Evolution

C. Comment va évoluer ma spondylarthrite ?

1) Toutes les SPA évoluent-elles de la même façon ?

Chaque spondylarthrite évolue sur de nombreuses années et d'une manière très variable. Il existe ainsi des formes où la gêne est très minime, et d'autres à l'opposé qui vont entraîner une atteinte importante. L'évolution va être fonction d'une part de l'atteinte inflammatoire et d'autre part de l'atteinte structurale, c'est à dire des lésions ostéo-articulaires.

L'évolution la plus fréquente est celle qui voit des poussées inflammatoires régressant totalement sans entraîner de complication ostéo-articulaire ou autres. Dans certains cas, ces poussées vont générer des complications pour certaines localisations. Enfin, il peut y avoir des cas où la spondylarthrite évolue par poussées sur un fond d'activité permanente, sans véritable accalmie.

Il faut savoir également qu'il n'existe pas de parallélisme entre l'intensité des douleurs et celle du développement d'une ankylose.

Le handicap fonctionnel, est donc extrêmement variable d'un cas à l'autre.

L'activité inflammatoire en général diminue considérablement, voire disparaît, au bout de 15 ans d'évolution

2) Peut-on prévoir rapidement l'évolution de la SPA ?

Il est important de connaître dès le début de la maladie, les éléments faisant craindre une sévérité importante. On sait aujourd'hui que l'absence de certains signes pendant les deux premières années d'évolution de la maladie sont prédictifs d'un bon pronostic à long terme :

  • l'apparition des premiers signes après 16 ans
  • l'efficacité des traitements anti-inflammatoires
  • l'absence d'atteinte de la hanche
  • l'absence d'arthrite des articulations périphériques
  • le fait que la vitesse de sédimentation ne dépasse pas 30 millimètres à la 1ère heure
  • l'absence de raideur rachidienne importante.

Il semble que les formes féminines de la spondylarthrite, soient moins sévères globalement que les formes masculines.

3) Quelles complications faut-il craindre ?

Il faut distinguer :

  • les complications rhumatismales caractérisées par
  1. une ossification, au niveau du rachis, des ligaments et des articulations entourant les vertèbres, c’est ce que l’on appelle "l’ankylose" qui entraîne une perte de la souplesse de la colonne vertébrale et se traduit par une raideur dans les différents mouvements. À un stade plus avancé, une mauvaise attitude peut être prise, on parle alors d'attitude vicieuse. La tendance du rachis est de s'enraidir avec une perte de la cambrure des reins (perte de la lordose lombaire en langage médical) et d'adopter une position penchée en avant du dos (ou cyphose dorsale). Mais cette ankylose est devenue rare aujourd'hui, et l'un des objectifs des traitements est justement d'empêcher sa survenue, une fragilisation de l'os pouvant entrainer des fractures de vertèbres
  2. une atteinte des articulations sacro-iliaques, ankylose avec la formation d'un pont osseux entre les deux versants de l'articulation. Mais ici, peu de gène en résulte car ce ne sont pas des articulations mobiles. Au contraire, une fois l'ankylose installée, les douleurs disparaissent en général. Pour les atteintes périphériques, les complications à craindre sont les lésions du cartilage du fait de l'inflammation et les attitudes en mauvaise position, comme par exemple une rétraction des tendons au niveau des orteils ou des doigts
  3. une atteinte des enthèses, résidant principalement dans la persistance d'une douleur pendant plusieurs mois. Il faut savoir qu'il ne se produit jamais de rupture du tendon
  • les complications extra-rhumatismales qui sont diverses.
  1. en cas d'uvéite, l'inflammation oculaire si elle persiste ou récidive trop fréquemment va laisser des cicatrices (ou synéchies) qui pourront gêner la vision.
  2. en cas d'atteinte cardiaque, des complications surviennent rarement. Il peut s'agir de troubles du rythme des battements du cœur, ainsi que des anomalies de fonctionnement des valves cardiaques notamment de la valve de l'aorte

4) Peut-on guérir la SPA ?

L'évolution de chaque spondylarthrite est particulière et différente d'un cas à l'autre. Il est difficile de parler de guérison, car même dans les cas où aucune nouvelle crise ne survient pendant plusieurs années, la maladie peut reprendre son cours à n'importe quel moment.

Certaines complications peuvent évoluer pour leur propre compte, nécessitant un traitement particulier. C'est le cas par exemple de certaines complications cardiovasculaires dont la fréquence est augmentée

Mais, il faut savoir que le plus souvent la maladie n'est pas agressive, et que donc l'espérance de vie est la même que celle de la population générale.