Epiphanie

La fête de l'Epiphanie
ou fête des rois
le terme "épiphanie est issu du grec et signifie "apparition"

A l’époque des Romains, on fêtait les Saturnales. Ces fêtes duraient 7 jours et chacun avait le droit de faire ce qu’il voulait. C’est à ce moment là qu’est venue la tradition d’envoyer des gâteaux à ses amis.

Sous l’Ancien Régime, on appela ça « le gâteau des rois » car on le donnait au même moment que sa redevance (comme les impôts) et il fallait en offrir un à son seigneur.

En 1801, on a décidé que la date de l’épiphanie (qui signifie « apparition ») serait le 6 janvier.

L'Épiphanie, ou fête des rois, commémore la visite des trois rois mages, Melchior, Gaspard et Balthazar venus porter des présents à l'enfant Jésus. Ce jour est aussi celui du premier miracle des noces de Cana et avant tout la date de baptême du Christ.

Pour trouver leur chemin jusqu'à la crèche, les mages ont suivi une étoile plus brillante que toutes les autres. C’est ce qui les a guidés et on l’appelle l’étoile du berger. Ils y trouvèrent l'enfant Jésus, qu’ils appelèrent le " Nouveau Roi des Juifs ". Quand ils le découvrirent dans l'étable, près de ses parents, Marie et Joseph, ils s'agenouillèrent devant lui en signe de respect et lui remirent de l'or, de la myrrhe et de l'encens.

  • l'or de Melchior célébrait la royauté,
  • l'encens de Balthazar la divinité
  • et la myrrhe de Gaspard (résine odorante fournie par un arbre d'Arabie, le balsamier) annonçait la souffrance rédemptrice de l'homme à venir sous les traits de l'enfant.
Pendant des siècles les chrétiens d'Orient célébrèrent la Nativité le jour de l'Epiphanie et le 6 janvier, jour de l’Epiphanie fût plus important que le jour de Noël. Les Arméniens du Caucase le font encore aujourd'hui et même, actuellement, en Espagne ce sont les Rois mages qui apportent les cadeaux à l'Epiphanie et non à Noël. Les Rois Mages sont bien plus importants dans le coeur des enfants espagnols que le Père Noël et le 6 janvier est l'occasion d'une grande fête et de défilés dans les rues espagnoles.

Une chanson populaire raconte comment les Rois mages sont venus d'Afrique : « Melchior et Balthazard sont venus d’Afrique, sont venus d’Afrique, avec le roi Gaspard ». Pour l'Evangile, ils arrivèrent de l'Orient. Peut être viennent ils tout simplement du mystérieux pays d'où sont originaires les Saintes Maries de la Mer et qui porta longtemps le nom d'Egypte.

Aujourd’hui, la tradition veut que pour le « Jour des rois », on partage un gâteau appelé galette. Selon la région, il s’agit soit d’un gâteau feuilleté soit d’un gâteau brioché.

La galette des rois servie à cette occasion, est une tradition typiquement française qui avait déjà cours au XIVe siècle. La galette était partagée en autant de portions que de convives, plus une. Cette portion supplémentaire, appelée "part du Bon Dieu" ou "part de la Vierge", était destinée au premier pauvre qui se présenterait.

Dans cette galette est dissimulée une fève dont l’origine remonte, par contre, au temps des Romains. C'est une fève blanche ou noire qui était déposée pour les scrutins. Au début de janvier, les saturnales de Rome élisaient le roi du festin au moyen d'une fève. Si la tradition est d'origine religieuse, elle est devenue une tradition familiale où on se rassemble pour découper la fameuse galette.

La première part est toujours la "part du pauvre", la "part de Dieu et de la Vierge" et elle était désignée par le plus jeune enfant de la famille. Il y avait aussi la part des absents - le fils aux armées, le parent sur un vaisseau du roi, le pêcheur qui n'était pas rentrés. Cette part était rangée dans la huche jusqu'à leur retour, une façon tendre de dire "on a pensé à vous". S'il se gardait longtemps, sans s'émietter et sans moisir, c'était un bon présage.

Les autres parts sont répartis au hasard par le plus jeune de la famille qui, selon la coutume, doit se glisser sous la table pour désigner qui aura quelle part : « Pour qui celle-là ? ». Ainsi, personne ne peut tricher. Celui qui mange la part contenant la fève est déclaré roi (ou reine), on pose une couronne sur sa tête et ce dernier (ou cette dernière) doit alors choisir sa reine (ou le contraire).

En Angleterre, comme en Bourgogne, anciennement, on préférait former un couple "d'occasion" en mettant dans la galette une fève et un petit pois. Dans de nombreux pays ou région du sud, la galette est remplacée par une couronne en brioche. Dans certaines familles, on laisse de côté la "part du pauvre" ou celle du Bon Dieu, offerte le plus souvent au visiteur imprévu.

Recettes de galette (cliquer sur le lien)

Une légende raconte que la fève serait née le jour ou Peau d’Ane avait oublié sa bague dans un gâteau destiné au prince.

En fait, son utilisation remonte certainement au XIIIe siècle. La fève existe sous de nombreuses formes et dans différentes matières, il y en a pour tous les goûts. Du haricot sec à la fève dorée à l'or fin 24 carats, on peut en trouver en plastique blanc ou, la plupart du temps, en porcelaine. La fève est devenue un véritable objet de collection. Ainsi le Musée de Blain en conserve plus de 10 000. Les collectionneurs sont appelés les fabophiles.

Les coutumes françaises

En Franche-Comté, les enfants se déguisaient en Roi mage et portait ceinture dorée sur une chemise constellée d'étoiles. Ils allaient de porte en porte en chantant et en agitant des sonnettes réclamer leur part. Les filles à marier ne manquaient pas le soir d'adresser une prière: « Afin de voir en mon dormant Celui que j'épouserai de mon vivant.»

En Basse Bretagne, c'est un pauvre tirant un cheval orné de buis et de laurier qui s'arrête de porte en porte pour recueillir la part des pauvres.

En Franche-Comté, c'est la galette de goumeau (recette) qui peut peser jusqu'à 150 kilos qu'on appelle aussi galette de goumeau bisontine, galette des rois ou papet. Faite de pâte briochée, on la retrouve chez tous les boulangers pâtissiers bisontins et quelques autres du département du Doubs.
 
La galette des rois, toute de pâte feuilletée, dans laquelle on glisse une fève symbolise la haute cuisine française.

Coutumes à travers le monde

En Espagne, le "Jour des 3 Rois" est un jour férié. On en profite pour échanger les cadeaux de Noël à cette date et non pas à Noel puisque, originellement, ce sont les rois mages qui apportèrent 12 nuits après la naissance de l'enfant Jésus, des présents. La veille, des carrosses paradent dans les rues. On lance fruits confits et bonbons, prémices du lendemain. Pour cette occasion, on confectionne un pain en forme de couronne (recette) parfumé de zestes de citron et d'orange, brandy et eau de fleur d'oranger, décoré de fruits confits et d'amandes effilées. On y glisse une pièce d'argent, une figurine de porcelaine ou un haricot sec.

En Italie, au sud principalement, plus loin des traditions du nord de l'Europe, l'ambiance est tout autre. La fée bienfaitrice Befana distribue les cadeaux, comme le Père Noël, pendant la nuit de l'Epiphanie… d'où elle tire probablement son nom. Mais les enfants désobéissants reçoivent un bout de charbon tiré de son grand sac. A la fois bonne et intraitable, tour à tour Saint-Nicolas et Père Fouettard. Car elle est vêtue de noir, et symbolise à la fois le mal et la fin de la saison des nuits longues. On retombe toujours sur les mêmes croyances ancestrales, la peur de l'interminable nuit.

En Guadeloupe, on ne fête pas comme tout le monde. L'Épiphanie ne représente pas le dernier jour des festivités de Noël mais le premier jour de "kannaval" qui se termine ... le soir du Mercredi des Cendres, dernier jour de folie où diables et diablesses vêtus uniquement de noir et blanc envahissent les rues. Le soir voit s'approcher la fin du carnaval par "Grand brilé Vaval", l'incinération du roi Carnaval, "Vaval", sous les cris et lamentations de la foule

Au Mexiquel, l'Épiphanie se prépare 10 jours avant Noël avec les posadas. Comme les Rois Mages guidés par l'étoile du berger, chaque famille, en procession, apporte des friandises sur la place de chaque village. Elles serviront à remplir les pinatas, d'énormes animaux en poterie ou papier mâché très colorés qu'on suspend le jour de l'Épiphanie. Les enfants doivent essayer de briser la pinata afin qu'elle s'ouvre comme une corne d'abondance, déversant tout leur contenu de friandises et de menues monnaies. Si, dans plusieurs pays, l'Épiphanie couronne le roi ou la reine de la fête, la coutume est moins heureuse dans ce coin du monde ... En effet, celui qui découvre un petit Jésus en sucre ou une fève dans la rosca de reyes ou couronne des rois, devra organiser et payer la fête de la Chandeleur où tous les convives sont invités à déguster des tamales. Celui qui est un peu avare, n'hésite pas à avaler la fève, chuchote-t-on en coulisse mais puisque la fête se fait en famille et entre amis, le subterfuge est rapidement pointé du doigt avec rires et sarcasmes.