Avril 2006

TRANSATLANTIQUE

du 17 Avril au 1er Mai 2006
à bord du Costa Atlantica

Avec escales à
  • Catalina
  • Tortola
  • Fort de France
  • Funchal
  • Barcelone
Mais tout a commencé ce

Vendredi 14 Avril 2006 – 19 heures 41


et même bien au-delà !!!
car


dans moins de 24 heures maintenant, mon Dominique aura rejoint Pont dans la totale ignorance que depuis le mois de Novembre dernier, pour lui comme pour moi, un compte à  rebours a démarré et que ce même jour il indique :
JOUR J – 3

Et, oui, dans 3 jours nous serons loin de Pont Sainte Maxence, très loin quelque part au-dessus de l’Atlantique, confortablement installés à bord d’un Bœing 747 de la Compagnie Air France et en route pour Punta Cana, aéroport de la République Dominicaine.

C’est une énorme surprise que je lui ai préparée et, bien que je l’ai longuement vu au cours des vacances de Noël et encore plus longuement en Février, j’ai su tenir ma langue.

Nous quitterons donc lundi matin la maison vers 10 heures et jusqu’à ce moment précis où mes amis Bonzon viendront nous cueillir pour nous accompagner avec leur voiture à Roissy, il ne devra se douter de rien de ce qui se trame… et même en partant d’ici il ne saura rien, ni sur notre destination, ni sur les 24 heures qui vont suivre… Les bagages sont clos et je vais tout à l’heure les porter à Verneuil où habitent ces charmants amis… ainsi la surprise n’en sera que  plus grande.

Samedi 15 Avril – 14 heures 23
JOUR J – 2

Et voilà, dans quelques dizaines de minutes Dominique arrivera à la maison et ce va être un peu l’excitation en moi-même et au tréfonds de moi-même en attendant de voir sa tête au fur et à mesure du déroulement de notre journée de lundi…

Dimanche 16 Avril – 19 heures 11
JOUR J – 1

La journée de Pâques se termine… elle fut excellente, passée en compagnie d’Aude et Cemil, Thomas et Camille, Dominique et mon amie Jocelyne… malgré un temps encore bien maussade. Ce soir séance de cinéma à Pont : l’Age de Glace II.

Actuellement le Costa Atlantica est mouillé à Saint Martens… là bas il n’est que 13 heures 14… et la température est de 29,5°… ce qui va nous changer de notre petit 14° enregistré à l’instant sur le rebord de ma fenêtre à Pont… Ah que cette douce chaleur va nous être agréable !!!

Ce soir, l’Atlantica reprendra la mer et filera vers La Romana… Demain, après un long voyage : voiture, avion, bus, nous monterons à bord… Dominique est encore bien loin de se douter de quoi que ce soit… Demain sera pour lui, je l’espère, une journée magique, une journée de rêve mais pour moi aussi ce sera une journée de bonheur intense en regardant sa tête au fil et à mesure du temps et des heures qui vont s’écouler.

Je vais clore ici pour ce soir et ce n’est qu’à des milliers de kilomètres d’ici que je reprendrai mon récit…

Alors en route pour la grande aventure

Vendredi 21 Avril – 11 heures 45 – quelque part en mer

Et nous voici repartis mais cette fois-ci pour une longue traversée de cinq jours complets… en plein océan… sans escales pour nous rendre de Fort de France, que nous avons quitté hier au soir, à Funchal (Madère) où nous accosterons Mercredi prochain aux alentours de midi.

Inutile de vous dire combien, ici, le temps m’a été compté depuis que je vous ai laissé sur ce « Alors en route pour la grande aventure » jusqu’à cet instant où enfin je m’accorde un peu de temps libre pour vous raconter…

Alors commençons par le commencement… ce lundi 17 Avril auquel j’aspirais depuis déjà si longtemps dans le plus grand des secrets…

Lundi 17

Lever dès 8 heures, après avoir pris une rapide douche et mis une main aux préparatifs de dernière minute, je viens d’aller réveiller mon Dominique et lui ai annoncé avoir reçu un appel téléphonique de mes amis Serge et Réjane se proposant de nous emmener passer la journée en un lieu qu’ils tenaient secret mais que, les connaissant, je savais déjà que cette journée n’allait que pouvoir être très bonne. Je lui précise toutefois qu’il ne faut pas trop qu’il s’attarde au lit car ils passeront nous prendre sur le coup des 10 heures… je lui demande aussi de ne pas trop mal s’habiller car je pense que le soir même nous dînerons dans un restaurant de « luxe » et de prendre un petit sac à dos lui laissant le soin d’y glisser ce dont il semblerait avoir besoin si le voyage avait quelque longueur (!)

Sans se poser trop de problème et toujours dans l’ignorance totale de ce qui va lui arriver, Dominique se lève, se débarbouille vite fait et après s’être habillé vient nous rejoindre en bas pour le petit déjeuner. Petit déjeuner rapide, vaisselle encore plus rapide, rangement ultra rapide.

Et déjà « toc-toc » à la fenêtre… ce sont nos amis, fidèles à l’heure du rendez-vous fixé. Nous attrapons nos trois petits sacs de montagne, nous entassons dans la voiture de Serge et prenons la route pour une destination en principe inconnue.

Serge alors nous annonce que sa fille Stéphanie, hôtesse de l’air à Air France, est ce matin de passage à Roissy et nous propose d’aller vite fait l’embrasser entre deux avions. Nous nous en étions mis d’accord par avance afin que l’approche de l’aéroport puisse, jusqu’à l’arrivée, paraître naturelle à Dominique… mais mon cœur bouillonne de bonheur…

Très vite nous parvenons à Roissy-Charles-de-Gaulle, aérogare 2. Nous stoppons la voiture devant la première porte et, sous prétexte d’aller chercher Stéphanie, nous entrons Serge et moi dans l’aérogare demandant aux autres de rester dans la voiture car nous ne sommes pas sur un stationnement très licite… En fait nous nous allons simplement aux nouvelles et nous renseigner sur l’emplacement de notre stand d’embarquement… l’avion est annoncé à l’heure prévue : décollage 14h15. Munis de ce renseignement, nous regagnons la voiture et en faisons descendre Dominique (qui est toujours dans la plus complète ignorance de ce qui se trame autour de lui), Jocelyne et Réjane.

Serge alors passant à l’arrière de sa voiture demande à Dominique de venir le rejoindre afin de l’aider à descendre nos valises du coffre. Sans le froncement d’un sourcil, Dominique s’exécute, croyant me dira-t-il après coup sortir des valises destinées à être remises à Stéphanie.

Il en attrape une, la pose sur le trottoir, s’en saisit d’une seconde et soudain… sa physionomie change et la stupéfaction peut se lire sur son visage lorsque, découvrant nos étiquettes de voyage collées sous la poignée de nos valises… je l’entends alors s’esclaffer d’un : « Ah ! çà alors ! qu’est-ce qu’il m’a encore préparé mon père ? ».

Sans répondre à sa question, nous prîmes congé de nos amis et traînant nos bagages derrière nous, entrâmes dans l’aérogare afin de nous rendre à notre comptoir d’enregistrement. Ce n’est alors qu’en ce lieu que, devant accrocher à nos poignées, les étiquettes qui m’avaient été remises « Costa – navire : Atlantica » que Dominique comprit que l’on partait en croisière tout en restant dans la plus complète ignorance de notre destination… l’affichage de « Punta Cana » et la mise sur piste par l’hôtesse, amusée de sa surprise, par le mot « Caraïbe » ne lui en disant pas davantage.

Nos trois valises ayant disparu sur le tapis roulant, nous nous dirigeâmes vers la salle d’embarquement, Dominique heureux mais partagé entre l’envie de savoir et l’envie de rester dans l’ignorance pour mieux vivre l’intégralité de la surprise, disant à la ronde et à qui voulait bien l’entendre et téléphonant à ses "potes" : « Je pars… mais je ne sais pas où… c’est une surprise de mon père ! »

Départ programmé à l’heure… décollage en réalité avec 35 minutes de retard… retard que nous conserverons jusqu’à notre arrivée programmée à 17h05, heure locale, 23h05 heure de paris… atterrissage à 17h45. Vol sans incident, nous sommes sur un Boeing 747, volons à 38000 pieds (13153 mètres) à une vitesse de croisière de 896 Km/h et parcourons ainsi 7094 kms de Paris à Punta Cana (République Dominicaine).

Sur ce voyage, juste une petite anecdote à l’atterrissage valant son « pesant d’or »… Avec Dominique nous suivons avec passion l’écran qui nous donne toutes les coordonnées de l’avion et principalement son altitude au moment où il amorce sa descente. Nous voyons alors défiler… 700 mètres… 500 mètres… 300 mètres… 120 mètres… et là tout se précipite : 50 mètres… 10 mètres… 3 mètres… 2 mètres suivi immédiatement de cette petite phrase qui apparaît sur l’écran tandis que nous partons tous les deux d’un grand éclat de rire : « au revoir » ! ! !

Merveilleux et très surprenant aéroport que celui de Punta Cana…

Formalités de douanes, récupération des bagages… nous sommes ensuite accueillis par un membre de l’équipe Costa et sommes dirigés vers notre bus… il nous reste encore 105 kms à parcourir pour gagner notre bateau amarré au port de « Casa del Campo » à La Romana. Il nous faudra 2 heures pour parcourir cette distance mais fatigués de notre voyage nous somnolons à demi.

La nuit est déjà fort avancée lorsque nous parvenons au navire… pas à vrai dire « la nuit » mais le noir presque complet qui fait soudainement surgir, brillant de tous ses feux, le Costa Atlantica, superbement illuminé… quel magnifique navire mais quel énorme paquebot !

85700 tonnes pour 292,5 mètres de longueur et 32,2 de largeur, navigant à 24 nœuds.


Fermez les yeux… et imaginez…
  • Imaginez votre chambre et son balcon donnant sur la mer…
  • Imaginez encore un plongeon rafraîchissant dans trois piscines dont une couverte…
  • Imaginez-vous en train de déguster votre cocktail préféré dans 12 bars au choix, dont l’un restitue dans les moindres détails l’atmosphère du célèbre Café Florian de Venise…
  • Imaginez une ambiance et une décoration de rêve, inspirée de plus grands personnages italiens de l’histoire et du cinéma de Fellini…

Ouvrez les yeux maintenant… et découvrez…

Paquebot aux milles et une merveille, le Costa Atlantica possède tous les atouts pour vous étonner… pour que votre rêve devienne enfin réalité.

L’Atlantica
  1. Le « Lido Aurora » avec sa piscine à la poupe (pont Ginger-Fred)
  2. Le « Boticelli » restaurant et la « Pizzeria Napoli » (pont Ginger-Fred)
  3. Le « Club Atlantica », un véritable espace sur la mer (pont De-la-nave-va)
  4. Le « Lido Ginger & Fred » avec ses 2 piscines, dont une avec toit amovible et ses jacuzzi (pont Ginger-Fred)
  5. L’espace multisports pour le basket, le volley-ball, le football et le tennis (pont La-luve-della-luna)
  6. La salle de sport « Olympia », avec toutes les installations les plus modernes pour le body building, avec un accès direct à la piste de jogging (pont De-la-nave-va))
  7. Le « Tizzano » restaurant sur deux étages (ponts Strada et Dolce-Vita)
  8. La hall central « La Dolce Vita » avec ses spectaculaires ascenseurs panoramiques (pont Dolce-Vita)
  9. Pour votre shopping à bord « Via della Spiga » (pont Strada)
  10. Les machines à sous et les tables de jeux du casino « Fortuna » (Pont Dolce-Vita)
  11. Le grand escalier « Piazza, Madame Butterfly » (pont Dolce-Vita), avec ses spectaculaires cascades
  12. Piazza San Remo et le café « Florian » (pont Strada)
  13. La salle des cartes
  14. Le salon des fêtes « Coraillo »
  15. Le « Caruzo », théâtre sur 3 étages (ponts Dolce-Vita, Strada et Roma)

Nous nous installons dans notre cabine où nos bagages ont été déposés. Celle-ci (vous l’apercevez sur la photo ci-dessus) se situe sur bâbord, un peu à l’avant du bateau et à hauteur du pont « clown ». Il nous y attend une somptueuse corbeille de fruits et une excellente bouteille d’un vin pétillant italien avec un petit mot de bienvenue du Commandant du navire… Là aussi nous allons profiter de tout le confort : télévision, radio, téléphone, belle salle de bain, grand lit double et canapé, petit bureau de travail, grand placard penderie, réfrigérateur garni, coffre et surtout une grande baie vitrée coulissante et nous donnant accès à une spacieuse loggia ouverte sur l’extérieur et meublée d’une table basse et de trois fauteuils ; nous avons d’ailleurs la chance d’être logés dans l’une des cabines qui, de part leurs situations, possèdent les plus grandes loggias.

Mais je vous ferai plus en détail et un peu plus tard la description en image de ce navire. Il vous suffira alors de cliquer ici pour y parvenir directement…

Pour l’instant, finissons-en tout de même pour cette première journée riche en émotions et qui, pour nous, sera la plus longue de notre croisière car ce lundi 17 Avril nous n’avons pas vu passer moins de trente heures d’affilé de minuit à minuit. Nous la terminerons par un rapide dîner « pizza » au restaurant « Le Boticelli » puis une petite promenade digestive sur le pont supérieur avant de regagner notre cabine pour un repos attendu et bien mérité.

Catalina

Mardi 18
 
Cette journée démarre presque sur les chapeaux de roue. Nous ne nous sommes guère pressés le matin pour rejoindre le restaurant du bateau ne connaissant pas encore les horaires de cette première journée. L’Atlantica qui a quitté La Romana vers 7 heures du matin est mouillé au large de l’ile de Catalina où nous avons dû arriver aux environs de 9 heures.

C’est en prenant notre petit déjeuner à 9 heures du matin que notre serveur nous annonce que nous avons la possibilité de nous rendre dès ce matin sur l’ile de Catalina par les navettes du bateau mouillées à une centaine de mètres et qu’un barbecue géant sera préparé sur la plage pour l’ensemble des passagers qui seront descendus à terre.

Nous ne perdons donc pas de temps et, après un très rapide passage en cabine pour attraper maillot de bain, crème solaire et serviettes de plage, nous embarquons sur l’un des canots qui, très rapidement, nous conduit au débarcadère de l’ile sur laquelle nous allons profiter d’une plage magnifique au sable fin sous les cocotiers.

L’eau est délicieuse et nous nous y plongeons avec ravissement et, ô miracle ! pour la première fois de ma vie, après plus de 63 ans d’existence, je me surprends à … nager !!! Mais ai-je vraiment du mérite… avec la teneur en sel de cette mer des Caraïbes, il serait bien difficile de ne pas rester à la surface de l’eau...

Ayant mis à notre programme un tour de trois heures en catamaran le long des côtes dominicaines et devant embarquer dès le début de l’après-midi et ne voulant pas faire une trop longue queue devant les jolis buffets dressés pour le déjeuner un peu à l’écart de la plage, nous déjeunons dès 11 heures 45. Ainsi nous sommes fin prêts et dispos lorsqu’à 13 heures notre catamaran nous emporte sur une mer d’huile.

Nous ne sommes qu’une petite trentaine à avoir embarqué à bord et l’ambiance y est fort sympathique… le punch qui nous y est servi quasiment à volonté n’y est peut-être pas tout à fait étranger !!! Au bout d’une heure de navigation, les voiles sont abaissées et l’ancre mouillée… nos accompagnateurs jettent à l’eau une demi-douzaine de bouées et ceux qui le désirent, équipés de gilets, de palmes, masque et tuba peuvent descendre dans l’eau et s’éloigner très légèrement du bateau.

Dominique qui fait partie de cette bande de "courageux" et passera une heure au fil de l’eau et la tête sous la surface de l’eau à admirer des miriades de poissons tropicaux de toutes les couleurs de l’arc en ciel… semble ravi et heureux comme un « poisson dans l’eau ».

Et pour moi quel grand bonheur doublé d’émotion de l’entendre à sa remontée sur le bateau ne pas arrêter de dire : « Je n’en reviens pas, je ne croyais pas voir cela dans ma vie, il y en avait des milliers de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, je les frôlais de la main, c’était extraordinaire » et de rajouter un peu plus tard, lorsque séché il vint s’asseoir sur le pont près de moi, un verre de jus de fruit à la main : « Eh bien, hier matin en me levant, je ne pouvais pas me douter qu’aujourd’hui j’aurais fait de la plongée au milieu de tous ces poissons dans la Mer des Caraïbes ». Le bonheur et l’émotion se lisaient sur son visage et du père et du fils je ne sais qui était le plus heureux et le plus ému des hommes sur la mer ! Je crois que de toute cette croisière ce sera pour lui un souvenir inoubliable…

Au bout d’une heure de détente passée par Dominique dans l’eau et par Joce et moi sur le pont avec un bon verre de punch, tout le monde se retrouve à bord, l’ancre est levée, les voiles hissées et nous reprenons la mer vers la plage de Catalina où une dernière navette nous attend pour nous ramener sur notre navire.

L’air du large, le soleil, le décalage horaire, le punch aussi peut-être, a quelque peu ramolli nos corps et nos esprits… aussi une bonne douche fut-elle la bienvenue dès notre retour en cabine.

Mais voici que les sirènes retentissent soudainement tandis que de tous les hauts parleurs du navire se mettent à cracher : « Exercice de sauvetage, tous les passagers sont priés de se rendre aux différents points d’évacuation du bateau en suivant les itinéraires fléchés et en respectant les consignes qui leur seront données tout au long de leur parcours. »

Nous avons déjà subi ce type d’exercice au cours de nos croisières précédentes et nous prêtons (d’ailleurs forcés et contraints) joyeusement à celui-ci. Vite nous attrapons nos gilets de sauvetage et tout en les enfilant nous sortons dans le couloir et, suivant les indications qui nous sont données par les hommes d’équipage, arrivons sans dommage au point du pont sélectionné pour notre catégorie. Bien vite nos y sommes rejoints par la quasi-totalité des passagers et hommes d’équipage et chaque officier-responsable fait le compte de ses ouailles… Tout le monde est présent… on peut dès lors, non pas sauter à la mer, mais regagner tranquillement nos cabines.

Nous nous changeons alors et, fort correctement vêtus, descendons prendre ce qui deviendra notre traditionnel cocktail du soir avant de gagner le Tizziano où nous découvrons la grande table ronde qui nous est réservée et que nous partagerons tout au long de cette traversée avec un couple d’Anglais et leurs deux jeunes enfants… installés dans le Sud de la France depuis quelques années, ce couple, malgré notre appréhension première, parle relativement bien le Français… ce qui facilitera notre relation.

Les repas peuvent être pris dans l’un ou l’autre des restaurants du bateau :

  • Le Tizziano, grand restaurant sur deux étages débouchant sur les ponts de la Strada et de la Dolce-Vita, est le restaurant « sélect » du bateau… On peut, après avoir été placés par les maîtres d’hôtel, y petit déjeuner le matin ou y déjeuner à midi en libre service avec de pantagruéliques buffets superbement décorés. Le soir on y "dîne", en tenue, à une table réservée dès le début de la croisière et que l’on gardera tout au long de celle-ci. On y est admirablement servi dans le plus pur des styles… Les menus sont toujours copieux et la carte fort bien garnie… On y a en règle général : une entrée, un potage, un plat de pâtes, un poisson ou une viande, une salade, un dessert, le tout dans un choix entre trois ou quatre plats pour chaque partie de ce repas.

  • Le "Botticelli" (restaurant self service) ou la "Pizzeria Napoli sur le pont Ginger-Fred nous nous les réserverons de préférence pour nos repas de midi et parfois pour les petits déjeuner afin de changer un peu. Le service y est totalement libre d’accès et aucune place ne vous y est attribuée. Plusieurs grands buffets y sont dressés en plusieurs endroits et l’on peut tant y prendre son petit déjeuner, que son déjeuner ou son dîner et même un petit ou gros « en cas » à presque n’importe quelle heure de la journée.

  • Le "Club Atlantica", seul restaurant payant sur le bateau et réservé à ceux qui désirent faire une petite entorse à leur budget pour une occasion spéciale… ou même sans raison apparente. Les titulaires de la carte "Pearl" s’y voient aussi offrir un repas gratuit avec une personne de leur choix… Je n’ai pas encore la carte "Pearl" mais j’y arrive, possédant déjà la carte "Coral"…

A vrai dire, en se débrouillant bien vous pouvez manger du matin jusqu’au soir en faisant le tour de tous ces lieux de restauration et même certaines nuits où des buffets nocturnes sont organisés… mais alors attention la ligne… de flottaison !!!

La journée s’achève, Jocelyne, fatiguée, regagne la cabine tandis qu’avec Dominique nous nous rendons au théâtre entendre la « voix en or des Caraïbes », celle de Sir Georges Willems, premier prix pour la plus belle voix au Festival de la chanson de Vina del Mar au Chili. Brisés de fatigue, nos yeux aussi se ferment à demi et nous sommes bien heureux de pouvoir à notre tour regagner nos très confortables couchages… tout en prenant le chemin des écoliers en faisant le tour du pont supérieur afin de saluer notre sirène des mers et admirer le resplendissant coucher du soleil, alors que depuis 17 heures nous avons repris la mer pour  Tortola à quelques 282 miles marins de là...


Un peu de géographie et d'histoire

L'ile de Catalina

L’ile de Catalina est une ile privée au large de la côte dominicaine, ce qui en fait un lieu très sélect où l’organisation touristique Costa a créé un site où l’on peut pratiquer toutes les activités balnéaires les plus amusantes et les plus agréables.

La République Dominicaine

La République Dominicaine occupe la partie orientale de l’ile d’Hispaniola, au centre des Grandes Antilles, l’autre partie étant occupée par Haïti. Son territoire est caractérisé par un relief montagneux dégradé seulement vers l’Est et de vastes plaines. La Cordillère Centrale, où s’élève le plus haut sommet des Caraïbes, Pico Duarte (3.175 m.), est considérée comme le centre orographique des Antilles et est sillonné par de verdoyantes vallées. La partie orientale au contraire est formée par une large péninsule plate parcourue par la Cordillère Orientale qui ne dépasse pas les 1000 m. d’altitude. Les côtes, extrêmement découpées, s’étendent sur 1600 km et se caractérisent par de nombreuses barrières corallines dues à la haute température de l’eau.

Situé entre 17 et 20 degrés de latitude nord, le climat y est tropical, chaud avec une humidité qui n’est cependant pas excessive. C’est dans les plaines côtières et les vallées intérieures que les températures sont le splus élevées offrant des moyennes annuelles de 25 à 26 degrés. Les pluies, quant à elles, dépendent des vents soufflant de l’Atlantique, elles varient d’une région à l’autre mais sans jamais être excessives.

Quant cette île fut découverte par Christophe Colomb en 1492, elle était habitée par une centaine de milliers d’Amérindiens que les Espagnols, très rapidement, exterminèrent après y avoir trouvé de l’or et des terres fertiles. Comme dans toutes les îles des Caraïbes, les colonisateurs déportèrent des esclaves africains pour les faire travailler dans les plantations… c’est ce qui explique que lors de l’indépendance en 1844 la population était composée à 90% de Noirs et de Mulâtres. Au cours du 19e siècle, de nombreux Noirs partirent sur Haïti tandis que le nombre de Blancs augmenta, augmentation dû principalement à une politique mise en œuvre par l’élite créole au pouvoir qui encouragea l’immigration d’agriculteurs étrangers de peau blanche.

Sur la côte de la République Dominicaine, pas très loin de l’île de Catalina, se trouve l’ensemble touristique de Casa de Campo. Cette prestigieuse structure hôtelière, conçue par l’architecte Oscar de la Renta, est le site le plus convoité par les mordus de golf. Le village, Altos de Chavon, créé de toutes pièces sur le style d’un village méditerranéen du 16e, fait partie de cet ensemble ; il a été réalisé par un Italien, Roberto Coppa, qui a aussi travaillé pour Visconti. Le résultat est superbe : en haut, sur la colline, les maisons en pierres dorées, en bas le fleuve Chavon. C’est le village des artistes qui, autochtones ou étrangers, y sont hébergés durant trois mois gratuitement à condition soit d’exposer leurs œuvres, soit de donner des spectacles. Il faut y visiter l’amphithéâtre et le musée archéologique qui contient plus de 2000 pièces ayant appartenu aux Indiens Taïano.

Tortola

Mercredi 19

C’est à 17 heures hier au soir que l’Atlantica a levé les amarres et repris la mer, direction Tortola à 282 milles marin environ et c’est un magnifique soleil qui nous accueille au saut du lit ce matin. La navigation a été des plus calmes sur une véritable mer d’huile.

Nous sommes maintenant bien en vue de la côte et savourons le spectacle de notre approche de Road Harbour, petit port où nous allons bientôt accoster.

Et je me plais à contempler cette arrivée car bien souvent déjà, depuis ce mois de Novembre où je nous ai inscrit à cette croisière j’ai vu par la Web Cam du navire cette même photo du port… mais aujourd’hui, ça y est… nous y sommes.

Sans nous trop nous préoccuper nous descendons au restaurant Tizziano pour notre petit déjeuner. Le maître d’hôtel nous désigne une table à laquelle nous nous installons puis, armés de plateaux, nous nous rendons vers les buffets dressés au centre de la salle.

C’est à cet instant précis qu’un serveur nous fait savoir que notre excursion de l’après-midi a été devancée à ce matin et que le départ est programmé pour 8 heures 30 précises… Il est 8 heures 15… plus le temps de flâner ni même de prendre tout ce que nous avions prévu pour nous restaurer… vite, nous laissons là plateau et perspective d’un bon petit déjeuner, courrons vers notre cabine pour y attraper serviettes, maillots de bain et crème solaire et nous dirigeons vers le point de rendez-vous fixé au Théâtre Caruso.

Aussitôt débarqués, nous montons à bord de petit bus tout terrain, superbement décorés, et sans tarder prenons la route des hauteurs. Nous ferons ici et là de courtes haltes nous permettant de mémoriser à tout jamais dans nos appareils numériques la beauté des paysages que nous découvrons.

Nous arrivons au bout de la "carrossabilitée" de notre route, notre bus se gare et nous allons poursuivre notre ascension à pied au sein même de la réserve naturelle du "Mount Sage" qui protège les restes de la forêt pluviale au milieu d’une végétation luxuriante faites de multitude d’espèces de plantes et d’arbres.

Au retour, sur le parking où s’est arrêté notre bus, nous avons le droit de savourer  un excellent ti’ punch avant de reprendre la route de la descente vers une magnifique plage où nous pourrons nous délasser la fin de la matinée…

De retour à 13 heures sur le bateau, nous déjeunons au Botticelli avant d’aller nous reposer un moment en cabine pour nous remettre de notre matinée bien remplie.

Alors que nous avons appareillé vers 17 heures 30 pour la Martinique, située à 307 milles marins, nous allons avec Dominique siroter un délicieux cocktail de fruits au bar du pont 9 ayant pour désormais seul horizon une grande tache d’huile bleutée.

Puis à 18 heures nous sommes conviés par le Commandant à un pot de bienvenue servi dans la salle du théâtre où le maître du navire nous présente une grande partie de son équipage. Ce cocktail sera immédiatement suivi par le dîner pris très cérémonieusement au Tizziano où nous retrouvons notre couple d’Anglais et leurs deux enfants... et aurons le plaisir de dîner au champagne, gentille attention de nos compagnons de table.

Soirée spectacle de magie au théâtre…


Un peu de géographie et d'histoire

Road Harbour

Il ne s’agit là que du port de Road Town, capitale de l’île de Tortola. C’est également là qui vivent la plupart des 17 000 habitants des Iles Vierges Britanniques. Ici, tout se concentre autour de la ville et du port, fort dynamique et vivace qui ne laisse pas facilement deviner qu’il dessert une concentration de population aussi réduite.

Tortola

Les différentes cultures et civilisations qui laissèrent l’empreinte de leur passage sur ces îles sont celles que l’on retrouve d’habitude dans ces régions : au début ce furent les indiens, Arawak et Siboney, ensuite les Espagnols qui, déçus par l’absence d’or, l’abandonnèrent rapidement pour la laisser aux Anglais constamment menacés par les pirates.

C’est ainsi que Sir John Drake représente dans ces parages un véritable mythe : plus d’un monument, ainsi que le fameux canal qui divise les deux principaux groupes d’Iles Vierges britanniques portent en effet son nom. La Grande Bretagne géra, par le biais du Commonwealth, cette possession lointaine sans y apporter un grand intérêt jusqu’en 1966, quand ce fut le tour des milliardaires américains de s’intéresser à cette région, Rockefeller en tête, lesquels, par de gros investissements, transformèrent l’ile en la petite merveille d’hospitalité que l’on peut encore admirer de nos jours. Il est intéressant de noter cependant qu’encore actuellement, Elisabeth II d’Angleterre, par le biais d’un gouverneur qu’elle nomme personnellement, reste la souveraine de l’île.

La conformation géographique des Iles Vierges britanniques, à la seule exception d’Anegada, est certainement de type montagneuse et Tortola possède le massif le plus élevé de l’archipel : la Sage Mountain dont le sommet est recouvert d’une splendide forêt pluviale printanière qu’il convient d’admirer. Tortola est une île venteuse dont le climat typiquement modéré est mitigé par des brises et également par des courants d’air qui sont favorisés par les montagnes.
C’est une île resplendissante que l’on peut admirer, après avoir vaincu quelques belles grimpettes, soit à pied, soit à bicyclette ou en voiture tout terrain, en atteignant ainsi des zones isolées et fascinantes.

En ce qui concerne le tourisme, Tortola et Road-Harbour sont parfaitement équipés pour tout ce qui touche aux sports nautiques et aux excursions. Cane Garden Bay, de ce pont de vue, représente un point de référence privilégié et c’est en ce lieu qu’ont lieu les typiques fêtes de la plage de Tortola. C’est là aussi que réside le fameux musicien Quito Rymer que l’on rencontre souvent dans son bar, le Quito’s Bar & Grill, en train d’improviser des sonnets et des chansons.
Le parc naturel des J.Y. O’Neill Botanical Gardens est de toute beauté ; le jardin, formé de quatre acres en tout se trouve en plein centre de Road-Harbour et accueille 62 variétés de palmiers et des milliers de fleurs multicolores et  parfumées ; il est de même peuplé par des oiseaux gazouillants et par des perroquets.

Une autre attraction naturelle d’un certain niveau, protégé par les autorités des parcs est Mount Windmill qui abrite les vestiges d’une des premières plantations de l’archipel.

en mer

Jeudi 20

5 heures 30 – depuis une heure environ je ne sais pourquoi nous sommes réveillés Jocelyne et moi et n’avons pu nous rendormir... aussi décidons-nous de nous lever et de nous rendre sur le pont supérieur du bateau.

Le jour est déjà levé, nous sommes en pleine mer et le navire file devant lui laissant à sa traîne un long sillon rectiligne qui va se perdre dans l’immensité là où ciel et mer se rejoignent dans le même bleu azuré de l’horizon...

Pour nous dégourdir les jambes, nous marchons sur le pont, faisant plusieurs fois le tour du bateau et parcourant ainsi, mine de rien, plusieurs kilomètres : 5 pour Jocelyne, 8 pour moi-même, croisant ci et là quelques passagers aussi courageux et matinaux que nous.

A 8 heures 15, après avoir été réveillé Dominique, nous nous retrouvons au Tizziano pour un copieux petit-déjeuner où nous nous laissons succomber à la tentation des buffets appétissants et fort agréablement garnis qui s’offrent à nous... puis, tandis que Jocelyne descend à la cabine pour se ranger, avec Do nous allons farfouiller un peu partout à travers le bateau.

Le temps passe vite, déjà sur le pont de nombreux passagers se sont rassemblés pour profiter au maximum de cette belle matinée en mer. Mais l’heure passe trop vite et déjà voici le temps de déjeuner si nous voulons être à l’heure à notre rendez-vous pour le départ en excursion. Ceci ne nous empêchera pas cependant d’assister, en prélude à notre repas au merveilleux spectacle de notre arrivée à Fort de France malgré un ciel qui commence à se couvrir.

La Martinique

Cette fois-ci, nous n’avons pas eu à courir partout... nous avons pu déjeuner tranquillement et être à l’heure à notre rendez-vous et même mieux... à 13 heures 15 sonnantes, nous nous mettons en route pour 5 heures de randonnées  "Jeep tout terrain" à travers l’île. En dehors de nous trois, nous avons à bord un chauffeur-guide du crû, jeune étudiant fort sympathique se prénommant Luther, parlant fort bien le Français, et un couple d’Anglais (peu sympathiques... « Boff ! », nous les ignorerons !).

Nous formons un "commando" de quatre Jeep et très vite, après avoir traversé Fort de France, nous montons un peu en altitude par de petites routes de montagne vers l’intérieur nord de l’île.
Nous faisons une première halte dans une bananeraie où nous sommes initiés à tous les secrets de cette culture, richesse du pays...

La banane en effet joue ici un rôle essentiel dans l'économie locale. Après la disparition des usines à sucre, et les difficultés rencontrées par les autres secteurs agricoles, elle est un point d'ancrage indispensable au maintien de l'activité et de l'emploi dans les campagnes. Elle maintient, à travers les décennies, des pratiques et des traditions ancestrales et réserve une part très large aux emplois familiaux.

Cette manne représente aujourd'hui 70 % des exportations de la Martinique (en valeur) et emploie 15 % des actifs, soit la quasi-totalité de l'emploi rural (production de 250 000 tonnes pour 15 000 emplois directs, lui permettant de couvrir 40 % des besoins du marché français). La culture de la banane couvre 8300 ha à la Martinique (soit 84 % des terres agricoles utiles) répartis sur 1275 exploitations. On la retrouve majoritairement représentée dans la région du nord-est. Les bananes cultivées dans les bananeraies sont exclusivement destinées à l'exportation, car chaque Antillais a son propre bananier pour sa consommation personnelle.

Le bananier n'est pas un arbre mais une herbe pérenne de grande taille (elle peut mesurer jusqu'à quinze mètres). Les bananes se développent à partir d'un bulbe ou rhizome et non d'une graine. La période entre le semis et la récolte peut varier entre neuf et douze mois. Les fleurs apparaissent à compter du sixième ou du septième mois. Les bananes sont récoltées avant leur pleine maturité alors qu'elles sont encore vertes et dures. Après la récolte, la tige porteuse ou tige-mère, est coupée afin de permettre à la tige-fille de devenir la tige principale et de produire à son tour

Après la troisième coupe, le terrain est totalement défriché afin de laisser la terre au repos durant une année complète, année au bout de laquelle on va replanter la bananeraie au sein de laquelle les plantes mâles et femelles – indiscernables entre elles - se trouveront mélangées

ainsi se passera ensuite la pollinisation des fleurs suivi de la fructification pour trois nouvelles années... puis selon la maturation du fruit, les Antillais les surnommeront : « Rêve de jeune-fille » - « Aïe ! Aïe ! Aïe ! maman » ou encore « Ouille, ouille, ouille papa » (confidence faite par notre guide !!!)

La culture de la banane requiert une main d'œuvre directe importante car chaque plante réclame un soin individuel intensif afin d’obtenir la qualité de fruit requise : défrichement de la jungle, mise en place de tuteurs et irrigation durant la saison sèche. Les régimes de bananes sont couverts avec des sacs en polyéthylène dans le but de les protéger du vent, des attaques d’insectes ou d’oiseaux tout en les maintenant à une température optimale (microclimat).

En raison du climat, la banane est un fruit disponible tout au long de l'année.

Après cette très instructive visite, nous regagnons nos 4 X 4 et, par un sentier caillouteux, reprenons sans plus tarder notre périple en direction de la Vallée de la Rivière Blanche, rivière que nous franchissons à gué dans un grand jaillissement d’eau. Nous apercevons sur le bord de notre route plantes, fleurs, arbres inconnus qui font notre ravissement

Un peu plus loin, Luther nous arrête près d’un arbre à pain. Originaire de Polynésie, cet arbre fut introduit en Martinique en 1793. C’est de son fruit que les « nègres marrons », du temps de l’esclavage, tiraient une bonne part de leur alimentation. Son fruit est de la grosseur d’un melon vert et se récolte deux fois par an, sa peau est mince et sa chair blanche ou jaune est ferme. Ce fruit est farineux, il abonde en Martinique comme en Guadeloupe. Il est comestible et était autrefois très important dans l’alimentation de la population de nos îles. Il peut se manger en légume (cuit à l’eau), au four, en purée, en croquettes et en frites... et même en gâteau et en pudding. On fabrique de la farine et de la fécule de fruit à pain. Les châtons mâles ("tototes") se mangent en confits. On consomme aussi les graines qui ont un agréable goût de noix, les feuilles lorsqu’elles sont très jeunes ainsi que les fleurs à condition de les cueillir au bon moment c'est-à-dire avant qu'elles ne brunissent et durcissent.

Un peu plus loin nous pouvons constater que, dans cette région un peu encaissée, les palmiers poussent totalement en hauteur afin d’aller chercher le soleil le plus haut possible. Nous découvrons aussi quelques vaches et bœufs paissant tranquillement..

à côté de ces derniers et parfois sur leur dos comme ici nous apercevons un oiseau blanc, genre héron... il s’agit d’un "pique-bœufs". Cet oiseau s’attache aux troupeaux ou au bœuf isolé, et déguste sur leur dos la vermine qu'il colporte sur ou sous leur peau : larves, mouches, tiques... et même des scolopendres ! Dès que le soleil se couche, ces hérons garde-bœufs, se rassemblent par dizaines dans leur dortoir, généralement en lieux humides : bords de mer, mangroves, étangs.

Maintenant nous pénétrons la forêt équatoriale, toujours enchantés par tout ce qui borde notre chemin...

Petite halte au carrefour de la "Route forestière de Duchesneteau" avec celle de "Palourde"... petite halte dégustation fort sympathique de fruits locaux très aimablement préparé par nos quatre chauffeurs-guide et accompagné d’un fort excellent punch copieusement servi à qui sait tendre son verre... Décidément il est fort bon ce ty’punch martiniquais... alors on en profite..

Repartis après cette station "réchauffante", nous sortons de forêt et découvrons face à nous, dans les nuages, le Mont Pelé

Nouvel arrêt quelques kilomètres plus loin, cette fois-ci ce sera pour ceux qui le désirent et dont je ne fais pas partie contrairement à Dominique qui sait amplement profiter de tous les bons moments de détente qui lui sont offerts et c’est une vraie joie pour moi que de le voir aussi heureux et épanoui... Noter toutefois qu’il y a de quoi... le contraire serait étonnant et désopilant ! et pourtant tout le monde ne sait pas apprécier les choses à leur juste valeur autant que lui sait le faire et le montrer...

Douche et bain pris nous remontons sur la route et là ... problème... gros problème... ENORME PROBLEME ! ! ! Nos guides tiennent un grand conciliabule au milieu de la route... presque un conseil de guerre.

En effet ils viennent de s’apercevoir que le "Costa Atlantica" doit appareiller de Fort de France non pas à 20 heures comme il en a coutume lors de ses accostages en Martinique mais à 18 heures... Catastrophe... il est... 17heures30... notre programme n’est pas achevé et nous avons pour plus d’une heure de route...

Les téléphones portables fonctionnent dur entre notre petite cellule de crise et celle qui a dû se monter à bord du navire... enfin au bout des négociations, ils ont obtenu du Commandant –seul maître à bord – un départ retardé du navire... ils ont de plus obtenu exceptionnellement l’autorisation de poursuivre le programme et de nous faire passer par Saint Pierre  pour une visite très rapide de la distillerie Depaz et un retour à Fort de France par la route côtière. OUFF !!! nous voilà rassurés.

C’est donc bien de toute la vitesse de nos véhicules que nous gagnons directement Saint Pierre en moins d’une demi heure et quasiment au pas de courses que nous visiterons la distillerie Depaz, disons plutôt que, sautant le plus intéressant de la visite, nous n’aurons que le temps de faire quelques achats et de nous délecter d’un nouveau "ty’punch" et d’une non moins excellent petite liqueur des Caraïbes, occasion aussi pour nous de nous munir de quoi prolonger notre passages en ces lieux lorsque de retour en Europe il ne nous restera que nos "punch coco" pour nous souvenir physiquement de cette belle escapade...

C’est ensuite à une allure non modérée que, par la route de la côte occidentale et en traversant de pittoresques petits villages de pêcheurs, nous regagnons le port. Ce qui nous amuse c’est, tout en serrant quelque peu les "fessous", l’attitude de Luther qui, bien que crispé sur son volant, nous narre tout tranquillement : « Ici, à droite, vous pouvez voir l’université où je fais mes études... ici, à gauche... et ici encore... » et encore... et encore... La traversée de Fort de France surtout s’est faite bien loin et bien au-dessus du traditionnel et officiel 50Km/h et plus d’un feu fut passé non pas à l’orange mais à la "banane bien mûre"....

19 heures 30, nous voici de retour au bateau, sous la huée "drôlastique" des autres passagers rassemblés à près de vingt mètres au-dessus de nous sur le pont supérieur du navire...

20 heures, le Costa Atlantica s’éloigne enfin du port avec deux heures de retard... pour longer tout d’abord les côtes Nord-Occidentales de la Martinique puis, quittant définitivement l’archipel des îles Windwards, il pique en plein océan droit sur l’Europe pour cinq jours sans escale et un parcours de 2673 milles jusqu’à Funchal.

Après un passage en cabine pour nous changer, nous montons dîner au Boticelli, l’heure de notre service au Tizziano étant largement dépassée... nous n’en mangerons d’ailleurs pas moins bien ni moins copieusement.

Fatigué par cette journée un peu mouvementée, après avoir flâné quelques instants en compagnie de Dominique sur les ponts, nous rejoignons Jocelyne qui, souffrante, est déjà redescendue... et est bien au chaud au fond de son lit.


Un peu de géographie et d'histoire

Rappelons tout d’abord que la Martinique est un département français d’outre-mer comptant environ 500000 habitants. Tout au long la saison sèche, de la mi-novembre à la mi-mai, on y enregistre une moyenne de température de 28-29° ; de la mi-mai à la mi-novembre, le climat est plus humide, les pluies intenses et fréquentes et la moyenne des températures oscille entre 30 et 31°.

Après la destruction de Saint-Pierre par l’éruption de la montagne Pelée, Fort de France a repris le flambeau économique et institutionnel. C’est de nos jours le centre commercial le plus important de l’île, sa baie y est l’une des plus belles du monde, on y trouve aussi de magnifiques jardins et parcs urbains dont celui de La Savane qui couvre 5 hectares.

Bien que Fort de France soit la ville la plus grande et cosmopolite des Antilles françaises, son charme réside principalement dans le paysage qui l’entoure mais aussi sure les rives de la Baie des Flamands, au pied des pitons du Carbet qui se dressent au Nord. A voir dans cette ville :
  • la cathédrale Saint Louis, érigée en 1895, qui présente des vitraux historiés de valeur ainsi qu’un orgue massif
  • le Palais de Justice de style néoclassique datant de 1906, il ressemble à une gare française
  • le musée départemental d’archéologie qui expose des objets relatifs au passé des amérindiens de l’île
  • l’aquarium qui reproduit l’habitat d’un fleuve tropical
  • la bibliothèque Schœlcher dont la coupole imite le style byzantin et qui présente une structure élaborée et animée. Projeté par l’architecte Henri Pick, elle fut tout d’abord construite à Paris pour l’Exposition internationale de 1889, puis après démantèlement transportée à Fort de France où elle fut reconstruite.
« Tu es ce que tu parles, tu es ce que tu manges », voici un dicton qui représente à merveille le peuple qui vit sur cette île enchantée, l’une des destinations les plus splendides des Caraïbes. A la Martinique on parle le créole, mélange de plusieurs langues dont le français, le hollandais, des dialectes africains, le tout donnant à cet idiome un caractère insolite et très musical. La cuisine créole présente exactement les mêmes caractéristiques ; savoureuse et relevée tout à la fois, elle peut être délicate et très naturelle.

Parmi les premiers visiteurs de cette île, il y eut Christophe Colomb qui y débarqua en 1502. Ce fut ensuite le tour des Français puis des Espagnols qui, lassés de la forte résistance des autochtones, se décidèrent à l’abandonner au cours de la deuxième moitié du 17e siècle. Les Français y revinrent alors afin de l’exploiter sur le plan commercial grâce aux plantations de cannes à sucre.

L’île est dominée par la silhouette du massif volcanique de la montagne Pelée qui, avec son ombre inquiétante, rappelle à la population la force meurtrière de la nature ; en effet, en 1902, une éruption soudaine raya littéralement de la carte la capitale Saint-Pierre et causa la mort atroce de l’ensemble de ses 300000 habitants.

Le tourisme, surtout au cours de ces dernières années, s’est fortement développé et constitue en grande partie la vie commerciale de la Martinique. La production de fruits et l’activité des distilleries ont contribué à la naissance de grands trafics et d’une activité frénétique sur l’ensemble de l’île.


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