Mercredi 27 Septembre - 22hrs
Cette fois-ci… on y est et encore… on y est plus que jamais.
C’est Jocelyne qui, très gentiment, m’a accompagné au CHR de Compiègne où je me suis vu, aussitôt mon arrivée (vers 17 heures), attribuer ma chambre, une gentille petite chambre individuelle toute de blanc tendue… Pas eu beaucoup le temps de m’ennuyer depuis mon arrivée : démarches pour avoir le branchement téléphonique et la télévision dans ma chambre, installation rapide, visites infirmières (laïus d’explications sur le déroulement de la matinée de demain puis rasage), médecin (re même laïus) puis dîner (soupe, steak haché, purée, yaourt), départ de Jocelyne (19h), appel téléphonique de Nicolas pour me souhaiter « bonne chance » et « Bon courage », puis de Jocelyne à son arrivée à la maison… J’appelle Dominique qui a essayé de me joindre sur mon portable… A 21h, passage de deux infirmières (Véronique et Isabelle) pour le train-train quotidien (température, tension). De nouveau à 23h, passage infirmière de nuit, re-température, re tension… elle me donne aussi un cachet d’"Alpragolam" pour me décontracter et m’endormir… Je lis un peu et éteins à 23h ½.
Et que dire de plus… J’y suis… J’y reste et comme me l’a dit le docteur Andary ce soir : « Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer », alors tout va bien se passer… le processus s’est véritablement mis en route… pour l’instant tout va bien, tout se passe bien et tout continuera à bien se passer… J’ai une confiance totale en mon chirurgien et je n’ai vraiment pas à me plaindre, ni de mon état physique, ni de mon état moral… tout le monde est très attentionné autour de moi…
Jeudi 28 Septembre 8h 45
Réveillé à 6 heures par l’infirmière, j’ai été prendre ma douche (avec passage total à la "Bétadine"). J’ai du me rendormir car une infirmière vient de me réveiller à l’instant… tout à fait calme et serein. Pour l’instant présent, j’ai en effet un moral d’acier et je ne "stresse" en aucune façon contrairement à ce que je pensais tous ces jours derniers où malgré tout j’appréhendais beaucoup cette "première" dans ma vie… mais je pense aussi à ces réflexions que nous avons eu cet été, Odile et moi, sur la comparaison qu’elle me faisait entre "la mort" et "le sommeil", comparaison à laquelle j’adepte totalement en ce moment et qui sera prochainement l’objet de l’un de mes prochains chapitres dans "Mes grands thèmes de réflexion" sur ce site… vous voyez je crois en l’avenir…
23h 30
Et voilà… c’est fait… et, après cette opération dont je me suis fait tant de soucis en Juin mais dont l’appréhension s’est estompée peu à peu ensuite (grâce sans doute à cette réflexion faite avec ma petite soeur Odile et dont j’ai fait mention ce matin), je me sens bien et je vais bien… très bien même… un peu de fatigue certes mais juste due au "choc" opératoire… et je suis même étonné de moi-même… Que ce soit dans la salle de préparation attenante au "bloc" où j’ai attendu quelques minutes en compagnie d’autres patients tous aussi bien harnachés que moi, que ce soit dans le bloc où l’on m’a fait rentré pleinement conscient, où je me suis glissé moi-même sur la table d’opération où l’on m’a "ficelé" et où le docteur Andary (mon chirurgien) puis le docteur Lepetit (mon anesthésiste) sont venus me rendre une dernière petite visite avant que je m’endorme, je n’ai jamais eu d’appréhension… n’est-ce pas là l’essentiel.
Que vous dire du déroulement de mon opération ? Peu de choses en réalité et je ne me contenterai de vous raconter ici juste ce que j’ai pu vivre moi-même… le reste ne serait que pure imagination et pourrait être contredit par tout le personnel présent autour de moi et qui fut seul maître de ma destinée durant ces quelques heures où je n’ai plus été conscient de ma vie…
A 8h 50, on est venu me chercher dans ma chambre et, sans quitter mon lit, on m’a brinquebalé à travers les couloirs, puis l’ascenseur, et à nouveau les couloirs jusqu’à la salle de préparation attenante aux blocs opératoires où déjà trois lits de patients attendaient. Je fus immédiatement pris en main (si l’on peut dire) par une infirmière qui, très gentiment, s’est approché de moi afin de m’expliquer (mais peut-être avec encore un peu plus de détail) le déroulement de ce qui allait se passer dans les minutes à venir… puis elle m’a affublé d’un protège-tête et d’un cathéter au niveau du pli intérieur de mon coude droit. Au bout de dix minutes environ, mes trois autres patients ayant disparu derrière un rideau, vînt mon tour… moi aussi, on me fit passer le "rideau". J’entrai dès lors dans un long couloir mais fut immédiatement dirigé vers la première porte à gauche. J’entrai dans une pièce qui, à première vue, ne ressemblait point du tout à l’idée que je me faisais d’une salle d’opération telle qu’on le voit dans les films… c’était une pièce qui me paraissait normale avec quelques appareils et comme une sorte de lit élevé et étroit en son centre. On stoppa mon lit (celui de ma chambre) auprès de cet autre « lit » (en fait la table d’opération) et on me demanda de m’y glisser… ce que je fis sans toujours d’appréhension, plus occupé à regarder mon environnement qu’à songer à la suite…
Une infirmière s’approcha alors de moi et toujours avec autant de "
gentillesse" (j’insiste sur ce mot car il est pour moi la chose primordiale qui m’a accompagné tout au long de ce début de journée comme d’ailleurs, dois-je l’avouer, tout au long de mon temps depuis mon arrivée) le déroulement de tout ce qui allait se passer. Puis le docteur Andary s’approcha à son tour et, après m’avoir serré la main puis tâté mon ventre, il me confirma ce qu’il m’avait dit la veille : «
Vous allez voir, tout va très bien se passer. ». Ensuite on me "ligota" sur cette table (je veux dire qu’on passa autour de ma taille et de ma poitrine deux sangles puis on me demanda d’étendre mes bras dans deux gouttières placées perpendiculairement à la table et l’on m’y attacha aussi de telle sorte que je me retrouvai les bras en croix et que j’eus à ce moment une pensée émue pour Notre Seigneur aux mains desquelles un court instant je remis mon avenir…
L’aide anesthésiste alors près de moi pour me dire qu’on attendait désormais l’arrivée de l’anesthésiste et que le docteur Andary soit prêt ; une fois de plus j’eus le droit au récit de tout ce qui allait se passer… mais ce qui était rassurant dans ces dires mainte fois répétés, c’est que personne ne se contredisait et que, dit peut-être avec des mots différents, le processus décrit était toujours le même.
Enfin, voici le docteur Lepetit, toujours aussi souriant : «
Ah ! Bonjour Monsieur Morize, alors comment allez-vous ce matin ? Pas trop d’appréhensions j’espère car vous allez voir tout va très bien se passer et le docteur Andary est un excellent chirurgien. » - «
Non pas de problème et je suis très calme et serein. » - «
Bien, veuillez vous asseoir, je vais vous installer la péridurale, vous n’allez rien sentir mais cela servira aussitôt l’opération terminée de vous brancher sur une pompe anti douleur… Voilà c’est fait, vous voyez, jusque là tout va bien, vous pouvez vous rallonger… » puis en passant sur ma droite et posant sa main sur le cathéter fixé à mon bras : «
Bon je vais vous inject……………………………………… »
Et me voici, sans m’en rendre absolument compte parti je ne sais où dans le pays des "Milles et Une Nuits". Je ne vous raconterai pas ce qui s’est passé dans les secondes, les minutes et les heures qui ont suivi car je ne le pourrais pas et heureusement car je n’aimerai pas avoir pu être suffisamment conscient pour pouvoir vous le raconter…
Ce que je peux seulement vous dire c’est que, vers je ne sais trop quelle heure, je me suis éveillé dans une chambre que je ne connaissais pas, la "salle de réveil", et que je m’y suis éveillé, me semble-t-il ou alors je n’en garde aucun souvenir, comme je m’éveille chaque jour de ma vie… mis à part que j’étais dans mon lit d’hôpital et que surtout j’avais de la "tuyauterie" partout… bien sûr deux perfusions fixées sur mon bras gauche afin d’apporter le "sucre" nécessaire à mon organisme, deux autres m’apportant les calmants nécessaires (de la "naropétine"), un tuyau sortant de ma colonne vertébrale (la "péridurale" et reliant la "pompe à douleur", deux "rodons" (tuyaux) sortant de mon ventre (chacun de chaque côté du gros pansement me couvrant le milieu du bas ventre) et relié à des "poches" attachées sur les rebords du dessous du lit et enfin cet affreux tuyau me sortant du "zizi" et relié à une autre "poche" ne cessant de se remplir… d’urine… Pardonnez-moi ces détails mais c’est là la Vérité Vraie… aussi ne nous y attardons pas davantage… je sens que longtemps ce sera là mon seul supplice…
Je suis reconduit presqu’aussitôt après avoir repris tous mes esprits (j’ai l’impression tout du moins de ne pas m’être éternisé en salle de réveil !) dans ma chambre… il doit être aux environs des 17 heures. Quasiment à la porte de cette dernière, je croise Jocelyne dans le couloir ; cette dernière venait d’arriver avec un très joli pot de fleurs et, ne voyant personne (pas même mon lit) dans ma chambre commençait à s’inquiéter sérieusement et était allé trouver les infirmières pour leur demander ce qui se passait… elle m’apporte aussi des mails de mes amis Phiphi et de Jean-Claude et me fait part des appels d’Odile et Nicolas hier soir à la maison). Peu après avoir été à nouveau installé dans ma petite (ce terme n’a rien de péjoratif, bien au contraire… je l’aime bien ma « petite » chambre), on frappe à la porte… c’est mon gentil gendre qui me fait l’immense et fort agréable surprise d’entrer… Cemil toujours aussi adorable et attentionné pour moi…
Je ne tarde pas non plus à appeler Dominique afin de le rassurer sur mon sort… Un peu plus tard, je reçois des appels de Nicolas et d’Odile.
Bien sûr pas de dîner pour ce soir… je suis à la diète complète…
Puis, mes soirées et mes nuits seront toutes les mêmes marquées par le passage régulier des infirmières : 18h ½, 21h ½, minuit et demi et enfin 6h ½.
Vendredi 29 Septembre - 1h15 du matin
J’ai du mal en fait à dormir alors j’allume pour lire un peu mais auparavant pour noter quelques réflexions.
Drôle d’impression à cette heure de la nuit… Tout s’est tellement bien passé hier que j’ai véritablement dans l’idée que mon opération… "c’est pour tout à l’heure"… et cette idée gamberge dans ma tête. Réveillé hier à 6 heures du matin, puis quelque ré-endormi ensuite et surtout plongé dans un long sommeil de 8 heures et demi jusqu’aux environs des 16 heures trente… j’ai comme l’impression de n’en être en fait qu’à ma soirée de préparation et que tout à l’heure on va venir me chercher pour me conduire au "bloc". Heureusement tout de même il n’en est rien… toutes mes perfusions et tuyauteries me ramènent à la réalité… c’est fini… Mais s’il fallait y retourner et… si cela n’avait pas été qu’un rêve alors… oui, j’y retournerai sans appréhension aucune…
22 heures
Afin de ne pas avoir à vous ennuyer, chaque jour, avec la même chose, je vais noter ici en fait ce qui me semble être l’horaire normal de mes prochaines journées.
- Tout démarre peu avant 6 heures, soit avant le départ du service de nuit… par le passage de l’infirmière et de l’aide soignante pour la tension, la température, la vérification des "poches" de perfusion et le changement des poches d’urine et de déchets en provenance des "rodons"… Ensuite il y a un peu de bruit dans les couloirs au moment où les unes s’en vont tandis que les autres arrivent mais ce n’est guère dérangeant.
- Vers 8 heures, passage de l’infirmière (prise de sang et remise de médicaments : 2 "Doliprane-500", 1 "Tardyferon-80" et 1 "Contramol-100") suivi du petit déjeuner (habituellement : café au lait, jus d’orange, tartines, beurre et confiture)
- Toilette
- Passage médecin dans la matinée (le docteur Andary passera quasiment au moins une fois par jour même s’il m’a pas pu assurer la visite du matin)
- Vers midi, passage à nouveau de l’infirmière pour à nouveau une remise de médicaments (2 "Doliprane-500")
- Vers 13 heures, déjeuner et après-midi de repos quasi tranquille… Jocelyne, qui sera fidèle quotidiennement et, afin de me laisser me reposer un peu, ne viendra en règle générale qu’aux environs des 17 heures pour repartir après mon dîner vers 19 heures, 19 heures 30.
- Aux environs de 18 heures, repassage de l’infirmière pour de nouveaux médicaments (idem au matin : 2 "Doliprane-500", 1 "Tardyferon-80" et 1 "Contramol-100"), suivi du dîner.
- A 22 heures, passage cette fois-ci de l’infirmière de nuit avec 2 "Doliprane-500", accompagnée de l’aide-soignante avec une bien venue petite verveine ou camomille au choix
- Dans la nuit passage du service de nuit (souvent vers minuit trente).
Noté à la fin de mon séjour… les médicaments me seront très rapidement fournis dès le matin pour l’ensemble de la journée dans une petite boite spéciale à médicaments) Dans la journée mais principalement dans la matinée se succèderont divers service : nettoyage des chambres et cabinet de toilette, infirmières et aides-soignantes pour la prise des température, tension et le contrôle des "perfusions" et "poches" diverses… On n’a guère le temps de s’ennuyer et le temps passe relativement vite d’autant que chaque fin d’après-midi Jocelyne vient me tenir compagnie, que je reçois aussi quelques visites des uns ou des autres et que chaque jour je suis inondé ou presque d’appels téléphoniques… MERCI d’ailleurs à tous)
Et voici maintenant que fut cette journée du Vendredi 29 Septembre
Matinée calme où après le petit déjeuner, l’infirmière me fera lever et asseoir pour une courte demi-heure dans mon fauteuil mais, me sentant mal et près de la syncope au bout d’un quart d’heure à peine, elle me recouchera sans tarder, je suis parait-il aussi blanc qu’un linceul…
En fin de matinée on vient m’enlever le système antidouleur automatique fourni par la "pompe" que l’on va désormais me laisser gérer tout seul à ma guise, sachant toutefois que la dose est chaque fois mesurée automatiquement et que la pompe ne peut être actionnée coup sur coup… sans un minimum d’attente.
Dans la matinée je reçois les appels de Geneviève, d’Aude, d’Henri, de Cemil, puis de Serge, dans l’après-midi ce sera le tour de Phiphi, de Jean, de Marie-France, de Marie-Odile, d’Yves (qui m’appelle de Washington où il se trouve actuellement) et enfin dans la soirée celui de Nicolas et enfin de Cyprien.
Dans l’après-midi, l’infirmière qui a pris son service pour la durée du week-end vient me voir et me conseille de me servir au maximum de ma pompe anti douleur : « Il vous faut enrayer la douleur chaque fois que vous la sentez venir car si elle s’installe il sera alors difficile de l’enrayer et cela ne sert à rien dans un hôpital où l’on est sous surveillance constante de souffrir inutilement. » Ce n’est aussi ce que pense le docteur Andary et surtout le docteur Lepetit (mon anesthésiste) qui est à l’origine de ces "pompes" au sein de ce Centre Hospitalier… aussi je vais désormais la mettre en fonction aussitôt que je sentirai la douleur arriver… c'est-à-dire en fait, pour l’instant, quasiment en permanence car aussitôt que le temps de ses effets passe elle revient inlassablement…
Au cœur de la soirée, 21h10, le docteur Andary vient me voir et reste un peu dans ma chambre afin de m’expliquer comment s’est déroulée l’opération qui fut un peu plus longue que la normale, ma prostate, plus grosse que prévue, ayant offert quelque difficulté à son extraction et ayant nécessité de rouvrir plus largement. Il me confirme aussi son opinion sur les pompes anti douleur et me tient à peu de choses près les mêmes propos que son infirmière. Je m’en servirai donc dorénavant sans aucun scrupule…
Samedi 30 Septembre - 21h
Au cours de la nuit dernière, il s’est passé un petit évènement qui aurait peut-être pu être dramatique et qu’il me convient de noter ici.
M’apercevant, sur le coup des 22 heures 30, que je n’ai pratiquement plus de produit dans la poche alimentant la "pompe", je fais appel à l’infirmière de nuit afin de lui demander de la renouveler. Immédiatement elle se met à l’œuvre mais s’aperçoit que, le liquide de cette poche étant à un niveau très bas, une bulle d’air est parvenue à se glisser à l’intérieur du tuyau. Il convient dès lors d’arriver à supprimer cette bulle d’air afin qu’elle ne puisse pénétrer à l’intérieur de ma colonne vertébrale à laquelle est reliée la "péridurale". Le personnel du service n’étant pas trop formé pour ce genre d’opération et ne sachant trop comment faire, cette petite intervention représentant tout de même quelques risques, elle fait appel, comme cela leur est prescrit en cas de problème) à l’infirmière de garde au bloc, personnel totalement adéquat et formé sur ce type de matériel.
Après lui avoir expliqué par téléphone le genre de problème auquel elle se trouvait confronté elle se fit tout bonnement et simplement "envoyer aux plotes" par cette infirmière du "bloc" lui disant qu’elle n'a pas le temps et qu’elle n'a qu’à se dépatouiller toute seule avec les bases de la formation qu’elle a du subir…
Bien gênée de cette réponse, mon infirmière revient avec la notice d’emploi et une aide-soignante mais après avoir bien étudié la notice et bien regardé le matériel, ne se sentant pas en force d’intervenir, elle rappelle l’autre infirmière lui demandant d’avoir la gentillesse de bien vouloir monter dans le service pour lui montrer comment faire.
C’est alors une furie que nous voyons arriver dans ma chambre, l’air pas du tout content d’avoir été dérangée. C’est à peine si, au bout de dix minutes, elle me dira un petit bonjour glacial, moi qui n’y suis cependant pour rien et bien stressé du même coup de ce qui m’arrive et qui semble pouvoir avoir des conséquences assez désastreuses sur mon état de santé… En rien elle n’aidera mon infirmière, se placera juste derrière elle les bras croisé et l’air revêche, lui disant seulement : « Mettez en pratique vos connaissances, je reste derrière vous. »… puis elle repartira sur un : « Bon, vous avez compris, je vous laisse. »
Alors mon infirmière et mon aide-soignante se mettront à l’œuvre, installant comme tout un petit champ opératoire et, je ne sais comment, parviendront à me sortir de ce mauvais pas. Il est alors minuit trente et je peux enfin m’endormir tranquille.
Je n’en veux en rien à ces deux personnes de mon services, tout le monde ne peut avoir la formation souhaitée sur tous les instruments modernes et quelque peu sophistiqués d’un Centre Hospitalier d’autant que dans ce même Centre il y a, à portée de mains, du personnel compétent, lui, et prévu à cet effet ; Mais je reste néanmoins très surpris et choqué de l’attitude de cette femme, infirmière de métier, spécialisée en ce domaine, qui, non seulement par rapport à moi-même, n’a eu aucun geste de professionnalisme mais surtout par rapport à ses collègues a été aussi désobligeante et méprisante…. Cela méritait d’être signalé ici… cela aurait mérité d’être sanctionné…
Mais ne nous arrêtons pas à ce petit problème qui s’est déjà dans mon esprit bien vite noyé au milieu de tout le professionnalisme et la gentillesse de tout le reste du personnel : médecin, infirmières, aides-soignantes, personnel de service de toute sorte… Je me sens tout de même en sécurité et entre de bonnes mains… Merci aussi à vous tous et à vous toutes…
Dimanche 1er Octobre - 21h
Un nouveau mois qui commence… Qu’en sera-t-il de ma sortie et de ma convalescence ?
Une visite a principalement marqué cette journée m’apportant l’amour de ma fille et beaucoup d’affection. En effet Aude m’a fait l’énorme surprise de débarquer en plein après-midi, un peu rapidement certes mais quelque peu pressée par ses enfants demeurés à la maison, m’a-t-elle dit…avec Cemil sans doute.
Ma séance "fauteuil" se passe bien cette fois-ci… un progrès de mon état général à noter. J’ai cependant de gros problèmes de "fuites" et cela me gène beaucoup… sans cette "énorme" gêne qui m’oblige à me changer fréquemment… tout irait bien, me semble-t-il…
De nombreux coups de téléphone à nouveau : Henri, Lowagie, Marie-France, Phiphi, Odile, Michel, Dominique, Armelle. Message par e-mail des Cyril.
Lundi 2 Octobre - 21h
Ma dernière nuit fut à vrai dire, ma première bonne et véritable nuit… Heureusement le libre cours à la mise en fonction de ma "pompe" m’y a aidé sinon je crois sincèrement que j’aurais souffert le martyr !!!
La journée, côté médical, sera marquée par l’ablation de ma "péridurale" qui se fera sans problème aucun problème… je ne m’en rends même pas compte. Il ne va pas en être de même pour l’ablation du premier "rodon", celui de gauche… cette intervention va me faire un mal de chien mais heureusement ce mal ne sera que très passager… mais enfin ce n’est tout de même pas "de la tarte" comme l’on dirait plus vulgairement… Pour le deuxième "rodon" il faudra encore attendre un peu car il continue de couler légèrement. Par contre, on m’enlèvera aussi l’une des deux perfusions… En échange il va me falloir boire énormément : deux litres d’eau par jour si possible… Là encore ce n’est pas "de la tarte"…
Heureusement que ma journée ne fut pas basée que sur ces évènements médicaux, côté personnel elle fut aussi marquée par le passage d’Andary, toujours aussi agréable, et deux visites : celle de Jean qui a fait l’effort de venir de l’autre côté de Paris jusqu’à moi par le train… et par Serge et Réjane… la visite de jean m’a fortement touché.
J’ai eu aussi aujourd’hui un assez long entretien avec une élève aide-soignante qui avait un grand questionnaire à remplir… elle doit passer un examen d’ici à quelques jours et m’avait choisi pour cobaye mais en ayant dû aussi en choisir deux autres elle ne savait pas trop sur lequel elle tomberait. Aussi est-ce elle qui ce matin a fait ma toilette car je ne suis toujours pas totalement indépendant sur ce plan… et doit encore me laisser faire, allongé sur mon lit… je me souviens alors de ce que maman me disait : «
C’est ce qu’il y a de moins drôle car quoique l’on fasse on reste toujours très prude avec l’éducation stricte que nous avons reçue. »
De nouveaux appels téléphoniques : Odile, Henri, Annie, Nicolas. J’essaie par contre d’appeler Aude et Dominique mais il me semble que je n’ai déjà plus d’unités et mes essais d’appel restent vains.
Mardi 3 Octobre - 18h 50
Trois évènements à noter en cette fin de journée : tout d’abord l’ablation de mon deuxième "rodon"… cela se passe un peu mieux que pour le premier peut-être parce que j’y étais mieux préparé ayant déjà eu à la subir une fois. Le deuxième est aussi d’ordre médical… après les séances journalières fauteuil qui se sont passés de mieux en mieux, me voici debout et aujourd’hui je vais même marcher un peu tout seul jusqu’au bout du couloir, du même coup je me sens déjà mieux et si ce n’était ce problème toujours "stressant" de mes "fuites" de plus en plus abondantes il me semble, tout irait pour le mieux et je pourrais déjà envisager une sortie…
Troisième évènement enfin, la visite de mes "copains" Phiphi et Riri" sur le coup des 15 heures… et exceptionnellement je les raccompagnerai jusqu’au hall d’entrée de l’hôpital au moment de leur départ…
En dehors de tout ce temps, beaucoup de repos, allongé sur mon lit et, fatigué ce soir, j’éteindrai dès la fin des nouvelles à la télévision sans même attendre ma petite verveine du soir…
Enfin juste avant de reposer ce crayon, notons les appels du jour : Cemil, Jean, Henri, Eric et Serge ainsi qu’un e-mail de la "famille des 5 A" et un autre d’Armelle, tous deux apportés par Jocelyne toujours bon pied, bon œil et fidèle à sa visite chaque fin d’après-midi.
Mercredi 4 Octobre - 21h
Nouvelle journée d’hôpital et tant que ce fichu problème de "fuites" qui m’horripile véritablement, j’espère en avoir d’autres encore ici… je ne me vois pas partir ainsi… Pour tout le reste, ça va… ah ! s’il n’y avait pas cet "merdouille" qui me gâche totalement mon existence actuellement, tout irait pour le mieux du monde… d’autant que l’infirmière ce matin m’a réveillé par un « Alors, prêt à partir ? »… Prêt ? je le voudrai bien mais en l’état cela est impossible…
Aussi aujourd’hui, mis à part une marche forcée dans les couloirs et jusqu’au hall d’entrée, je fais repos pratiquement toute la journée avec lecture et sieste. Visite cependant aussi à noter de Mireille, Hervé et Riri puis, après leur départ et en compagnie de Jocelyne je ferai aussi un petit tour sur la terrasse de l’hôpital… il y a du soleil et cela fait du bien.
Discussion aussi avec le personnel : le docteur Andréa qui envisage une sortie possible pour Vendredi, l’infirmière de jour sur sa carrière en "service de cardiologie" (13 ans) avant d’aboutir ici en "service d’Urologie", le docteur Andary qui me donne "carte blanche" quant à ma date de sortie : vendredi… lundi… à ma guise et selon l’état dans lequel je me sentirai.
Autres appels téléphoniques d’Henri (journellement fidèle au poste et cela me touche beaucoup) et ce jour plusieurs fois d’ailleurs dans le courant de la journée, Phiphi aussi. De mon côté j’écris à Domi pour le rassurer un peu sur mon sort, lui qui était si inquiet tout cet été et jusqu’à mon opération.
Jeudi 5 Octobre - 22 heures 45
Et ces éternels problèmes qui n’en finissent pas et qui s’éternisent… C’est véritablement "soulant" et je ne me vois pas vivre toute une nouvelle vie avec cela… Bon tout le monde m’avait prévenu mais je ne pensais pas que cela pourrait être aussi désagréable et désastreux que cela… Ah ! ma pauvre petite Maman, vous qui avez enduré cette épreuve dans les derniers mois de vie… aidez-moi !
Pas grand-chose à signaler ce jour. Pas mal de marche dans les couloirs le matin et les terre-pleins de l’hôpital… Programmer aussi dans l’après-midi avec le docteur Andary une sortie pour Samedi matin… je pense que tout ira comme il faut et Jocelyne se chargera de me ramener à la maison où le docteur me condamne à beaucoup de repos à la maison et surtout pas d’imprudences. Il me dit que ce problème de "fuites" actuelles est lié au fait que la vessie commence à réagir et à se contracter sur la sonde, sonde avec laquelle je sortirai bien entendu et que je garderai encore une dizaine de jours. Ah ! la ! la ! quelle guigne que cette foutue "sonde" de misère !
A nouveau, en compagnie de Jocelyne, longue promenade sur l’esplanade et dans le couloir de l’oratoire dans lequel nous pénétrons d’ailleurs un instant. Il y avait aujourd’hui dans ce long couloir une exposition réservée au personnel sur de la lingerie des Vosges… Il y a là quelques jolies pièces d’ailleurs !!!
Et toujours des appels téléphoniques : Henri, Serge, Gaston et Claudine, Cemil, Armelle (très longuement), Isabelle, Odile.
Je regarde la télévision ce soir et maintenant vais me décider à éteindre, il est 23 heures.
Vendredi 6 Octobre - 22h 45
En principe ce jour aura été mon dernier jour d’hôpital… en fait j’étais bien ici et j’espère qu’ensuite tout ira bien et que je ne serai pas trop ennuyé avec ces fichues et éternelles "fuites", ce fut encore mon principal souci tout au long de cette journée, journée à nouveau de remise en condition avec de la marche tout au long des couloirs, du hall et de l’esplanade. En fin de matinée, Delphine vient m’installer une "poche de jambe" et m’expliquer comment faire pour la manier, la vider, la changer et pour la nuit passer d’une "poche de jambe" à une "poche de nuit", plus importante que la précédente et identique à celle que j’avais en permanence ici. Le reste du temps lecture, sieste, réponses au téléphone (Aude, Agnès, Michel, Phiphi, Nicolas, Guy et Marie-France en route sur la Bretagne, Dominique).
Ce soir je n’ai plus de télévision, mon temps a été dépassé et je ne l’ai pas prévu… mais je puis bien m’en passer un peu… aussi ai-je lu tranquillement mon "Da Vinci Code" qui est bien entamé tout de même, je dirai même quasiment terminé et je vais éteindre les lumières aussitôt ma camomille avalée… il est 22 heures et demi.
Samedii 7 Octobre - 19h 15
Et me voici de retour au bercail… et bien content de l’être même si je regrette un tout petit peu l’hôpital où je me sentais bien et en sécurité. Mais ici Jocelyne va s’occuper de moi durant tout un grand mois et je sais déjà que je vais être comme un "coq en pâte". Pourvu tout de même que je n’en abuse pas de trop…
Ce matin, réveil à 7 heures 20 et, après un dernier petit déjeuner, je procède à mes quelques rangements en prévision de mon tout proche départ… A 10 heures, arrivée de Jocelyne mais nous attendons que l’infirmière vienne m’enlever les fils de ma cicatrice. Elle viendra opérer à 11 heures et me laissera les dernières consignes : du repos, toujours du repos, un mois complet de repos sans imprudences d’aucune sorte et surtout s’en m’amuser à vouloir porter quelques charges que ce soit. Nous devons encore patienter et attendre la visite du médecin qui me délivrera mon bon de sortie.
A midi n’ayant toujours vu personne je déjeune en compagnie de Jocelyne puis à 13 heures 20, le médecin n’ayant toujours pas donné signe de vie, l’infirmière me remet un bulletin de sortie et me donne rendez-vous pour que l’on puisse m’enlever ma sonde… il ne nous reste plus qu’à nous en aller et regagner le domicile.
Là je reprends un peu contact avec la vie et l’extérieur… j’ai quelques messages téléphoniques en attente : Christelle, Jean-Yves… je les rappelle l’un comme l’autre mais alors que Christelle est absente je réussi à joindre Jean-Yves. J’appelle aussi Dominique pour le prévenir de ma sortie et envoie quelques mails à droite et à gauche : famille et amis. Le reste de l’après-midi se passera en repos allongé sur le canapé du salon puis soirée au lit devant la télévision après le dîner.