Me trouvant près de l’abbaye de Froidmont, ce 2 juillet 2012, mon regard fut attiré par une colline des environs et je me suis dit que de là-haut je pourrai peut-être faire une jolie photo panoramique.

C’est la seule raison pour laquelle je me suis dirigé en voiture vers le petit village de Froidmont qui est situé au pied de cette colline…. Et là j’ai découvert un site qui m’a laissé tout à mon plaisir.

Laisser la voiture sur le parking du Mont César situé au bout de la rue du château à Froidmont, profitez-en pour admirer le portail d’entrée de la propriété juste en face (propriété privée)

Suivez maintenant ce joli petit sentier bien aménagé qui vous mènera au sommet de la butte.

Vous parviendrez tout d'abord à une grande statue "Notre Dame du mont César", érigée en ce lieu pour je ne sais quel motif mais dominant toute la plaine avoisinante ainsi que la forêt de Hez.

et serez déjà émerveillé par l'environnement immédiat de ce lieu saint qui pourrait vous plonger dans une certaine ferveur.

Le Mont César à Bailleul sur Thérain

Dominant la vallée du Thérain, isolée et difficile d’accès, la butte du Mont-César a été vraisemblablement occupée dès l’âge de bronze avant de devenir un refuge gaulois fortifié. Le site a pris le nom de "Mont-César" ou "Camp de César" suite à de nombreuses fouilles réalisées au XIXe siècle qui ont mis à jour ici et là des objets supposant une présence romaine. On ne retrouve plus aucune de traces de fortifications sur le mont, les pierres ayant servi à la construction des maisons alentours. Le site naturel du Mont-César a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1979.

Ce mont a longtemps été entretenu par le pâturage ovin. En effet, les vastes espaces sur les flancs et le sommet de la butte étaient occupés par une végétation herbacée maintenue rase par les moutons, ce qui permettait aux espèces qui affectionnent la lumière et la chaleur de se développer. Cette végétation adaptée à un sol pauvre, sec et calcaire, est appelée "pelouses" ou "larris" en picard.

Depuis l’abandon des pratiques pastorales, vers 1920-1930, l’évolution spontanée de la végétation n’a pas fortement modifié le paysage. La forêt progresse cependant sur les pelouses et met ainsi en péril les plantes et les animaux, souvent rares. C’est la raison pour laquelle une gestion adaptée a été mise en œuvre depuis plusieurs années par la commune de Bailleul sur Thérain et le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie, l’objectif étant de conserver toutes les richesses qui font la renommée et la qualité de ce site sur lequel faune et flore, paysage, histoire, culture et traditions sont ici intimement liés et constituent le support d’une belle expérience de préservation du patrimoine local.

Les "écogardes" viennent voir si tout va bien et nettoient le Mont-César. Les conseillers municipaux enfants y pratiquent un nettoyage de printemps chaque année.

C’est à travers les réflexions faites par ces jeunes : Alexandre, Anaïs, Camille, Fabien, Gatien, Juliette, Quentin et j’en oublie, qu’ils me pardonnent, que nous allons parcourir ce très joli site que nous leur devons en grande partie.

Vous constaterez à travers cette carte postale du début du 20ème siècle que le Mont-César présentait alors un aspect peu boisé et non embroussaillé. Aujourd’hui il ne reste malheureusement que moins de 5%  de la surface des "larris" qui existaient à cette époque.

Qu’est-ce qu’il y a sur le Mont César ?

« Il y a un tapis. Mais non, ce n’est pas celui de la salle à manger, mais un tapis d’herbes rases. »

Et comment appelle-t-on ce tapis d’herbes rases ?

« Ce sont des pelouses, de belles pelouses qui poussent sur le sable et le calcaire du Mont-César »

Quel est la météo sur le Mont-César ?

« Il fait chaud en été. Quand même pas aussi chaud que dans le désert, sinon il n’y aurait pas autant de plantes ! Et quand il pleut, l’eau ne reste pas car elle part dans le sable »

Que se passe-t-il sur le Mont-César

« Il y a plein de fleurs, mais faites attention car ces fleurs sont rares. Il y a aussi plein de petites bêtes dont certaines sont menacées. Ici en Picardie, les pelouses sont devenues très rares » - « Quand on arrive au printemps, les pelouses se font une grande beauté, elles sont toutes vertes. Quand on arrive en été, elles se laissent trop bronzer et deviennent toutes jaunes. »

Si vous faites attention et êtes un tant soit peu observateur, selon la saison où vous viendrez vous y promener, vous aurez peut-être la chance de pouvoir admirer :

• une Orchis moucheron qui est une orchidée facilement observable au printemps, époque où elle s’épanouit tout en faisant le bonheur d’une foule d’insectes friands du nectar de ses fleurs.

• une Gentiane d’Allemagne aux fleurs mauves finement découpées et dont la floraison se situe au cours de l’été.

Ou encore :

• une Orchis singe dont la floraison se situe en Mai-Juin : « Mettez-vous à quatre pattes et regardez de près ses fleurs qui ressemblent à des petits singes blancs et roses »
• une Orchis militaire avec une floraison à la même époque que celle que nous venons de voir : « Les fleurs de cette orchidée cachent un petit casque rose qui recouvre des pétales longs et fait penser à un petit bonhomme »
• un Serpolet couché qui vous aura touché par son arôme : « Penchez-vous et sentez son parfum qui rappelle celui du thym. », il fleurit, quant à lui du mois de juin au mois d’août.

Et plus encore

• le Machaon, l’un des plus grands papillons diurnes de France  « Comme tous les autres papillons, je suis d’abord une chenille. J’ai ensuite des ailes jaunes avec des points rouges comme des yeux pour effrayer les oiseaux. »

• la petite cigale montagnarde est discrète et peu répandue dans l’Oise.

• le Troglodyte mignon « Je suis le plus petit des oiseaux d’Europe. Mais je suis aussi très bagarrer et habile car je peux séduire deux à trois femelles, ce qui m’occupe beaucoup après avec tous les petits à nourrir. »
• le Faucon crécerelle. « Quand je chasse les rongeurs et les insectes dont je me nourris, je vole sur place de façon très reconnaissable. Je vis dans les zones dégagées, les champs, les prairies, les pelouses ou les landes »
• le Lézard vivipare « Sur le Mont-César, je mange des petits insectes et des fourmis et je profite du tapis d’herbe rase pour me chauffer un peu au soleil. Je mue une fois par an et je change alors de peau et de couleur »

« Alors, chercher bien, sur le Mont-César, vous pourrez voir beaucoup de fleurs, d’insectes, de papillon, d’oiseaux et vous savez quoi, il y a plein de monde qui s’occupe du Mont-César : la commune de Bailleul sur Thérain, le Conservatoire des sites naturels de Picardie et les "écogardes" de la Communauté de Communes Rurales du Beauvaisis »

« Et pourtant aujourd’hui, le Mont-César est malgré tout menacé par le feu, les déchets des promeneurs et les véhicules à moteur »

Aussi la Commune et le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie mènent depuis 1996 des actions de protection des milieux naturels. Chacun de nous peut également par des gestes simples contribuer à la préservation du Mont-César :

• « Je me promène sur les sentiers pour ne pas déranger les insectes et écraser les fleurs. Je ramène mes déchets. » (Anaïs)
• « Je respecte les arbres et je laisse les orchidées et les autres fleurs là où elles poussent. » (Camille et Thibaut)
• « Pour protéger la végétation et les chenilles des insectes, je n’allume surtout pas de feu. » (Camille)
• « Je ne circule pas sur le Mont-César avec un véhicule à moteur (moto, quad, vouture…), Arrêté Municipal de 1974. » (Stephen et Mallaury)

Et maintenant, nous vous souhaitons une bonne promenade…

suivez la sauterelle, elle guidera vos pas

tout en vous laissant religieusement savourer

le régal des fleurs, insectes, papillons, paysages

au bon gré de ma ballade sur ce sentier...

(pour cela cliquez sur la première photo de la gallerie ci-dessous puis sur chaque photo qui s'ouvre, cliquez sur le bouton "Next" en haut et à droite de la photo)

n.b. toutes les photos se trouvant à l'intérieur de cet article sont ma propriété personnelle, les clichés de photos anciennes mises au début sont des photos, présentées publiquement sur les divers panneaux jalonnant le parcours, prises et retravaillées par moi même.

Si certaines de ces photos vous intéressent je vous serais reconnaisant de bien vouloir me demander l'autorisation de les télécharger pour vos besoins personnels... Pour cela, il vous suffira tout simplement de cliquer sur le bouton "Contact" situé en haut de chaque page de ce site immédiatement en dessous du bandeau. Merci d'avance.

Philippe Morize, votre webmaster, propriétaire de ce site