L'Alaska

L’Alaska

Avec ses 1.717.854 km2, représentant trois fois la surface de la France, l’Alaska (en inuit « continent ») est le plus étendu des états d’Amérique tout en étant peuplé que de 626.932 habitants.

Cet état, situé au nord-ouest du Canada, est bordé par l’océan Arctique au nord, la mer de Béring et l’océan Pacifique au sud.

Depuis les années 1950, on y enregistre un réchauffement des températures de l’ordre de 1,6° en moyenne. Il s’en suit une érosion importante des côtes du littoral qui subissent aussi de gros dégâts provoqués par les vagues. On y constate aussi une montée du niveau des mers et océans.
Selon une étude du NSIDC (National Snow and Ice Data Center), la superficie moyenne de la glace en Arctique aurait diminué de 20% depuis 1979, soit d'environ 1,3 million de km². Cette fonte a toutes les chances de se poursuivre et la plupart des scénarios envisagées prévoient que la calotte glacière arctique continuera de se réduire de 40 à 50% d'ici à 2100. La glace de mer pourrait ainsi passer d'une surface d'environ 10 millions de km² aujourd'hui en plein hiver à moins de 6 millions dans cent ans… et pour les plus pessimistes, elle pourrait même disparaître totalement durant l'été à partir de 2070 !

Cette fonte précoce de la banquise bouleverse les modes de vie des autochtones et menace plusieurs espèces animales telles que l'ours blanc.

Les habitants de l’île de Lohachara, petit morceau de terre désormais disparu sous les eaux du golfe du Bengale, sont sans nul doute devenus les premiers "éco-réfugiés". Ils ont en effet dû fuir les flots qui commençaient à les submerger. Le quotidien britannique "The Independent", qui révèle l’information enregistrée par l’université Jadavpur de Calcutta (Inde), estime que cette date marque "le moment où les plus apocalyptiques prévisions des écologistes et climatologues ont commencé à se réaliser". Dans cette région, une douzaine d’îles, 70.000 personnes et 400 tigres vivent en danger.

Les morses d'Alaska, en particulier les mères et leurs petits, vivent sur la banquise durant l'été et l'hiver. Avec la fonte de la calotte glaciaire, ils préfèrent désormais s'installer sur la côte nord-ouest, où des milliers d'individus ont fait leur apparition. Entre une banquise progressivement repoussée vers le nord et les plages rocheuses de l'Alaska, ces mammifères qui se nourrissent de coquillages, mollusques et autres animaux du fond de la mer, n'ont guère hésité… mais pourront-ils tous continuer à trouver suffisamment de proies dans les zones dans lesquelles ils chassent  désormais.

Mais déjà certains voient dans cette fonte de la calotte arctique la possibilité de pouvoir exploiter une nouvelle région du monde riche en promesses énergétiques et halieutiques*  sans parler de la route maritime entre les océans Atlantique et Pacifique qui pourrait se trouver libre de glace cinq à six mois par an.

L'Arctique renfermerait aussi 10 % des réserves mondiales d'hydrocarbures et de gaz. Ces réserves pourraient bientôt être exploitées, et la course à l'or noir en Arctique est déjà lancée.

En plus des richesses énergétiques, l'océan arctique pourrait devenir une nouvelle zone de pêche. Plusieurs spécialistes des ressources halieutiques s'accordent en effet sur l'idée que certaines espèces, notamment les espèces subarctiques, migreront vers le Nord. L’ensemble des pays côtiers rêvent déjà de s’approprier ces ressources mais actuellement, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer limite l'exploitation des ressources marines par les pays qui possèdent une façade maritime entre 12 et 200 milles de leurs côtes (entre 22 et 370 km). Toutefois, les pays peuvent demander à étendre cette zone d'exclusivité jusqu'à 350 milles dans certains cas particuliers (prolongation normale du plateau continental…).

La conquête de l'Arctique posera inévitablement des questions environnementales. Car ces routes maritimes resteront étroites et périlleuses et un accident provoquant, par exemple, une marée noire s'avèrerait catastrophique dans cette région du monde où la biodiversité est extrêmement riche mais aussi extrêmement vulnérable…

* qui a rapport à la pêche

n.b.: les photos illustrant cet article sont extraites du site de Planète-Astronomie