La chaîne himalayenne

La chaine himalayenne

La chaine de l’Himalaya, de "him" = neige et "alaya" à maison, est un ensemble de montagnes s'étirant sur plus de 2.400 km de long et large de 250 à 400 km. Débutant à l'ouest au Nanga Parbat au Pakistan et se terminant à l'est au Namche Barwa au Tibet ; elle sépare le sous-continent indien du plateau tibétain dans le sud de l'Asie. Cet ensemble montagneux, délimité à l'ouest par la vallée du fleuve Indus et à l'est par la vallée du fleuve Brahmapoutre, couvre une aire d'environ 600.000 km², chevauche 8 pays et abrite plus de 140.000.000 de personnes.

On y trouve les plus hautes montagnes du monde. Quatorze sommets, en effet, y culminent à plus de 8.000 mètres d'altitude dont le plus haut de tous : le mont Everest.

Cette chaine de montagne possède un très grand nombre de glaciers qui alimentent, outre de nombreuses rivières, les sept plus grands fleuves d’Asie : le Gange, l’Indus, le Brahmapoutre, le Mékong, le Salween, le Yangtsé et le Huang He (Fleuve jaune). Ses plus hautes régions sont recouvertes de neige toute l'année malgré leur proximité avec les tropiques. Cette énorme surface de glaciers (33.000 km2) est la source d'eau potable de centaines de millions d'habitants pendant la saison sèche.

Des scientifiques ont constaté une accélération notable du retrait des glaciers de la région à cause du réchauffement climatique. Leur superficie aurait diminué de 21% depuis le milieu du dernier siècle alors que le nombre de glaciers a augmenté en raison de la fragmentation de leurs masses. Les grands glaciers se fragmentent donnant naissance à des glaciers de plus petites dimensions qui, eux, fondent   plus rapidement. La réduction glaciaire observée est de 38% pour les petits glaciers contre 12% pour les plus grands. Si cet état de chose se poursuit, la fragmentation des glaciers s’accentuera et leur fonte sera d’autant plus rapide, ce qui créera à long terme une pénurie d’eau potable dans les régions himalayennes et les plaines adjacentes. Cela pourrait dès lors se traduire par de nombreuses catastrophes naturelles causant des milliers de morts car ils affecteront gravement la vie des populations humaines, notamment agricoles y compris par des inondations et des débordements de lacs de montagne.

Malheureusement, aujourd’hui, la fonte de ces glaciers ne fait plus aucun doute ils perdraient entre 10 et 15 mètres par an. De fortes inondations sont d’ores et déjà à prévoir en Chine, en Inde et au Népal avant de remettre en cause l’approvisionnement en eau dans cette partie de l’Asie, rapport du "World Wide Fund for Nature" publié le 14 mars 2005.

Toute cette région abrite aussi des tigres et des léopards des neiges ainsi que des pandas rouges, espèces rares et aussi menacées.

Autre menace : la ligne de chemin de fer la plus haute du monde reliant Golmud (Chine) au Tibet

Après avoir surmonté les écueils techniques de la construction et de la mise en service du train le plus haut du monde, les défis les plus importants sont peut-être à venir pour les ingénieurs ferroviaires chinois. Selon une étude de l’Académie chinoise des sciences, le réchauffement climatique serait une sérieuse menace à la stabilité de la ligne Golmud-Lhassa. Depuis quelques années, le pergélisol a grandement diminué, perdant de 5 à 7 mètres d’épaisseur par endroits, alors qu’environ 10% du pergélisol couvrant la région a tout simplement disparu. Les experts chinois ont bel et bien considéré le facteur du le réchauffement climatique dans leurs calculs, mais là où le bât blesse, c’est que leur modèle prévoyait une augmentation de la température d’un degré Celsius d’ici 2050 sur le plateau tibétain, alors que d’autres scientifiques avancent que le thermomètre pourra grimper de près de 2,5 degrés Celsius durant la même période. Ces deux degrés et plus de le réchauffement non planifié entraînera des impacts multiples : l’accélération de l’érosion du sol, la fonte du soubassement de la voie, la possibilité que des sections s’effondrent ou s’affaissent avec le dégel, la transformation de zones pergélisol en zones marécageuses. Déjà, moins d’un an depuis l’arrivée du premier train à Lhassa, des fissures ont été détectés dans le pergélisol qui supporte les rails et le ballast. Tenant compte des conditions géographiques particulières du Qinghai (pergélisol, activité sismique, tempêtes de sable et de vent et le réchauffement climatique), la stabilité à long terme de cette prouesse technique semble être compromise, surtout si on se fie à la performance du transsibérien. Vieille d’une centaine d’années, la ligne russe montre des symptômes semblables à ceux discutés ci-dessus.