Mon histoire

2016

Dans la nuit du 4 au 5 Mars, je fus réveillé brutalement par une TRES violente douleur dans la poitrine juste au niveau du sternum... une douleur à hurler et que je place sur une échelle allant de 0 à 10 au niveau de "9,5". N'ayant, par contre, aucun mal dans le bras, j'écartais, peut-être à tort, l'idée d'un infarctus et décidais d'attendre que cela se passe malgré cette TRES forte douleur persistante qui m'empêchait de sortir de mon lit et qui n'a cessé qu'au bout d'une heure trente environ.

Le lendemain, samedi 5, ne ressentant plus aucun mal, je décidais d'aller rejoindre comme prévu mon groupe d'amis pour une belle randonnée forestière d'une grosse quinzaine de kilomètres que je parcourus d'ailleurs sans aucune difficulté.

La nuit suivante, je fus réveillé dans les mêmes circonstances que la nuit précédente : douleur très violente et brutale arrivant sans aucun signe précurseur ni mal dans le bras...  aussi, tout comme la veille, je décidais d’attendre sans appeler les secours par le « 15 ».. .elle se calma tout de même un peu plus rapidement soit au bout d'une heure environ mais présentant exactement les mêmes symptômes.

Le lendemain 6, j’étais d’anniversaire dans la famille et, malgré les 80 kms aller parcourus en voiture, je ne ressentis à nouveau aucune gêne et ne parlais à personne de ces alertes nocturnes.

Rebelotte dans la nuit du dimanche au lundi mais avec moins d’intensité, peut-être parce que j’avais constaté qu’en me couchant sur le côté gauche je ressentais moins la douleur. Je pris cependant d’aller consulter mon médecin généraliste dès le lendemain matin.

Mais le lundi matin, cabinet fermé et donc impossibilité de prendre un rendez-vous.

La nuit du lundi au mardi s’étant très bien passée, sans aucune alerte et devant repartir en randonnée avec mes amis le mardi, je décidais d’attendre le mercredi matin pour prendre ce rendez-vous et, tout comme ma randonnée du samedi précédent s’était bien passée, celle de ce jour se passa aussi sans aucun souci… Par contre la nuit suivante fut à nouveau un peu chamboulée.

Aussi, curieux tout de même et un peu inquiet de ce qui m’était arrivé, j’appelais mon médecin le mercredi matin. Après lui avoir raconté mes déboires au téléphone, il me demanda de venir sans plus tarder le voir et me recommanda aussitôt de me rendre aux Urgences de l’Hôpital de Compiègne pour y subir des examens complémentaires.

C’est mon amie Jocelyne qui, venue tout spécialement de chez elle, me conduisit donc, en milieu d’après-midi, aux Urgences. Là, je fus immédiatement pris en main par un Interne de service qui m’annonça, à la lecture du cardiogramme que l’on me fit aussitôt, que j’avais fait un infarctus.

Je fus donc bardé de fils branchés un peu partout et gardé sous surveillance quarante-huit heures durant avant de passer entre les mains d’un cardiologue qui me fit, au moins deux heures durant, une très longue échographie… au court de laquelle il ne vit rien de spécialement anormal et décida alors de me renvoyer chez moi…

L’année s’écoula sans autre incident ni douleur malgré mes nombreuses et longues randonnées forestières et même malgré un séjour d’une semaine dans les Alpes tyroliennes.

2017

Malgré quelques fatigues hivernales en début d’année, les premiers mois de cette nouvelle année se passèrent bien. En Juin/Juillet, nous, Jocelyne et moi-même, partîmes pour un séjour d’un mois au Tyrol et nous fîmes plusieurs grandes randonnées d’altitude sans jamais aucun problème de santé à mon  niveau.

Ce n’est qu’une semaine après notre retour que je commençai à ressentir une très grande fatigue que j’attribuais au contre-coup de notre dernier voyage. Alors que je n’arrivais pas à retrouver ma forme d’antan mais que je sortais toujours en forêt, je fus un jour, au cours d’une de mes randonnées un peu plus ardue que les autres car empruntant en son début une grosse côte, que je ressentis, au bout d'’une cinquantaine de mètres, une grosse barre au niveau de ma poitrine avec un léger mal dans le bras gauche et je dus m’arrêter afin de reprendre mon souffle. Je poursuivis cependant la montée de cette côte mais en devant m’arrêter tous les cinquante mètres à cause de cette barre qui revenait chaque fois. Arrivé au sommet et après une bonne halte, je décidais cependant de faire demi-tour et de regagner ma voiture.

Constatant alors qu’à partir de ce jour je m’essoufflais très rapidement et ayant des projets de me rendre tout d’abord en Ardèche, puis en Martinique et enfin à Belfort tout en prévoyant d’assurer, entre deux, mes randonnées et mes prochains affûts au brâme… je décidais d’aller en parler avec mon médecin le mardi 22 août.

En raison de mes soucis de l’année passée et pour me rassurer avant mes départs, ce dernier me conseilla d’aller voir un cardiologue le plus rapidement possible et rendez-vous fut en effet pris pour le mardi suivant 5 septembre.

Après lui avoir exposé l’ensemble de tous les évènements racontés ci-avant et après m’avoir fait un électrocardiogramme, ce cardiologue appela l’hôpital de Creil afin de me prendre un rendez-vous au plus tôt pour passer une « coronarographie », examen des coronaires qui se déroule, sous toute petite anesthésie locale, en une vingtaine de minutes…

Pour ma part ... m’ayant découvert l’artère coronaire principale totalement obstruée... de cet examen on passa, dans la foulée et sans plus d'anesthésie, à une angioplastie... je restais au total près de trois heures au bloc puis une et demi en salle de surveillance et je ne ressortis de l’hôpital que le lendemain en fin de matinée.

Réflexion du cardiologue

au début de l’examen : « Ah, Monsieur Morize, je vois ce qui est la cause de tous vos problèmes, vous avez l’artère coronaire principale qui est totalement obstruée et ne laisse plus passer une seule goutte de sang… et si votre cardiologue vous avait fait faire un test d’effort vous ne seriez sûrement pas ici actuellement sur cette table d’opération »… Cela fait tout drôle quand même, mais donne à réfléchir !

après l'intervention : « Vous pouvez vous féliciter de votre cardiologue car,  si on n’avait pas pratiqué cette intervention, avec la vie active qu’il m’a semblé deviner à travers votre dossier, vous n’auriez certainement pas terminé l’année ! C’est d’ailleurs curieux qu’à Compiègne l’an dernier on n’ait rien vu et qu’on ne vous ait même pas pratiqué une coronarographie ! »

Merci, mon Dieu…