12 :11 – Ben oui, elle a vraiment fui… je ne la vois plus… remarques où je suis… tu reconnais ce point de vue sur la vallée ?

12 :11 – Ah la maligne… elle joue à cache-cache avec moi. La route ? Eh bé non, que diable, elle est parti sur le versant en direction du haras, se cachant du même coup à ma vue… mais la forêt me la dénonce… la trace est là… toujours aussi belle… toujours aussi belligérante pour elle.

12 :12 – Pas de doute, elle a essayé de se déjouer de moi, elle a longé tout le versant dans le sous-bois, et brutalement, alors que je vois la trace obliquer à la verticale dans le ravin, j’entends un bruit infernal martelé le petit chemin en contrebas…

12 :17 – Je me précipite… elle est bien passée par ici, elle ne reviendra plus par là… elle a déjà passé le chemin du haras et est remontée sur l’autre versant.

12 :21 – Pas moins de 4 minutes pour grimper presque à quatre pattes (comme elle tient pardi !) ce raidillon et… miracle de miracle… elle est là et me nargue tranquillement !

12 :22 – Désormais, elle ne me nargue plus mais a pris la décision de jouer avec moi… elle est en pleine prairie, l’espace est réduit mais elle est là toute entière… je les compte, il y a mes sept cerfs et 78 biches (t’imagine… 11 femelles pour un mâle !!! ce sont de vrais matchos !!!) Elles m’ont vu et bien vu… elles m’observent à leur tour… aucun affolement…

même lorsque, à découvert, je m’approche tout doucement d’elles.

12 :23 - Et puis… SI… finalement on va s’amuser un peu… Ah tu veux nous suivre et bien tu vas nous suivre… on se regroupe… un coup à droite.

12 :25 – arrêt brutal… demi tour et hop, vogues la galère. Tu voulais nous suivre… alors attends un peu… Sauteras-tu ce grillage aussi bien que nous le sautons… Bye… bye le filou.

12 :28 – Bon on est sympa ! t’es plus tout jeune et depuis ce matin on t’en a déjà bien assez fait voir alors on t’attend.

12 :33 – Allez ça va comme ça… Et hop, encore un saut et « tchao pantin », nous on file droit la descente… direction la plaine…

12 :34 – J’ai beau faire vite, les voilà déjà loin dans la plaine, là bas tout au fond dans le prolongement de la haie du cimetière.

12 :36 – Oh là, là… y en a un qui va pas être content… T’as vu son champ ? labouré !!! tiens tu reconnais nos noyers… on en a déjà fait du chemin…

12 :38 – Mais c’est-y donc qu’on m’attendrait tout là bas ?

12 :41 - Eh dites donc les bestiaux, laissez-moi le temps d’arriver… moi je ne laboure pas les champs… je suis la route... tiens mais ne serait-ce pas le noyer près du cimetière du point de Pont ?

12 :42 – Et tu crois pas qu’on va t’attendre ! Nous on file de l’autre côté de la route… et ne penses pas qu’on va t’attendre… Ici ça roule ! et si tu nous aimes… tu nous suis ! Tu vois où on va !!!

12 :44 – regarde cette belle trace que nous te laissons pour toi tout seul !

12 :48 – J’ai pris un moment de repos, moi, je n’ai plus le souffle et puis elles exagèrent… moi, je n’ai que deux pattes ! Une dame qui montait en voiture s’arrête, je lui montre la trace, elle regrette d’être arrivée une minute trop tard, la harde était déjà loin !

12 :53 – Bon, quand faut y aller, faut y aller alors… allons-y, la route est toute tracée… droit devant et « chaud les marrons ! ». Vous n’allez pas me semer comme ça si vite !!!

12 :56 – Tiens donc, c’est bien gentil à vous de m’avoir attendu de l’autre côté de cette plaine… Alors qu’allons-nous faire maintenant que vous voici coincées dans ce recoin ?

12 :57 – Eh ! Minute ! Ne vous emballez pas comme cela… laissez-moi souffler une seconde tout de même… Vous savez bien que je ne vous veux aucun mal !

12 :57 – Non elles ne m’attendront même pas, c’est une fuite rapide entre moi et la lisière… Eh là ! Mais où allez-vous comme ça ? Et hop que ça te franchit la lisière… Et hop ! Que je te rentre à nouveau en forêt…

 

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