3ème et 4ème jour : en Raid

Mardi 18 février 2003

Enfin ce jour que nous avons tant attendu avec Dominique, ce jour dont nous rêvions depuis plusieurs mois est enfin arrivé ! Il est 7 heures et nous nous préparons rapidement. Le ciel est magnifique, l soleil semble vouloir se mettre de la partie mais... la température continue toujours à remonter doucement : il ne fait plus que - 28 degrés.

Petit déjeuner avalé et pour calmer un tant soit peu notre impatience mise à l’épreuve, nous voici dehors dans la neige autour du chalet. Mais voici Jonathan et le départ immédiat pour la base. Cette fois-ci nous partons avec nos sacs de voyages pour un bon raid de trois jours bien que Christine ne se montre pas très en forme depuis ce matin.

Sans tarder, nous préparons nos traîneaux car avant même d’atteler il faut assurer la protection de nos bagages en bâchant l’ensemble du traîneau puis se répartir le matériel dont nous aurons besoin pour ses trois jours sans oublier la nourriture, la nôtre bien sûr mais celle des chiens aussi et vingt chiens de cette taille et de ce poids ce n’est pas totalement à minimiser...

Vingt chiens ? oui car Christine et moi en avons quatre chacun, Charlotte s’est vue aussi porter son équipage à quatre et Dominique emmène ses trois chiens alors que Jonathan s’en est attelé cinq à son traîneau.

La journée se passera comme la précédente, raid,

halte midi,

raid mais nous conduira au bord d’un lac où se trouve une cabane qui nous servira d’abri pour la nuit... aussi je ne m’attarderai pas davantage sur cette journée de raid si ce n’est sur notre soirée.

En effet, à peine arrivés, nous devons nous occuper en tout premier lieu de nos chiens : les dételer, les dés harnacher puis les attacher à la longue traîne que Jonathan a tendue d’un arbre à l’autre. Ensuite ce sera la corvée de bois pour allumer l’énorme poêle qui doit réchauffer l’intérieur de notre refuge.

Enfin la descente au lac pour y puiser l’eau nécessaire à notre survie et à celle de nos chiens. Opération un tout petit peu plus compliqué car non seulement un bon mètre de glace recouvre le lac mais qu’il nous faut y puiser une grande quantité de liquide. En nous y mettant tous nous y parviendrons cependant et bientôt nous pourrons nous installer confortablement tandis que ce pauvre Jonathan, après cette dure et longue journée de labeur, se mettra aux « fourneaux ».

Malheureusement la santé de Christine ne s’est pas trop améliorée... disons même le contraire... aussi est-il décidé de joindre par téléphone cellulaire Gilles afin qu’il vienne la récupérer en motoneige aussitôt que possible. En attendant elle se tiendra bien au chaud, étendue sous une pile de couverture sur l’un des grands lits de notre abri.

Il faut dire que ce refuge est très bien aménagé : lits en bois à étage, gros matelas, oreillers, couvertures nous faisant presque regretter le transport de nos sacs de couchage spécial grand froid, grosse table de bois et bancs, cuisinière à bois mais aussi tout le tintouin : casseroles, couverts, assiettes, verres... ne manque en fait que l’apéro...

mais cela serait-il prudent perdus ainsi seuls au fond des bois avec de plus une femme malade à bord de notre embarcation !

Gilles arrivera assez tard et, avec mon total accord, nous décidons un changement de programme : le lendemain nous rentrerons en fin de journée et ferons notre journée de repos le jeudi au lieu du vendredi ; ainsi j’espère que Christine sera remise sur pied et ne sera donc pas privée de sa dernière journée de traîneau. Pour l’instant, Gilles embarque Christine sur son ski-doo et tous les deux disparaissent rapidement dans la nuit qui nous entoure.

Chauffés par un bon et grand feu que Jonathan réalimentera au cours de la nuit, nous  n’aurons nullement froid et, pour ma part, je dormirai même hors de mon sac de couchage presque comme une souche jusqu’au petit matin...

Mercredi 19 février 2003

C’est pour un petit besoin bien naturel que je me sortirai du lit vers les 6 heures du matin. Dehors tout est bien calme, les chiens couchés à même la neige somnolent encore.

De la cheminée du refuge une agréable fumée s’envole vers le ciel. Le jour cependant est blafard et il neige doucement ; l’atmosphère n’en est pas moins enchanteresse, un je ne sais quoi qui sort de l’ordinaire.

La température s’est encore fortement radoucit, le thermomètre n’affiche plus ce matin qu’un petit – 10 degrés.

Après une petite marche en raquette dans les alentours immédiats, je regagne l’intérieur douillet du refuge juste au moment où Charlotte sort de son lit

tandis que Dominique émerge à peine de son sac de couchage. Jonathan quant à lui s’affaire déjà autour de la cuisinière et une bonne odeur de « pancake » emplit déjà la pièce. Le petit déjeuner, fait de ces « pancakes » copieusement arrosés de sirop d’érable, sera fort apprécié par tous. Puis ce sera le moment du rangement et de la préparation du départ. Christine n’étant plus là il nous faudra se partager ses chiens : Dominique en prendra un portant son attelage à quatre comme chacun de nous tandis que Jonathan prendra les trois autres et attellera donc avec huit chiens.

Notre retour sur la journée se passera sans problème malgré quelques nouvelles difficultés techniques que nous abordons désormais sans plus trop d’appréhension et malgré un croisement, en tout début d’après-midi juste après le déjeuner, avec la traînée de Gilles partant avec nos autres compagnons pour un raid de deux jours eux aussi.

A notre retour à la base, Marie nous offre une citronnade puis un bon thé. Elle s’attardera un peu en notre compagnie tandis que Do ira jouer dans la neige avec ses deux enfants dont l’aîné a pratiquement le même âge que lui.

Soirée très calme ensuite au chalet où, après une bonne douche (nous en avons bien besoin après ces quarante huit heures dans la nature) et un bon repas, je reste longuement discuter avec Christine qui se remet doucement tandis que Do et Charlotte regarde une série de cassettes au magnétoscope.