Angioplastie

On lui attribue aussi le nom de « Dilatation coronaire ». Il ne s’agit plus là d’un simple examen mais d’une véritable intervention chirurgicale qui permet de rouvrir les artères du cœur (artères coronaires) rétrécies ou même obstruées sans avoir recours  à une intervention importante.

Pour l’avoir vécue en direct et dans la foulée suite à ma « coronarographie », je pense pouvoir vous en parler d’autant que, dans la suite de mon anesthésie locale pratiquée, je suis resté éveillé et totalement conscient durant tout le temps de cette intervention.

 

Préparation à l’intervention

Rien de très particulier à observer sinon qu’il vous sera demandé de ne pas fumer pendant une certaine période avant l’intervention. Vous ne devrez en outre prendre aucun aliment à partir de minuit le jour même.

Prévenir le médecin si vous êtes allergique à l’iode et si vous prenez des médicaments principalement des anticoagulants ou de l’insuline.

 

L’intervention
 
N’ayez aucune appréhension même si vous savez par avance que cette intervention ne sera pratiquée que sous une petite anesthésie locale et que vous resterez éveillé tout le temps de son déroulement. Elle n’est aucunement douloureuse, juste peut-être une très légère incommodation du fait de devoir rester immobile sur une table identique à celle d’un bloc opératoire.
 
Comme pour la coronarographie, une artère radiale ou fémorale est ponctionnée sous anesthésie locale. Un cathéter (tube flexible creux) de 2mm de diamètre est poussé jusque dans l’artère coronaire ; ce cathéter comprend un ballonnet et un petit tube, généralement en fil de métal, appelé  stent ou endoprothèse. Une fois le cathéter en place, le médecin injecte un colorant et des radiographies sont prises ; celles-ci indiquent au médecin l'endroit exact du blocage et le degré d'étroitesse de l'artère.
 
Le chirurgien gonfle alors le ballonnet, ouvrant le stent et poussant ainsi celui-ci contre la paroi de l'artère. Lorsque l'intervention est terminée, les cellules qui tapissent le vaisseau sanguin se multiplieront autour du stent pour le maintenir en place.
 
Dans plus de la moitié des cas, ce stent est dite « actif » car il porte un médicament qui va limiter le risque de reconstitution du rétrécissement ; ce type d’appareillage nécessite un traitement fluidifiant (Aspirine, Plavix, Efiet, Brilique) prolongé qu’il ne faut pas arrêter sans l’avis de votre cardiologue.
 
Le choix d’une stent actif est réalisé sur la base des recommandations des sociétés professionnelles et des publications scientifiques les plus récentes en fonction de votre cas particulier.
 
L'intervention dure habituellement 30 minutes, mais elle peut se prolonger quelques heures selon le nombre de stents qui seront mis en place en cas de nécessité.
 
D'autres types d'angioplastie sont quelquefois utilisés en association avec la sonde à ballonnet :
  • les endoprothèses à élution de médicaments sont traitées tout particulièrement pour libérer graduellement un médicament spécial à l'intérieur de la paroi de l'artère après leur mise en place et leur gonflement. Elles diminuent encore davantage le risque de devoir répéter l'intervention et on y a recours chez les sujets particulièrement exposés à un risque de resténose artérielle après une première intervention. Ces endoprothèses peuvent augmenter le faible risque de coagulation. La recherche a démontré que les endoprothèses à élution de médicaments récemment disponibles comportent aussi peu ou moins de risques que les endoprothèses en métal nu.
  • l’athérectomie directionnelle est une technique au cours de laquelle le chirurgien utilise une lame rotative miniature pour enlever les dépôts de gras et les éliminer de l'organisme;
  • l’angioplastie par laser excimère consiste en l'utilisation d'un laser pour dégager l'obstruction dans une artère. En règle générale, le ballonnet est employé pour aider à élargir l'espace libre dans la région obstruée;
  • l'athérectomie rotationnelle permet de pulvériser les dépôts graisseux résistants à l'aide d'une perceuse à pointe diamantée;
  • la radiation intracoronarienne représente l'irradiation de la section de l'artère après l'angioplastie  par ballonnet pour empêcher la resténose à l'intérieur de l'endoprothèse.

Bénéfice de cette intervention
 
En supprimant le rétrécissement coronaire, le bénéfice de la dilatation est de :
  • permettre la diminution ou la disparition de vos symptômes.
  • permettre l’amélioration de l’oxygénation du muscle cardiaque et donc son meilleur fonctionnement.
  • éviter parfois l’évolution vers l’infarctus du myocarde.

Après l’intervention
 
1° Concernant le point de ponction artérielle
 
  • Il peut être sensible, mais pas douloureux ; il ne doit pas y avoir d’écoulement (qu’il s’agisse de pus, de sang ou de liquide clair)
  • On peut souvent ressentir une petite induration à la palpation qui est banale et non inquiétante. S’il y a  une ecchymose, celle-ci va mettre plusieurs semaines à disparaitre.
  • Si vous avez une douleur, un écoulement ou un gonflement apparu à la maison, il faut contacter rapidement votre cardiologue ou le service de cardiologie ou l’équipe de coronarographie au +33 3 44 28 39 40 ou au +33 44 61 69 53
Dans tous les cas, avoir une hygiène parfaite et éviter pendant 2 jours après la ponction de trop mobiliser l’articulation concernée (poignet ou cuisse) ; éviter de conduire pendant 2 jours en cas de ponction fémorale.
 
2° Concernant le traitement
 
  • Si vous avez bénéficié de l’implantation d’un "stent" coronaire, vous devez absolument prendre à  la fois aspirine ("Kardégic"  le plus souvent)) et "Plaxix" ou un autre fluidifiant du sang ("Efient" ou "Brilique") après la mise du "stent" et durant tout le temps prescrit par le cardiologue à votre sortie de l’hôpital.

 

ATTENTION : ce traitement peut durer 1 mois, 3 mois, 6 mois ou 12 mois suivant le type et le nombre de "stents" utilisé et/ou le mode de déclenchement de la maladie coronaire qui vous affecte. Il est donc essentiel de vous conformer strictement à la prescription qui vous sera donnée.

 

  • Ce traitement peut favoriser un saignement ; vous devez donc être vigilant (sang dans les urines ou dans les selles en particulier) : en cas de saignement, il faut d’urgence contacter votre cardiologue ou le service de cardiologie de l’hôpital le plus proche.
  • Cette prescription peur dans certains cas être faite en dehors du cadre de l’AMM : "Autorisation de Mise sur le Marché") (indication et/ou posologie) : elle répond dans ce cas aux recommandations de traitement de la société européenne de cardiologie et son bénéfice est supérieur au risque du traitement.
 
AU AUCUN CAS CES TRAITEMENTS NE DOIVENT ETRE ARRETES,
MEME TEMPORAIREMENT
SANS AVOIR PRIS D’ABORD L’AVIS D’UN CARDIOLOGUE
UNFORME DE CE QUI A ETE REALISE SUR VOS CORONAIRES.
 
L’arrêt prématuré ou même temporaire du traitement
peut être responsable d’une occlusion du "stent" et d’un infarctus.
Ne l’oubliez pas !
Ne l’arrêtez pas !
 
3° Concernant le risque de "resténose"
 
  • Après une "angioplastie coronaire", le rétrécissement coronaire peut dans certains cas se reconstituer dans les semaines ou mois qui suivent la dilatation (5 à 20% des cas environ en cas de pose d’un "stent") C’est ce qu’on appelle la "resténose".
  • Le suivi cardiologique est donc indispensable.
Vous devez consulter votre cardiologue
au maximum un mois après l’angioplastie coronaire,
ou plus tôt en cas d’anomalie.
 
3° En cas de douleur dans la poitrine, l’attitude à tenir est la suivante :
 
  • 1 bouffée de NATISPRAY sous la langue (de préférence en position assise car risque de vertige)
  • Si la douleur ne cède pas au bout de 5 mn, refaire 1 bouffée de NATISPRAY sous la langue
  • Si la douleur ne cède toujours pas et a duré 20 mn au moins, appeler directement le 15 pour faire appel au SMUR – SAMU et bénéficier d’une prise en charge immédiate
 
4° Concernant votre mode de vie
 
 
La maladie coronaire est favorisée par des facteurs de risque dont les principaux sont le tabac, le diabète, l’hypertension artérielle, le cholestérol, la sédentarité et la surcharge pondérale
 
Ces facteurs doivent être corrigés au mieux pour éviter une récidive
 
Outre la prise en charge éventuelle du diabète, cholestérol, tension par vos médecins généraliste et cardiologue, il est de votre ressort de vous prendre en charge pour :
  • Arrêter de fumer
  • Manger raisonnablement en évitant les excès de graisses animales (beurre, crème, sauces), charcuterie, fromage, viande rouge sauf cheval
  • Avoir un minimum d’activité physique (marche, natation, vélo, footing, gymnastique selon gouts et possibilité)
Le sport intensif ne doit être repris qu’après avis du cardiologue
et en tout cas pas avant les 4 semaines qui suivent la dilatation coronaire
 
Contactez votre cardiologue en cas de problème.
 
A défaut de trouver votre cardiologue ou en cas de problème urgent,
Si une prise en charge immédiate est nécessaire (douleur thoracique)
il faut appeler le 15