nécessaires pour mieux comprendre et apprécier tout ce que nous allons vivre tant dans l’hospitalité des Québécois qui vont nous accueillir ou qui vont tout simplement croiser notre route que dans le climat lui-même auquel nous allons être confronté.

Les températures seront extrêmes plus nous monterons, au-delà des Laurentides, vers le Nord ; durant notre séjour nous avons relevé le jeudi 22 Février un – 41° à 7 heures du matin, ce qui veut dire que la nuit le thermomètre est descendu à – 49, température qu’il enregistrait en « minimal » à notre lever. Mais ce froid sec et sain ne nous gênera jamais car il est très supportable et n’a rien à voir avec notre froid humide européen.

Mais maintenant laissons la place à notre narrateur

« C’est là bas, à travers ce pays qu’on a commencé par appeler « La Nouvelle-France », avec des gens dont le coeur est resté français que je viens de faire un raid en chiens de traîneaux et en skydoo avec mon papa.

C’est ce voyage que je vais essayer de vous raconter même si il faut se rendre là bas pour vraiment y croire.

☺☺☺☺

Notre voyage de Roissy à Québec

Vendredi 16 Février 2001

Nous sommes parti de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle le vendredi 16 février à 16 heures 20. Il nous a fallu attendre un petit peu dans le halle de l’aéroport aussi ma game boy m’a permis de passer le temps.

Nous avons pris un Boeing 747 de la compagnie Air France. C’est un énorme avion qui transportent quatre cents passagers et hommes d’équipage (pardonnez-moi mais je compte nos charmantes hôtesses de l’air parmi les « hommes » d’équipage. Cet avion vole à plus de dix mille mètres et le ciel, là haut au dessus des nuages, est tout bleu. Je ne suis pas très loin d’un hublot et je peux admirer la mer de nuages puis l’océan et enfin les glaces du Groenland. Sur l’écran de télévision qui se trouve un peu devant nous, je peux aussi voir une carte avec la position de notre avion, la distance parcourue, la distance restant à faire, notre vitesse et la température extérieure (il fait bien froid à cette altitude !). Nous écoutons aussi de la musique avec des casques que nous branchons sur notre siège et regarderons deux beaux films. Nous aurons aussi le droit de faire deux bons repas durant notre vol.

Après cinq mille cinq cent soixante kilomètres, à neuf cent quarante kilomètres à l’heure, nous sommes arrivés à l’aéroport de Montréal à 18 heures 1à. C’est drôle nous n’avons même pas mis deux heures pour faire toute cette longue route. Mais non nous n’avions pas un avion supersonique mais c’est que l’heure du Canada et l’heure de la France n’est pas la même. Ici, il n’est que 18 heures 10 mais là bas, bien loin derrière moi, mes petits camarades dorment déjà car en France il est déjà un peu plus de minuit et il ne serait pas raisonnable que leur papa et leur maman ne les aient envoyés se coucher. Mas pour moi je ne suis pas près de dormir !

Les formalités de douane accomplie, ils sont fous ces douaniers : ils ont failli me confisquer le petit sandwich que l’on m’avait donné dans l’avion et que j’avais gardé avec moi pour finir le voyage... peut-être croyaient-ils qu’on voulait m’empoisonner... nous avons fait la connaissance de Robert, notre guide, qui était venu nous chercher et de Suzanne et Martial qui étaient dans le même avion que nous et vont rester avec nous durant tout notre voyage.

Après avoir pris nos bagages, nous devons partir tout de suite pour la ville de Québec située à cent soixante dix kilomètres. Nous montons tout les cinq dans un gros et long « 4 X 4 », Robert au volant, papa à côté de lui, Suzanne et Robert (Robert, j’ai oublié de vous le dire, ce n’est pas le mari de Suzanne mais son fils... il a bien cinquante ans) sur la banquette arrière ; quant à moi, je me suis allongé à l’arrière où Robert m’avait installé une place très confortable... aussi je me suis endormi et papa m’a raconté notre voyage.

Nous avons pris l’autoroute et au début papa avait un peu peur (tel que je le connais, il m’a dit « un peu » mais il devait avoir « très » peur !) car il y avait de la neige partout, on ne voyait pas la route et pourtant Robert conduisait comme ci de rien n’était à une allure normale sur autoroute, c'est-à-dire à  120. Au bout d’un certain temps papa n’avait plus peur car il avait vu que Robert était certainement un spécialiste.

J’ai du me réveiller devant notre hôtel à Québec, c’était un très joli hôtel et nous sommes tout de suite montés dans nos chambres (c’était aussi une chambre magnifique) sans même avoir à nous préoccuper de nos bagages que l’on nous monta par la suite.

Nous avions un bon plateau repas qui nous attendait et que nous nous dépêchâmes d’avaler puis, comme nous devions nous relever de bonne heure, je me suis couché et me suis endormi avec les boules quiess et le masque pour les yeux que j’avais récupérés dans l’avion.

Un brin de tourisme dans Québec

Samedi 17 Février 2001

Lever à 7 heures 30, nous n’avons pas pu faire la grasse matinée et dehors il neige. Après un copieux petit déjeuner, au Québec vous allez vous servir sur d’énormes buffets et nous en avons bien profité, Robert nous a emmené aux chutes de Montmorency. Il s’agit en fait d’une très importante cascade de 83 mètres de haut et 30 de large ; elle est donc beaucoup moins large que les chutes du Niagara mais fait trente mètres de plus de hauteur. Bien sûr à cette époque de l’année elle est totalement gelée et elle est ravissante.

A l’intérieur du parc qui l’entoure il a été construit un hôtel entièrement fait en glace, les murs et tout le mobilier intérieur. Cet hôtel n’est pas juste pour faire joli dans le paysage mais il est ouvert et très réputé. De là nous allons faire un rapide tour de la ville avec quelques arrêts de ci, de là.

Le fleuve du Saint Laurent est totalement gelé à cette époque sur une épaisseur de plus d’un mètre aussi les gros brise-glace y circulent régulièrement. En fait il ne s’agit pas vraiment de « brise-glace » mais de « casse glace » car ce sont de gros bateaux à fond plat qui monte sur la glace pour la casser... ainsi on voit flotter d’énormes monticules de glace sur tout le fleuve ce qui le rend difficilement navigable.

Les rues sont totalement recouvertes de neige, on y voit parfois circuler une calèche.

Tous les magasins ont encore leur décoration de Noël. Les commerçants fabriquent aussi de très jolies sculptures de glace devant leur boutique. Mon papa en photographiera quelques-unes.

Ici il neige tellement en ville qu’il n’y a pas de chasse-neige qui poussent la neige sur les trottoirs car on ne pourrait plus marcher nulle part. La neige est chargée sur de gros camions et transportée à l’extérieur de la ville en un lieu que l’on appelle « la fonderie », là elle s’y entasse en d’immense tas car avec le froid elle ne peut pas fondre avant l’été. Il neige en moyenne 3,3 m. par an sur la ville, à Montréal seulement 2,3 m. Le ramassage de cette neige coûte environ 64 millions de dollars.

De même presque toutes les maisons ont un escalier extérieur qui conduit à hauteur du premier étage car parfois le rez-de-chaussée à disparu sous la couche de neige.

Robert nous explique aussi que les voitures doivent toutes garder leurs lumières à l’avant allumées. Aussi les nouvelles voitures sont-elles équipées d’un système automatique qui allument les phares avant aussitôt que le moteur est en marche, l’inconvénient cependant est qu’il ne faut pas oublier d’allumer aussi les feux à l’arrière lorsque la nuit arrive car cela n’est pas automatique.

Robert nous fait aussi remarqué que les véhicules n’ont pas de plaque d’immatriculation à l’avant mais seulement à l’arrière ; il nous dit aussi que la plaque d’immatriculation n’appartient pas au véhicule mais à son propriétaire, ainsi lorsque une voiture est vendue sa plaque d’immatriculation est démontée et remontée sur le nouveau véhicule.

Pendant ce temps, nous circulions en voiture à travers la ville de Québec, passant devant le Parlement Québécois puis, dominant le port, le château Frontenac.

A midi, nous avons déjeuné dans un très grand restaurant au sommet d’une très haute tour : le restaurant Astral de l’hôtel Concorde. La curiosité de ce restaurant est qu’il est rotatif, c'est-à-dire qu’il tourne sur à 360°. Vous vous en apercevrez en regardant attentivement nos photos ci-dessous… repérez-y la tour que l’on y voit sur la première, tour qui a disparu sur les deux photos suivantes et commence à ré apparaître sur la quatrième et dernière.

 

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