6ème jour : Raid

Vendredi 21 février 2003

Nous sommes réveillés de fort bonne heure avec le départ annoncé de l’ensemble ou presque de nos coéquipiers. Bien que nous allons en retrouver une bonne partie le lendemain à l’aéroport de Québec je me lève pour saluer leur départ. Il doit être aux alentours des 6 heures 30, le temps est radieux et un bon froid bien vif est revenu... la température me semble déjà plus propice à cette fin de séjour car c’est notre dernier jour de raid qui se lève et elle a repris une normalité plus adaptée à mes goûts avec ses – 20 degrés.

Dominique quant à lui en a un peu profité pour se reposer et il ne me rejoint pour son petit-déjeuner qu’à 7 heures 45. Nous nous retrouvons alors seuls avec Christine et sa « Titi-de-la-terreur », Charlotte.

Notre journée sera quelque peu identique aux précédentes aussi ne m’y attarderai-je pas davantage hormis en photos si ce n’est pour noter que le véritable départ se fera cette fois-ci de chez Jonathan, suivi du traditionnel raid avec la halte de midi et le retour au chenil

En fin de raid, les enfants repartiront avec Jonathan afin de ramener les chiens de Charlotte et Dominique à son chenil. Ils reviendront en 4 X 4 avec Jonathan ramenant avec eux la nourriture des chiens : une vache et son veau trouvés morts gelés et déjà congelés dans la campagne environnante.

Tristement nous devons boucler nos valises et, comme c’est notre dernière soirée, Gilles et Marie vinrent enfin nous faire un « brin de causette » avant le dîner mais nous abandonnèrent pour ce dernier. Jonathan aussi repassera dans la soirée nous faire ses adieux et m’apporter les « capteurs de rêves » que je lui ai commandés et que son épouse m’a très gentiment confectionnés.

Devant nous lever aux aurores car Steve doit venir nous chercher au plus tard à 6 heures nous ne tarderons pas trop à regagner nos lits et à nous endormir profondément.

de Saint Jean à Québec

Samedi 22 février 2003

Il n’est que 5 heures et déjà je suis sous une bonne douche pour essayer de me réveiller. Dominique, tandis que je range la chambre et boucle les valises, se lève à son tour.

Le petit-déjeuner sera quelque peu nostalgique et silencieux.

C’est Gilles auquel nous avons fait nos adieux la veille au soir qui arrive cependant. Il n’a pas eu de nouvelles de Steve et nous conduira donc à l’aéroport (400 kilomètres de route dans la neige et autant pour le retour avec, entre temps, de nouveaux arrivants à accueillir... c’est le lot de ses responsabilités !).

6 heures 05, le « 4 X 4 » démarre, dehors il fait  – 18 degrés. Dominique ne tarde pas à se rendormir. Nous roulons en écoutant des CD que Charlotte passe au fur et à mesure à Gilles. A une centaine de kilomètres de Québec, nous faisons une courte halte dans une station service, le temps de prendre de l’essence et de ravitailler quelque peu nos estomacs.

10 heures 45, arrivée à l’aéroport. Adieux rapides à Gilles mais aussi à Christine et Charlotte qui ne prennent pas le même courrier que nous. Nous passons immédiatement à l’enregistrement de nos bagages où l’hôtesse nous apprend qu’une grosse tempête est annoncée sur Toronto dans la soirée. Nous passons sans trop de difficulté le contrôle de sécurité puis nous installons en salle d’embarquement où nous serons rejoints par Philippe et Valérie puis par Georges et Elyane à 11 heures 25.

11 heures 45, nous embarquons à bord d’un « Bombardier CRJ 35 », avion de 50 places, vitesse de croisière 788 kms/heure avec une autonomie de 1573 kilomètres. Nous ne sommes pas très éloignés les uns des autres, pourrait-il d’ailleurs en être autrement dans un si petit avion ? Malheureusement Dominique n’a pu prendre place à mes côtés et se trouve juste sur la rangée précédente... nous n’avons cependant pas voulu changer car nous avons chacun notre hublot et que le vol n’est pas de longue durée.

13 heures 25, nous nous posons en douceur sur la piste de Toronto. Nous avons trois heures et demi devant nous mais décidons de ne pas quitter l’aéroport... nous sommes fatigués d’ailleurs et n’avons pas assez de temps pour aller visiter la ville... je pense d’ailleurs que nous ne pouvons pas sortir de la zone sans être obligés de nous soumettre à mille autres contrôle de sécurité... ici au Québec on ne plaisante pas...

Nous allons donc commencer par trouver un grand snack où nous allons déjeuner tous les deux en tête à tête avant d’être rejoints par les autres partis flâner de droite et de gauche. Nous ferons aussi un petit tour dans le hall histoire de nous dégourdir les jambes e t de nous procurer deux ou trois souvenirs.

16 heures 45, nous devons repasser un nouveau portillon de sécurité afin de pénétrer en salle d’embarquement. Le sac de Dominique, à la sortie du tunnel de contrôle va subir une fouille systématique... on a vu sur l’image... un semblant de revolver... en fait il ne s’agissait que de sa « game-boy » !!!

La tempête annoncée semble s’installée maintenant à l’extérieur... la neige tombe de plus en plus fort et de gros engins de déneigement n’arrêtent pas d’aller et venir sur les pistes suivis de gros camions qui emmènent la neige à l’extérieur. Tout ce travail, dans la semi obscurité qui s’est levée est très impressionnant.

18 heures 40, nous avons pris place à bord d’un « Boeing 767-300 », nous volerons aux alentours des 850 kms/heure. Nous survolerons les villes de Montréal puis de Québec, le Golfe du Saint Laurent, Terre-Neuve et la Norvège. Nous sommes installés vers l’arrière mais avons un hublot.

19 heures 20, nous quittons nous nous dirigeons vers l’aire de dégivrage des avions. Cet aéroport est en effet équipé des plus importantes installations de ce genre au monde ; il possède six immenses travées pouvant accueillir plusieurs centaines d’avions chaque jour.

Saviez-vous, en effet, que pour qu’un avion puisse voler, il faut que l’air puisse s’écouler aisément au-dessus des ailes. Lorsque la neige ou la glace perturbent cet écoulement, il peut être difficile pour le pilote de maintenir la portance de son appareil et de le manœuvrer. C’est la raison pour laquelle les règlements aériens interdissent le décollage d’un avion lorsque de la neige ou de la glace adhère à sa surface.

Lorsqu’un avion s’est engagé dabs la travée qui lui a été assigné, un véhicule appelé « Elephant Beta » s’approche de lui. Ce véhicule est doté de buses, de sondes et d’une flèche télescopique qui pulvérise le liquide dégivrant sur les diverses parties de l’avion. Ce dégivrage étant opéré moteur de l’avion en marche, il est utilisé toute une terminologie précise et des tableaux d’affichage électronique afin d’éliminer tout risque d’accident.

Le liquide qui tombe de l’appareil est retenu dabs d’énormes réservoirs avant d’être envoyé dans le réseau de drainage des eaux usées. Ainsi la majeure partie du liquide est éliminée alors qu’une partie du reste est recyclée en liquide lave-glace.

Sachez aussi que ce liquide dégivrant n’étant efficace que durant une période limitée, les pilotes consultent les cartes de bord et s’informent des températures et des types de précipitations actuelles afin de déterminer le temps dont ils disposent pour décoller. Par contre en vol, ils peuvent recourir à divers moyens pour lutter contre les éléments : pare-brise chauffés, sondes, entrée d’air des réacteurs et bords d’attaque chauffés...

Ce petit cours pour vous mettre en confiance lors de vos prochains vols effectué, nous poursuivons notre voyage vers notre continent.

21 heures, dîner suivi de ceux films retransmis sur les télévisions de bord.

1 heure du matin, petit déjeuner ! Alors pour nous remettre plus en face de la réalité, nous remettons nos montres à l’heure française : 1 heure au Québec... déjà 7 heures du matin dans notre bonne vielle France... et il ne nous reste plus que une heure et demi avant l’arrivée à Roissy Charles de Gaulle.

Avec le décalage horaire contre lequel cette fois-ci nous allons, le temps passe très vite... A la hauteur de mon hublot la nuit est profonde mais le jour se lève à une « vitesse grand V ». Dominique dort profondément... laissons-le ici dans ses rêves et ses espoirs de retour car comme dit le proverbe : « jamais deux sans trois ! ».

« Plaisirs d’hiver ne durent pas toute la vie contrairement aux délices de l’amour. Toutefois l’hiver au Royaume du Québec demeure une saison absolument merveilleuse pour ceux et celles qui ont appris à ne pas la subir et à en profiter pleinement. Alors nous y reviendrons et pas seulement dans nos rêves même si pour l’instant nous allons nous laisser bercer dans nos souvenirs. »