PROUESSES D’AVIATEURS

(Coupure de journal de 1939)

L’héroïque sang-froid

Du Lieutenant Bonnal

Le lieutenant François Bonnal est issu d’une famille de soldats. Il est le fils du commandant Bonnal, mort au champ d’honneur en 1915, et le petit fils du général Bonnal. Il continue les traditions dont il reçut, au foyer familial, l’enseignement et l’exemple.

Lieutenant-observateur sur le front du Rhin, il reçut l’ordre de partir à bord d’un avion de reconnaissance pour accomplir une mission urgente. Ils sont deux à bord : le pilote et lui. Malgré des circonstances atmosphériques défavorables, ils parviennent à remplir la mission qui leur a été confiée. Mais, au retour, l’appareil est attaqué et fouaillé par une rafale de mitrailleuse. Le pilote est gravement blessé. Le lieutenant Bonnal est atteint aux jambes, et il a la tête traversée de part en part par une balle.

Par un miracle d’énergie et de volonté, le lieutenant Bonnal parvient à saisir les commandes de l’avion et à le ramener dans nos lignes. Avant d’être transporté à l’ambulance, il trouve encore la force de rendre compte de sa mission.

Malgré la gravité de ses blessures, on espère le sauver.

François Bonnal est décédé le 25 décembre 2003 à l’âge de 93 ans. Ses obsèques ont été célébrées à Nice dans l’intimité familiale. Son cercueil était recouvert d’un drapeau tricolore sur lequel était posés le plumet rouge te blanc de son shako de saint-cyrien, ainsi que ses décorations.

Henri Bonnal, devant le cercueil, prononça un petit éloge de son frère dont voici le contenu :

Merci, chère Odette, et à vous les enfants de François, de permettre au dernier survivant des quatre frères BONNAL de dire ces quelques mots pour témoigner de son affection pour son frère, après tant d’années vécues, depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui.

S’il fallait d’un seul mot exprimer notre pensée sur François, ce serait, je crois, celui de « courage » qui conviendrait le mieux.

« Courage » montré face à l’ennemi au cours d’un des premiers combats aériens de la guerre, en septembre 1939, ses blessures lui ayant laissé de graves séquelles tout au long de sa vie.

« Courage » d’avoir assumé seul ses responsabilités de chef de famille auprès de ses quatre enfants. « Courage » aussi lors des nombreux et graves accidents de santé qu’il a surmontés, faisant preuve chaque fois d’une volonté, d’un moral et d’un humour qui ont forcé l’admiration.

« Frère-courage » tu restes un « exemple » pour nous et pour les jeunes de notre famille qui nous suivent ; ceux qui aujourd’hui t’entourent sont dans la peine, mais tu les laisse apaisés, les grandes souffrances d’une longue fin de vie t’ayant été épargnées.

Prions ensemble le Seigneur qui t’a accueilli, ainsi que notre père, Mamie, tes frères Maurice et le père Jacques qui de là-haut nous protègent.

Et pensons aussi à tous les bons moments que nous avons passés ensemble si souvent ! parlons-en simplement comme si tu étais encore là au milieu de nous.